Alors qu’elle appelle à une importante mobilisation des fonctionnaires ce 11 juillet contre les mesures d’austérité annoncées récemment, la confédération syndicale estime que des économies peuvent être faites autrement qu’en touchant les salaires des agents de l’Etat.

Jean Rémy Yama, le président de Dynamique unitaire. © D.R.

 

Certains agents de l’Etat, ceux dont les salaires sont supérieurs ou égaux à 650 000 francs CFA, verront leurs émoluments ponctionnés de 5%. Cette mesure, annoncée récemment par le gouvernement, ne passe pas au sein de la Dynamique unitaire. La confédération syndicale n’entend pas payer pour «les erreurs» qu’elle n’a pas commises. Mais surtout, elle estime que la situation de crise ayant conduit à l’adoption de ces mesures d’austérité peut être résorbée autrement qu’en touchant les salaires des fonctionnaires.

Alors qu’il appelle pour le mercredi 11 juillet à une importante mobilisation de «tous les agents de l’Etat qui sont contre les mesures du gouvernement», Jean Rémy Yama propose ce matin sur Radio Gabon aux autorités de «supprimer la totalité des agences». Le président de Dynamique unitaire pense que cette suppression permettrait de faire des économies.

Pour faire face à la crise, le leader syndical propose également la suppression du décret n°12 qui, selon lui, a conduit à une hausse d’environ 15% de la masse salariale. «La moyenne d’augmentation de la masse salariale d’une année à une autre est tourne autour de 6%. L’introduction de ce décret 12 a fait grimper la masse salariale. Il suffit donc, purement et simplement, de la supprimer», exige Jean Rémy Yama, qui le présente comme «un décret qui privilégie les fonctions politiques».

Le syndicaliste voit enfin dans la ligne budgétaire consacrée aux biens et services «une niche financière». Jean Rémy Yama exige de «la transparence» sur les biens appartenant à l’Etat et les locaux loués à l’administration publique. Il dit être convaincu de ce que l’instauration de la transparence et la fin des locations permettront de récupérer de l’argent.

 
GR
 

2 Commentaires

  1. GLOBAL-EYE dit :

    Baisse de salaire, une mesure complexe dans les pays du nord par respect des droits sociaux
    Tout d’abord, il convient de comprendre que l’austérité budgétaire consiste à la mise en œuvre de politiques visant à réduire le déficit estimé trop important, de manière à créer un excédent budgétaire.
    Vue sous cet angle, et en considérant globalement tous les acquis sociaux, économiques et financiers, la politique d’austérité semble en somme tout à fait louable et légitime pour un gouvernement soucieux du bien-être des différentes variables dont il a la charge et la gestion.
    Cependant, voilà précisément là où le bas blesse, premièrement, les États modèles servant de référence aux imminents gabonais, notamment les universitaires, chercheurs, économistes, financiers, politologues et publicistes, accordent aux notions légitimité et crédibilité toute leur importance. Deuxièmement, le Gabon, comme État, au regard des variables affectant le budget fait figure de marginal, avec une quasi-absence de mécanismes de redistribution réelle de richesses et d’appréciation réelle budgétaire et de croissance réelle économique.
    Premièrement, en ce qui concerne la notion de légitimité, il convient de relever que la politique budgétaire dans les pays occidentaux se fonde sur des variables observables et justifiables, notamment la fiscalité, la monnaie, etc.
    Par exemple, la politique budgétaire du gouvernement français de ***************, pour relancer la consommation, accorda des crédits d’impôts aux contribuables (Citoyens français en âge de travailler). Autre exemple, pour encourager l’industrie de l’automobile aux États-Unis dans les années 70, le gouvernement garantissait l’exemption de taxes à la première acquisition de véhicule.
    Deuxièmement, il est indigne de le constater, cependant cela demeure une triste incohérence budgétaire, pour tous les gouvernements de la gestion de la chose publique, de la République Gabonaise. On constate également, l’absence de mécanisme de redistribution réelle de richesses pour la population de moins de deux (2) millions d’habitants. Les citoyens sans ressources sont livrés aux charges volontaires des membres de leur famille.
    Malgré les défis de l’heure, les ressources ne s’ouvrent pas l’imagination, à l’ingéniosité, à la créativité, et voire l’adaptation actuelle des mécanisme fiscaux, sources nouvelles de recettes de l’État. Alors que passe le train de la redistribution des impôts fonciers, des taxes multiples et variées, notamment celles ayant trait au tourisme, le Gabon s’illustre dans l’aberration et l’incohérence budgétaire.
    Pour conclure, quelques interrogations s’imposent :
    1-Devons-nous réinventer, au 21ème siècle la roue, alors que son utilisation a d’ores et déjà fait ses preuves ?
    2-Le Budget est-il en soit un mécanisme de redistribution des richesses qui se fonde sur les recettes et les dépenses de l’État ?
    3-Comment un gouvernement peut-il faire de l’opportunisme décisionnel face la responsabilité historique, en agissant directement sur une matrice, le salaire qui affecte l’impôt ?
    4-Quelle sera l’incidence sur l’impôt ?
    Il est ici, l’heure de penser à faire réellement travailler les personnels des départements du budget, en instaurant des mécanismes d’impôts élargis à l’entièreté de la population, des réels mécanismes de redistribution de richesse avant la fin du 21ème siècle.

  2. Ikobey dit :

    @Global-eye vous semblez aveugle.
    Je crois que vous ne réalisez pas bien ce qu’est la réalité économique du pays. Il n’y a rien à redistribuer ! Les caisses sont vides !
    Vous parlez de « légitimité » mais en économie cette notion n’existe pas, il n’existe que la réalité des recettes et des dépenses.
    Vous parlez de « responsabilité historique » la belle affaire ! c’est une notion politique et parfois morale mais pas économique.

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