Après l’adoption, par référendum (marqué, il est vrai, par une faible participation en novembre dernier), de la nouvelle Constitution du pays, le chef de l’Etat ivoirien, Alassane Dramane Ouattara, a nommé, hier, l’ancien Premier ministre au poste de vice-président de la République. Daniel Kablan Duncan devient de ce fait le dauphin constitutionnel du président de la République.

Daniel Kablan Duncan. © RFI

 

«La personnalité sur laquelle mon choix s’est porté pour occuper les fonctions de vice-président de la République est M. Daniel Kablan Duncan. Il s’agit d’une personnalité d’expérience, un patriote, un travailleur infatigable, un homme de dévouement, un patriote, un grand serviteur de l’Etat qui aime profondément son pays, la Côte d’Ivoire», a annoncé dans la matinée du 10 janvier 2016, devant le Congrès du Parlement ivoirien, le président Alassane Ouattara.

Il n’y a donc pas eu de surprise. Ce que des confrères ivoiriens et des observateurs ouest-africains annonçaient depuis la tenue du référendum constitutionnel de la fin de l’année dernière s’est produit : c’est Daniel Kablan Duncan qui a été nommé à la charge de vice-président de la République par Alassane Ouattara. Âgé de 73 ans, l’ancien Premier ministre devient ainsi le premier vice-président de l’histoire de Côte d’Ivoire. La nouvelle Constitution ivoirienne qui crée cette fonction confère à ce proche de l’ancien président Henri Konan Bédié le statut de dauphin constitutionnel.

C’est en tout cas une personnalité de premier plan qui arrive à ces prestigieuses fonctions. Daniel Kablan Duncan a en effet un parcours professionnel et politique éloquent : membre du Bureau politique du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) depuis plusieurs années, ancien ministre de l’Economie et des Finances sous le Premier ministre Alassane Ouattara de 1990 à 1993, Premier ministre – une première fois – de 1993 à 1999, puis (après un exil de cinq ans à Paris aux côtés du président Bédié renversé en décembre 1999 par un coup d’Etat militaire conduit par le Général Robert Guéï) retour au gouvernement en 2011 au poste de ministre de l’Economie et des Finances après la victoire d’Alassane Ouattara à l’élection présidentielle d’octobre-novembre 2010, ensuite ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération début-2012, avant de retrouver la Primature en novembre 2012 où il restera jusqu’à sa nomination, ce 10 janvier 2017, au poste de vice-président de la République.

L’échiquier politique ivoirien de l’après-élection (présidentielle d’octobre 2015 et législatives du 18 décembre 2016) se met progressivement en place.

La veille, Guillaume Soro, 44 ans, a été reconduit au perchoir après avoir obtenu 233 voix sur les 255 députés de l’Assemblée nationale. On attend aujourd’hui la nomination du nouveau Premier ministre. Si deux catholiques, Daniel Kablan Duncan et Guillaume Soro, occupent respectivement les postes de vice-président de la République et de président de l’Assemblée nationale, il ne fait guère de doute que c’est à une personnalité de confession musulmane que seront confiées les clés de la Primature. L’actuel ministre d’Etat, Secrétaire Général de la présidence de la République, Amadou Gon Coulibaly, devrait être cette personnalité.

 

 
GR
 

1 Commentaire

  1. Jean-Marcel BOULINGUI dit :

    Gérald Mounomby a incontestablement une bonne connaissance des arcanes de la politique ivoirienne. Effectivement, comme il le dit dans sa conclusion, c’est Amadou Gon Coulibaly qui a été nommé Premier ministre de Côte d’Ivoire. Bravo !

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