Vingt-quatre heures après son interpellation par les forces de l’ordre, Gérard Ella Nguéma, Secrétaire exécutif adjoint de l’Union nationale (parti de l’opposition gabonaise dissout), a donné une conférence de presse pour livrer à l’opinion sa version des faits.

Gabonreview.com - Conférence de presse de David Ella Nguéma - © Gabonreview.com

Avant cette sortie de Gérard Ella Nguéma, le ministère de l’intérieur a commis, dans la soirée du 4 juillet, un communiqué de presse à travers lequel il indiquait ce qui s’est passé. D’entrée de jeu, M. Nguéma a déclaré : «c’est avec un cœur meurtri et une dignité bafouée que je tiens cette conférence de presse, au lendemain de mon arrestation, qui a duré trois heures à la Brigade anticriminelle située dans les locaux du commissariat central de Libreville. Les fait se déroulent au niveau du carrefour STFO». Poursuivant, il explique qu’il a qu’il a été interpellé par un véhicule Mazda sans immatriculation, ayant à son bord quatre individus «lourdement armés».

«Ces derniers ont exigé de nous de présenter les pièces afférentes au véhicule. À ce moment j’ai voulu connaître leur identité, aussi, m’ont-ils répondu qu’ils étaient de la police judiciaire. Ils m’ont ensuite demandé de les suivre. Mais cent mètres environs après, ils sont venus me sortir de force de mon véhicule et me mettre dans le leur. Ne comprenant rien à toute cette brutalité, je leur ai demandé les mobiles de mon arrestation, par la présentation d’un mandat d’arrêt ou d’une autre pièce le justifiant. Ce qu’ils n’ont pu faire». Le sociétaire de l’Union nationale (UN) explique que malgré ces manquements, il a tenu toutefois à s’exécuter. Alors qu’entre temps une fouille systématique a été opérée sur son véhicule ainsi que sur ses documents personnels.

Avec ses accompagnateurs, ils seront conduits au commissariat. Dans ces lieux, déclare-t-il, «à peine à l’intérieur, l’un d’eux (les agents qui  l’on interpellé) reçoit un coup de file et répond : oui, j’ai le gombo. Après cette conversation téléphonique, sans pouvoir me dire pourquoi j’ai été arrêté et entraîné dans leurs locaux, ils m’ont fait subir un traitement humiliant en me déshabillant systématiquement et me faisant asseoir à même le sol. C’est en ce moment précis qu’ils ont demandé aux petits frères qui m’accompagnaient de me rejoindre dans la salle où je me trouvais après les avoir déshabillés, eux-aussi (…) Après trois heures de rétention dans les conditions exécrables, bardées d’injures des plus humiliantes et des menaces de mort sans motifs ni explications, j’ai été surpris de voir un commandant venir me chercher et m’entraîner dans son bureau pour me demander ce qui s’était passé. Mais n’ayant rien à lui dire, il m’a simplement demandé de m’habiller et de partir sans toutefois me notifier quoique ce soit.»

Pour conclure, il a indiqué que tard dans la nuit, il a reçu l’appel de Monsieur le ministre de l’Intérieur, Jean François Ndongou : «J’ai appris que tu as été brutalisé par les agents de la PJ… j’ai répondu par l’affirmative. Puis, continuant notre conversation téléphonique, il m’a demandé si je pouvais identifier les agents qui m’ont arrêté pour qu’il prenne des mesures et des sanctions à leur encontre».

Pour Gérard Ella Nguéma, le ministre sait qui fait quoi et il n’avait qu’à se renseigner auprès de ses services pour savoir ceux qui ont mené cette opération. Dès lors il a indiqué qu’il portera plainte afin que justice soit faite.

Dans un communiqué daté du 4 juillet 2012, le ministère de l’Intérieur est monté au créneau pour s’expliquer sur cette interpellation de Gérard Ella Nguéma.

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COMMUNIQUE DE PRESSE DU MINISTERE DE L’INTERIEUR

Suite aux informations distillées dans les rédactions de la presse audio-visuelle et en ligne par Monsieur Gérard Ella Nguéma ce jour, le Ministère de l’Intérieur tient à apporter les précisions suivantes :

Aux environs de 15 heures, heure de Libreville, à la hauteur du carrefour STFO dans le 3e arrondissement, Monsieur Gérard Ella Nguéma à bord d’une automobile de marque Toyota Yaris immatriculé AP 807 AA, a été arrêté par les agents des Forces de Police Nationale pour un contrôle de routine.

Comme est de coutume à pareil moment, les pièces afférentes à la circulation du véhicule lui ont été demandées ainsi que la fouille du véhicule. Pour cette dernière étape, Monsieur Ella a refusé d’obtempérer. Face à l’insistance des agents, il a dû décliner son identité d’homme politique et a réaffirmé son refus de faire procéder à la fouille de son véhicule.

C’est sur ces entrefaites que les agents vont l’escorter  à 16h30 vers la Préfecture de Police de Libreville à l’effet d’expliquer son refus catégorique de s’exécuter face aux policiers commis à la tâche du contrôle routier.

Il a été reçu dans ce Commissariat Central par le Commandant Ademba Mbongo de la Brigade Anti-Criminelle (BAC) qui l’a relâché aux environs de 17h, en même temps que les trois autres occupants du véhicule qu’il a présenté comme étant les membres de sa sécurité. Ce sont:

  • Thomas NGUEMA MINTOGO, né le 20 décembre 1990.
  • Aristide MEYE EYOGO, né le 2 février 1986.
  • Guy ETOMO, né le 11 janvier 1974.

A la Préfecture de Police où Monsieur Gérard Ella Nguéma a été interrogé, ce dernier a présenté ses trois accompagnateurs comme étant ses enfants.

Le Ministre de l’Intérieur précise que, ni lors du contrôle de routine, ni au Commissariat, Monsieur Ella Nguéma n’a nullement été brutalisé ou déshabillé comme il l’a affirmé dans la presse.

Enfin, le Ministre de l’Intérieur réaffirme que Monsieur Gérard Ella Nguéma, citoyen gabonais, n’est pas au-dessus des lois de son pays et que, face à cette énième provocation la Puissance publique lui opposera la légalité. C’est ce que les Forces de Police Nationale ont fait. Ses différentes déclarations à la suite de cette interpellation ne sont donc que des affabulations.

Fait à Libreville, le 4 juillet 2012.
P. Le Ministre,
P.O. L’Attaché de Presse, Porte-parole du Ministère.
Jean Eric NZIENGUI MANGALA.

 
GR
 

3 Commentaires

  1. La Fille de la Veuve dit :

    « Enfin, le Ministre de l’Intérieur réaffirme que Monsieur Gérard Ella Nguéma, citoyen gabonais, n’est pas au-dessus des lois de son pays et que, face à cette énième provocation la Puissance publique lui opposera la légalité. C’est ce que les Forces de Police Nationale ont fait. »

    Le Fils de ma Mere avait donc raison lorsque s’agissant de la nommination de Paul Biyoghe Mba en violation flagrante de notre Constitution, il nous rappelait combien le pouvoir etabli aimait a nous rappeler que le Gabon etait un etat de droit pour justifier la violation des droits des opposants politiques et des simples citoyens.

    Pauvre Gabon, qu’a tu fais pour meriter cela!

  2. Le citoyen libre dit :

    Ce ministre est vraiment grave,

  3. le citoyen spolié dit :

    allez voir comment la force publique oppose  » l’illégalité » face à une décision de justice définitive quant il s’agit de…… Normalement la justice n’est pas une autorité mais un « pouvoir » au service du peuple! http://thierryvalay.blogspot.com

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