Isly Dorgelès Eyinga, plus connu sous les pseudos Isly Gothika et BadGuy ChunLi sur les réseaux sociaux où il ne cachait pas son homosexualité, a été placé en détention à la prison centrale de Franceville. Alors que la véritable raison de son arrestation reste floue, certains n’hésitent pas à le défendre et d’autres de demander plus de fermeté à son encontre.

Isly Dorgelès Eyinga, «activiste gay» est détenu à Franceville depuis le 15 novembre pour atteinte à la pudeur. © D.R.

 

Isly ChunLi dans ses œuvres. © D.R.

La dernière publication d’Isly Gothika sur sa page Facebook date du 14 novembre. Il disait qu’il n’avait «jamais aimé les clichés» et ne supportait pas «de voir qu’en 2018, nous nous attardons encore sur la différence ou les préférences de quelqu’un». Le lendemain, le jeune internaute, qui n’avait jamais fait mystère de son orientation sexuelle, a été interpelé et placé en détention à la prison centrale de Franceville. Que lui reproche-t-on exactement ? L’atteinte à la pudeur. C’est du moins ce que croient savoir ses proches.

Les photos et vidéos publiées ces derniers mois par le jeune «activiste gay» étaient plutôt suggestives. Tantôt en maillot de bain féminin, tantôt n’arborant qu’un simple et unique string, quelquefois arborant un porte-jarretelles, y compris dans les rues de Moanda sa ville natale, Isly Dorgelès Eyinga pouvait choquer. Pourtant, certains, à l’instar du blogueur, communicant  et leader associatif Télesphore Obame Ngomo, ne cachent pas leur étonnement à la suite de son arrestation.

«Quel est le délit qu’on lui reproche ? Est-ce son habillement ? Si oui, que fait-on des femmes qui s’habillent de façon extravagante ? Quid des prostituées ? De quelles mœurs parlons-nous quand des grands voleurs et des assassins présumés sont dehors, en liberté ?», s’interroge le président du mouvement Honneur et Dignité, qui promet de s’impliquer en vue du respect des droits et de la dignité du jeune détenu, qu’une photo publiée ces dernières heures montre assis sur un banc en bois, à moitié nu devant un agent de police sans nul doute.

Ce traitement et cette exposition ne sont pas pour plaire à Télesphore Obame Ngomo, qui appelle au respect de la dignité humaine, y compris lorsqu’on a été jugé coupable. Ce qui n’est pas encore le cas d’Isly.

Dans l’entourage du jeune «activiste gay», beaucoup ne manquent pas de voir dans cette détention «la vengeance» d’un de ses amants mis à nu à la faveur d’un direct sur la page Facebook d’une de ses amies. En effet, le 12 novembre dernier, ChunLi et son amie s’étaient adonnés au jeu de question-vérité. Quelques noms d’amants avaient été prononcés par inadvertance. Serait-ce là le déterminisme de l’incarcération d’Isly ? Des doutes subsistent. Certains soutiennent qu’il s’est mis en dehors de loi. Pourtant, au Gabon, l’homosexualité n’est pas encore réprimée par la loi.

«Il n’y a aucune disposition du code pénal gabonais qui sanctionne des majeurs qui auraient des rapports contre nature», rappelait, en 2013, Sidonie Flore Ouwé alors procureur de la République. Au Gabon, les sanctions ne peuvent survenir uniquement que lorsque des rapports entre personnes de même sexe sont pratiqués sur des mineurs.

 
GR
 

6 Commentaires

  1. Ari dit :

    « Au Gabon, les sanctions ne peuvent survenir uniquement « QUE » lorsque des rapports entre personnes de même sexe sont pratiqués sur des mineurs. »

  2. Milangmissi dit :

    L’homophobie de la majorité des gabonais pousse les autorités à faire arrêter des gens qui n’ont commis aucun crime.
    Le code pénal gabonais ne condamne pas l’homosexualité pourquoi arrête-t-on ce jeune homme?
    Quand je pense que ce jeune homme sort probablement avec un baron de la place.
    Hein, qu’on se le dise la classe politique adore cette pratique mais bon La Fontaine a été clair sur les jugement de la cour.

    « Selon que vous serez puissant ou misérable,
    Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir. »

  3. Serge Makaya dit :

    Que Frédérick Bongo vienne le libérer. Comprenne qui voudra.

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