La Sucrerie africaine du Gabon (Sucaf-Gabon) a sollicité l’appui du gouvernement, à travers le comité interministériel de privatisation, pour la mise en place d’un nouveau projet industriel. Une démarche qui permettrait de sortir l’entreprise du gouffre, elle qui accuse des pertes d’environ deux milliards de francs CFA par an.

Sucaf Gabon est dans le rouge. © somdiaa.com

 

Le comité interministériel de privatisation s’est réuni le 19 octobre à Libreville, pour étudier le dossier de la Sucrerie africaine du Gabon (Sucaf-Gabon). Créée en 1973 et privatisée en 1999, l’entreprise spécialisée dans la culture de la canne à sucre pour produire et commercialiser le sucre sous diverses formes, est au bord du précipice.

Employant 280 personnes, elle cumule des pertes d’environ deux milliards de francs CFA par an ; le tout avec un outil de production vieillissant. Au premier trimestre 2018, la production de sucre transformé a baissé de 24,5% par rapport au 1er trimestre 2017, où elle était de 5 254 tonnes.

«Le comité interministériel a pour but de recentrer les choses pour que les engagements qui ont été pris soient suivis. Les décisions vont dans le sens que la société Sucaf retrouve tous les engagements que l’Etat a pris à son temps premièrement», a expliqué le ministre de l’Economie. «Deuxièmement, nous devons faire en sorte que le consommateur soit protégé. En tant que gouvernement, nous devons avoir un œil sur l’ensemble de ces problématiques», a souligné Jean-Marie Ogandaga dans L’Union du 22 octobre.

Alors que les pertes s’accumulent, Sucaf Gabon n’a cessé accroître sa masse salariale qui s’est accrue de 41,3% au 1er trimestre 2018. C’est dans ce contexte que les responsables de l’entreprise ont sollicité du gouvernement l’obtention de 6 000 hectares de terres supplémentaires dans la province du Haut-Ogooué, pour la mise en place d’un nouveau projet industriel. Celui-ci permettrait accroître la production nationale de sucre de canne et atteindre les 40 000 tonnes par an, ramener la croissance et préserver les emplois des Gabonais.

«La plupart des problèmes qui sont soulevés aujourd’hui et auxquels nous faisons face sont des problèmes qui nous mettent dans un embarras financier. Il y a un certain nombre de points qui doit être résolu : des problèmes de prix, des coûts sociaux pris en charge par l’entreprise et d’autres aspects notamment celui lié à la CNSS», a affirmé le patron de Sucaf Gabon.

Pour Benoit Simon, le comité de suivi est une démarche essentielle. «Cela vise à clarifier les différents dossiers et les zones d’ombre. Le comité à l’issue de cette réunion est déjà constitué et devra rendre des comptes dans un délai d’une semaine. Les dossiers ayant été par ailleurs étudiés, je pense qu’il y a lieu de s’attendre à des retours et des résultats concrets de cette commission qui nous permettrons d’envisager l’avenir de la filière», a-t-il conclu.

 
GR
 

3 Commentaires

  1. mintsa dit :

    Mon pays le Gabon est vraiment atypique le problème de SUCAF et certainement d’autres structures comme SOSUHO est pourtant simple à résoudre. Dans l’article, il est dit que SUCAF a fait une demande au gouvernement de l’obtention de 6 000 hectares de terres supplémentaires dans la province du Haut-Ogooué, pour la mise en place d’un nouveau projet industrie.Nous pensons que cette solution n’est pas bonne et même pas réfléchie il faut que la production de la canne à sucre soit nationale donc assurée par l’ensemble des agriculteurs du pays qui seront soutenus par le Gouvernement, SUCAF achètera la matière première auprès des paysans comme ça se passe dans tous les pays développés. Cela va créer des emplois dans le monde rural et participera au développement durable du pays. SUCAF ne doit s’occuper que de la transformation de la matière première. C’est ce qui se fait avec le café,le cacao et l’arachide en Côte d’Ivoire et au Sénégal. Lorsqu’on dit que le Président de la République est mal entouré c’est justement parce que les gens viennent lui proposer des choses qu’ils n’ont jamais observées nulle part ailleurs. Regardez comment la mesure d’interdiction d’exporter le bois sous forme de grumes est porteuse de création d’emplois donnons la chance au paysan de participer activement et résolument à la création de richesses dans notre pays.

  2. Ikobey dit :

    Faites venir des sucriers de l’île Maurice, ceux sont les meilleurs au monde et ils font le meilleur sucre . S’ils ont la garantie de pouvoir gagner de l’argent et surtout ne pas être spoliés à la première occasion, ils feront du Gabon un grand producteur de sucre.

  3. mintsa dit :

    La solution n’est pas de faire venir des sucriers le problème majeur de SUCAF est qu’il ne produit pas assez de matière première c’est-à-dire de la canne à sucre c’est pourquoi elle fait une demande supplémentaire d’espace cultivable de 600 hectares dans le Haut-Ogooué. C’est pourquoi il serait de lui offrir cette surface en impliquant les paysans dans la culture de la canne à sucre. D’autre part compte tenu de l’importance de la superficie demandée, il serait difficile de la lui procurer en un seul endroit(Haut-Ogooué)où nous risquons d’être confronté à de multiples obstacles tels que les parcs nationaux,les expropriations etc.Encore une fois, que SUCAF s’occupe de la transformation de la matière première les populations la lui vendront comme partout ailleurs.

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