Avec la politique de l’«Émergence», le Gabon s’est engagé dans la voie de la mondialisation, du modernisme, essentiellement financier, et de la croissance économique fulgurante. Une petite musique plaisante aux oreilles de ceux qui se morfondent dans un contexte de vie très éloigné des modèles médiatiques et fantasmés, mais un risque énorme pour un pays qui ne dispose certainement pas des compétences pour rivaliser avec les grands prédateurs internationaux.

Les moulins de Don Quichotte - Huile sur toile © Denis Gingras 2007

Si le développement semble une nécessité pour améliorer la condition de vie d’une population africaine, il n’est pas certain que le modèle choisi par le Gabon soit le plus court chemin vers l’abondance. Dans un XXIe siècle dominé par le libéralisme financier et le libre échange dérégulé, la forêt gabonaise et ses quelques autochtones ne pèsent pas bien lourd dans la bataille économique que se livrent les grandes économies mondiales.

Le monde de 2012 n’est plus celui des années 60. Les principes d’égalité, de respect des droits humains et de fraternité sont devenus des slogans marketing destinés à masquer la réalité, un «univers impitoyable» initié dans les années 80, où gagne le plus violent et le plus fort. Un monde où la «loi de la jungle» est redevenue la norme sous des aspects civilisés.

Face à ces réalités, le Gabon qui vit de sa rente pétrolière depuis plus de 40 ans n’est pas armé pour affronter le marché mondial.

La cupidité est devenue la règle

L’argent est devenu la mesure de toute chose. La valeur des individus se mesure à leur réussite financière. L’avidité a certes toujours existé mais désormais elle est générale, et même les adolescents avec leur culte des marques y succombent ! Ce n’est pas la société de consommation, mais la société de la consommation ostentatoire. L’évolution du système donne raison aux prophéties les plus sombres de Karl Marx. La hiérarchie des salaires dans les grandes entreprises est passée de 1 à 300 alors qu’elle n’était que de 1 à 20 il y a à peine quatre décennies sans que personne n’y trouve rien à redire. Et sur cette échelle dévoyée des valeurs, il n’est pas étonnant que les footballeurs surpayés et les gagnants de la super cagnotte au tiercé deviennent de véritables héros. Le problème de la cupidité, c’est qu’elle donne le primat au court terme : on veut de l’argent tout de suite et le dépenser tout aussi vite.

Le Gabon ne déroge pas à cette règle. Les écarts de richesses y sont indécents mais le plus pauvre des Makaya du quartier ne raisonne qu’à coup de millions de francs CFA. Parler de centaines de millions ne déroute personne, pire encore, chacun est convaincu qu’il en disposera sous peu. Certaines conversations dans les maquis les plus miteux semblent surréalistes. On y conçoit des projets grandioses, on parle de lever des fonds pour les idées les plus insensées et le moindre refus de la banque, d’un parent ou d’un investisseur entrevu se transforme en rancœur paranoïaque.

Le même phénomène régit les raisonnements de bien des dirigeants, qu’ils soient politiques ou économiques. Une idée est considérée comme incontournable par le reste du monde du moment qu’elle a un semblant de réalisme. Rien n’est étudié, fouillé, débattu. Tout est jeté à l’état brut, parfois même sans la moindre trace écrite. Une attitude infantile ou ce qui «pourrait» être vrai doit être considéré comme acquis. Une idée, fut-elle banale, doit payer. Elle doit immédiatement enrichir celui dans le cerveau duquel elle a germé, avant même qu’il ait songé aux conditions de sa réalisation. Dans un monde où le travail ne vaut plus grand chose, où les entreprises n’hésitent pas un dixième de seconde à supprimer des emplois pour gagner un pourcentage même infime de rentabilité, l’intellectualisme redevient la valeur suprême, celle qui doit rendre immensément riche celui qui l’utilisera. Sauf que cela ne fonctionne que dans les films et que les déboires sont patents. Il ne suffit pas d’aller serrer les mains des chefs d’États pour les convaincre de couvrir d’or ou de béton le Gabon. Il ne suffit pas de prôner un développement durable mais accéléré, une équation encore irrésolue, pour que le gotha de la finance adhère. Sans un travail de fond solide et nécessairement laborieux, les meilleures idées ne restent que des chimères.

La puissance incontournable du lobbying

Le lobbying qui organise la défense des intérêts des sociétés et de leurs actionnaires au détriment de l’intérêt général est une plaie de l’économie. S’il se déploie aux États-Unis comme nulle part ailleurs, le lobbying n’en est pas moins très actif ailleurs dans le monde, même s’il emprunte des voies plus subtiles. Les dirigeants des grandes entreprises ont un accès au pouvoir qui est très fort et l’interpénétration entre le ministère des Finances et les directions des grandes banques est quasiment totale. Les mesures ne se prennent plus dans le sens de l’intérêt général mais au bénéfice de la préservation des intérêts financiers. Un problème inconstestable au Gabon, mais qui existe partout puisque les dirigeants des autorités monétaires ont, de par leur parcours, des accointances certaines avec les milieux financiers.

Quelle influence les plus hauts dirigeants gabonais ont-ils dans cette aristocratie financière internationale ? Aucune. Nos banques les plus solides sont les vassales des banques européennes. Nos ministres parviennent parfois à prendre la parole à l’échelle internationale, mais c’est à condition de ne pas s’offusquer des sourires entendus et d’une méprisante indifférence. Leur incompétence à ce niveau, réelle ou arbitrairement établie, est une constante à laquelle ils ne peuvent échapper. On les écoute vaguement, par politesse, sans chercher à les entendre, juste ce qu’il faut pour pouvoir continuer à prétendre à des marchés lucratifs sur leur territoire. Ce n’est plus le racisme des années 60, c’est le mépris des pauvres des années 2 000.

La récente attaque contre l’huile de palme par les lobbies agricoles français en est un exemple flagrant. De simples entrepreneurs de l’agroalimentaire ont plus de poids auprès des députés français et européens que les ministres des pays les plus puissants d’Afrique dans ce secteur, la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Nigeria… et le Gabon ne peut que se contenter d’essayer de suivre.

Le racket de la surpromesse

Autre plaie du capitalisme, la surpromesse qui confine souvent à la tromperie et au mensonge. Le propre de la surpromesse est d’exagérer les bienfaits d’un produit pour le vendre plus cher et d’en minimiser les méfaits. Comme la rente, la surpromesse prélève indûment de la ressource dans le système. Le contraire de la démarche “low cost” qui elle restitue de la ressource aux ménages. Cette explosion de la surpromesse dans l’économie, dans l’industrie pharmaceutique avec les médicaments inutiles, soignant parfois des maladies imaginaires ( la suractivité infantile par exemple) ou au rsique exagéré (la grippe H1N1),  dans l’agroalimentaire à l’origine de l’obésité créant en même temps des produits anti-obésité avec les «alicaments» et les gammes «light», s’est largement répandue dans le monde de la finance et de la politique. On y vend des solutions miracles censées régler sans trop de travail les dysfonctionnements qui minent les pays du sud. Des rapports économiques hors de prix, des forums internationaux aux conclusions bêtifiantes, des annonces de gains improbables…

La classe dirigeante gabonaise y est d’autant plus sensible qu’elle semble enfin prise au sérieux par ceux qui s’affichent comme les gourous de la finance, de l’économie ou du développement. L’argent englouti par ces véritables escrocs internationaux, des entreprises de conseil disposant d’un marketing efficace, certes, mais dont les résultats sont introuvables et immensurables, ne l’est pas dans le développement de proximité, celui qui soulage les populations et permet de construire les bases solides et durables d’une autosuffisance alimentaire ou industrielle.

Le pillage de l’externalité

L’absence de prise en compte de l’externalité, c’est-à-dire des conséquences négatives d’une activité sur l’environnement proche ou lointain, est un vol social. Quand une banque prend un risque et que c’est la collectivité qui prend en charge les pertes au nom du “too big too fail”, on est dans la logique de privatisation des profits et de socialisation des pertes. Idem dans le domaine alimentaire où, par exemple, les producteurs de boissons sucrées font des profits extraordinaires alors qu’elles contribuent à l’épidémie d’obésité qui coûte cher ensuite à la collectivité. Face à ces situations, il faudrait généraliser l’application du principe «pollueur-payeur». Ce serait de l’intérêt même des entreprises de contribuer à réparer les effets négatifs de leur activité, cette démarche positive pouvant même s’avérer profitable en ouvrant de nouveaux débouchés. Mais la logique de la cupidité, de l’argent immédiat, associée au lobbying permanent auprès de politiciens, eux-mêmes parfois directement intéressés aux bénéfices de l’entreprise, renvoie à un futur lointain la gestion des dégâts collatéraux.

Sous couvert de développer l’économie à marche forcée, le pays s’appauvri, gaspille ses richesse et ses compétences et prépare un futur catastrophique à ses enfants.

Le mirage de la mondialisation

Difficile de croire que nos dirigeants espèrent faire le poids face au capitalisme sauvage que pratique la Chine. Ce pays continent a bien compris ce qu’il pouvait retirer de la mondialisation en rendant difficiles, par toutes sortes d’obstacles, les importations, à l’exception des matières premières brutes et des produits de luxe, et se constituant un avantage compétitif asymétrique via la sous-évaluation du yuan pour doper ses exportations. Résultat : une aspiration des emplois du monde entier par la Chine à hauteur des excédents commerciaux chinois. Et aujourd’hui forts de leur «trésor de guerre», les Chinois font leur marché pour racheter les entreprises.

Le Gabon ne produit plus rien, pas même son petit artisanat, les sculptures en bois ou en pierre viennent de Chine. Les cadeaux d’entreprise, les tentes, les parasols, les tee-shirts, tout ce qui faisait vivre des milliers de gabonais est aujourd’hui acheté en Chine parce que 2 ou 3 fois moins cher. Le sel même est moins cher arrivant de Chine par bateau que récolté sur place. Si des efforts sont faits pour protéger la transformation du bois, que représentent-ils face à la puissance économique chinoise. Ces derniers sont-ils même tenus d’appliquer la loi ?

Sous couvert de mise en place de règles communes, la mondialisation a enrichi les plus forts et ruiné les plus petits. Et c’est dans cette bataille de don Quichotte que les dirigeants du Gabon espèrent récolter les fruits de la croissance. Quel est leur poids face à ces Goliath de la finance ? Que valent les 1,5 millions de gabonais, anesthésiés par 40 ans de rente facile, face à 1,5 milliards de Chinois affamés et autant d’Indiens conquérants ? A part espérer récolter les miettes négligemment jetées aux manants, que peut-on attendre d’une telle confrontation ?

La vampirisation de la finance

L’un des problèmes principaux auquel se heurte le Gabon est qu’il n’essaie pas de trouver des solutions à la crise économique et sociale mais qu’il tente de protéger ses nantis des conséquences de la crise mondiale. Ceux-ci finissent par jouer un rôle parasitaire. Si on veut trouver des solutions à la crise, il faut réfléchir aux problèmes de l’économie réelle, de l’industrie et des services. Or depuis 2009 on ne cherche pas à développer l’économie mais uniquement à préserver les banques, les assurances, à proposer nos biens à des investisseurs avant tout financiers. Les seuls pays qui ne voient pas tout à travers le prisme de la finance et des flux d’argent, mais qui s’intéressent en priorité à leur économie réelle, sont la Chine et les pays émergents comme le Brésil, la Turquie, l’Argentine. Ces pays ne confondent pas l’intérêt général et l’intérêt des financiers. Ils ne cherchent pas à sauver ces derniers au détriment de leur économie et de leur population. Ils prennent en compte la valeur des hommes et du travail, des entreprises aussi petites soit-elles et les aident à croître, à se développer, à réduire le chômage pour enrichir le pays.

Les perspectives nous ramènent aux fondamentaux : l’énergie, l’eau et la nourriture. Or même sur ces trois points, la direction prise ne semble pas aller dans la bonne direction, comme on le voit avec la flambée des prix alimentaires. Personne visiblement à la tête de notre pays n’a pris conscience de l’ampleur des problèmes. Tous se plient aux règles internationales présentées comme la voie royale vers le développement et le bien-être. Mais qui peut croire que ces organisations technocratiques que sont la Banque mondiale, le FMI, l’OMC et même l’ONU, ont la volonté d’enrichir les pays pauvres au détriment des pays riches qui les financent ?  Dans ce jeu de dupe, où compte se placer le Gabon, lui qui ne dispose comme argument que de sa forêt pour sauver le monde de l’apocalypse climatique et de ses matières premières aux ressources limitées ? Comment fera-t-il pour échapper aux pièges que ne manqueront pas de lui tendre les prédateurs de la finance et du trading ? Nous avons tout au Gabon, mais tout en tout petit et nous ne savons pas encore faire par nous-mêmes.

 
GR
 

26 Commentaires

  1. ni lire ni écrire dit :

    Encore une excellente analyse. J’ai bien peur que vous ne prechiez dans le désert, et les réactions qui vont suivre risquent de le prouver.

  2. moi makaya dit :

    vous savez,avant de parler de compétitivité internationale, il faut d’abord regler la question à l’échelle nationle. la politique du président de la république sur l’émergence, et dont « le Gabon s’est engagé dans la voie de la mondialisation, du modernisme, essentiellement financier, et de la croissance économique fulgurante » et ce que gabonreview a oublié de préciser, c’est que tout cela doit se faire avant 2025. personne n’est dupe bien entendu encore moins que le gabonais averti, d’ailleurs tous les fonctionnaires s’amusent à parler de la politique de l’émergence pour faire référence à un disfonctionnement de l’appareil de l’état ou administratif.
    en effet, le gabon ne pèse pas bien lourd sur la scène internationale. le comparer à l’ogre géant qu’est la chine serait une erreur monumentale. la chine, fort de sont milliard d’habitant a un objectif clair, nourrir sa grande population, nulle doute que eux aussi rencontrent les mêmes problèmes que nous vu le nombre de pauvres qu’il y a et le manque de démocratie qui joue favorablement sur leur politique drastique et favorablement aussi sur leur développement. visiblement, la voie de la finance internationale n’est point celle de la démocratie ou du respect des droits de l’homme, mais bien celle du profit; c’est du capitalisme pur et dur il en va de soie, le déplacement systématique des grandes entreprises lors des visites des chefs d’états en déplacement dans des pays qui offrent une opportunité pour faire des affaires comme le gabon est toujours des plus inquiétants car nous connaissons les liens qu’il y a entre la politique et les affaires, la finance et la politique qui mine notre pays et notre chère afrique.

    le gabon faible de ses 1.5 millions d’habitants devrait d’abord favoriser la consommation s’il veut une croissance « fulgurente », ce qui n’est pas le cas. pour le moment, l’essentiel du revenu de l’état est encore pétrolier à quand la diversification des revenus de l’état? si notre vie dépend de nos recettes pétrolières, quel poids pouvons nous avoir à l’international ou quelle parole africaine peut-être écoutée quand on nous tient par les …. à cause du pétrole?
    nos politiciens ont bien compris le système du lobbying, eux même ne sont-ils pas actionnaires dans la majorité des grandes entreprises gabonaises? bien que connaissant la politique de ce système qui est le bien être de l’entreprise et de ses actionnaires plutôt que celui de la société, en d’autres termes le bien être des nantis plutôt que celui des gabonais des matitis.
    comment dans ce cas ne pas être rêveur dans son mapane profond? quand on sait de toute évidence qu’un crédit bancaire nous sera reffusé quelque soit la crédibilité du projet au nom du risque bancaire.
    on parle de vampirisation de la finance c’est vrai. la politique du gabon n’est pas de faire du social si comme gabonreview le dit: que la politique de l’émergence est axé sur la finance, la mondialisation, la modernisation.
    cela passe nécessairement par la performance de ses banques faces à la crise, BGFI se targue aujourd’hui dans toute l’afrique du haut de son développement tentaculaire d’être une reférence en terme de solidité financière, cela est dûe à quoi?
    à l’internationale, nous partons avec notre seul atout qui est la forêt et l’écho-tourisme que nous voulons vendre au plus offrant hors mis ça « Le Gabon ne produit plus rien, pas même son petit artisanat ». avec quoi pouvons nous combattre face aux lions de la finance et des traiding qui dictent leur loi des marchés internationaux et surtout aux états européens.
    j’espère que le président sait ce qu’il fait et qu’elle est la priorité de notre pays en matière de développement car l’émergence n’est pas un vain mot mais qu’il faut au préalable être compétitif quoi….makaya.

  3. lepragmatique dit :

    L’émergence est à la mode dans certains pays africains( Gabon, Cameroun, Togo etc…). Ils ne disent toutefois pas comment y parvenir. Un pays comme le nôtre qui est un Etat rentier et dont la population n’est pas assez formée et ne dispose pas de besoins primaires comme la santé, l’emploi etc… L’émergence est une vue de l’esprit pour nous, elle ne se décrète pas, on la constate.

  4. le citoyen dit :

    Plein de réalisme, le Librevillageois découvre la grande ville!!!oui vous avez raison, quant on est très petit et « potentiellement » très riche, il vaut mieux parier sur sa préservation que sur sa dilution…regardez les Suisses…

  5. Dos d'anne dit :

    Mais vous aussi comment pouvez vous douter de la capacité du gabon à se mesurer aux mastodontes. Mais ce pas croyables vous vivez sur quelle planete pour ne pas vous rendre compte que nous avons OLAM avec nous.
    Et puis il n’ya pas que OLAM, il ya aussi les intellos chevronnés du cabinet presidentiel comme Accrombessi, lyban, lee white, button………
    Et sans oublier les conseils des russes, des chinois du parti communiste, et la derniere trouvail qui est le rwanda.
    Donc pas de pannique on a l’equipe qui gagne.

  6. Martin Modou dit :

    Je ne sais pas ce que Lemaire a mangé mais il a des articles très inspirants ces derniers jours. Est-ce la vieillesse qui le rend profond ou il a fait un stage chez le Dalaï Lama ? ( blague)

    Plus sérieusement:

    Se nourrir, se vêtir, se loger, se guérir,s’éduquer, etc. un pays qui n’est pas capable de le faire, grand ou très petit va vers un échec garantie. Comment en est-on arrivé là ?
    Je me souviens d’un fonctionnaire Gabonais qui devait faire un projet de développement de production agricole avec une ONG. Il devait superviser le projet. Au moment des discussions du projet avec le pays occidental dont je tairais le nom, le fonctionnaire gabonais a dit au  »blanc »; en fait moi je ne suis pas très intéressé a ce projet, je veux être Ministre.
    Cette histoire est véridique. Ce fonctionnaire là ne voyait pas la chance de faire une action pour son pays, il était pas content parce que il n’était pas encore Ministre !!

    J’en ai une autre.

    Un Salon qui doit se tenir au Gabon, les gens du ministère du commerce ont fini de faire les invitations, les papiers administratifs des pays invités, plusieurs fonctionnaires appels les exposants pour leur demander comme  »cadeau » devinez quoi : un  »Laptop » oui un fonctionnaire qui demande un ordinateur portable a des individus qu’ils n’ont jamais vu, sans vergogne,sans honte.

    Une autre encore:

    Réunion entre un fonctionnaire et des hommes d’affaires étrangers.

    Le haut fonctionnaire interrompt la réunion parce que sa maîtresse et la copine de cette dernière sont venus lui demander de l’argent au bureau. Devinez l’âge de la maîtresse (à mon avis) moins de 22 et n’a pas encore fini le lycée.
    Sans gêne, nous savons tous que le haut fonctionnaire a une maîtresse et qu’il est capable d’arrêter la réunion pour régler ses affaires de coeur !!!

    Une autre encore; un jeune gabonais qui veut étudier au Maroc décide de faire une demande de bourse pour étudier la production manufacturière textile (ce n’est pas la mode, c’est comme un chaîne de montage de voiture) au Maroc. Le ministère des bourses et stages lui répond:
     »… mais tu va faire quoi toi aussi avec ça là … » apprends les vrais choses pour créer de l’emploi…  ». ahaahah quelle ignorance.

    Alors ces histoires sont des histoires vraies, comment voulez vous avancer ?

    Je passe l’histoire du gabonais qui veut une bourse pour réparer les presses (impressions numérique)

    Avez vous déjà vu au Gabon une chaîne de montage (même de 12 employés) de quoi que ce soit ?

    C’est un indicateur que rien ne se produit.

    Note: La chaîne de montage n’est pas pour la production seulement, même les bureaux en occident travaillent en chaîne de montage.

    Voyez vous même la façon de travailler montre que rien ne se produit.

    Triste, triste.

  7. Dos d'anne dit :

    Mon frere MARTIN MODOU
    Laisse tes histoires. Ca c’etait avant avant avant.
    Mais nous sommes deja à l’ère de l’emergence. Donc ce plus comme avanr. Tout a changé. ON a deja OLAM QUI FAIT TOUT et bientot ce sur qu’ils irons dans le petrole. Donc tu panique pour quoi mon frere.
    ET en plus on deja des supers conseiller à la presidence. Ce plus l’epoque des vieux, ce sont des jeunes quiconnaissent l’anglais.
    Je te confirment qu’ils parlent anglais donc vas y comprendre que ces enfants là connaissent l’economie comme je connais la faim.
    Ne vois tu pas le succes des echangeurs; owendo – aeroport en 25 mn. Al’epoque de OBO ya vait ca?
    Regarde comment le tribunal est efficace avec les crimes rituels;
    regarde comment les traveaux de nkok avancent.
    Ya deja 50 entreprises labas mais qui ne trouvent pas la main d’ouevre.
    Ouvre les yeux et sache dès aujourdhui que ton pays est fort avec OLAM, liban, maixant, lee white ;;;;;;;;;

  8. dworaczek-bendome dit :

    Voilà, la vraie analyse, « le Gabon ne produit rien, même le simple sel vient de chiner ».
    Vous auriez dû faire cet article avant que Monsieur Richard ATTIAS, son épouse et leur NEW-YORK FORUM AFRICAN ne déleste les caisses publiques Gabonaise de plus de 4 millions de Dollars. Encore bravo

  9. Encore eux dit :

    Le Gabonais ont besoin d’une révolution de mentalité pour résoudre certains problèmes qui peuvent facilement être résolus! je parle ici du civisme!

    Ensuite, il faudrait que dans notre cher pays, le mérite prend le dessus sur tout genre de promotion par affinité et relations mystérieuses. L’homme doit faire confiance en l’homme, car l’homme pense que l’homme peut apporter le changement que les hommes ont besoin dans l’amélioration de la cité!

    En outre, le chef (président de la République) et ses ministres doivent être l’exemple, ceux qui impulsent un dynamisme de confiance à la population! ils doivent être les acteurs principales de ce changement!

    Le Gabon est un pays béni des dieux, car ils regorgent en son sein de nombreuses ressources naturelles tant convoitées par les puissances étrangères! Et nous, gabonais devrons être conscient de celà, et devront en tiré notre épingle de jeu!

    Il suffit que ceux qui nous gouverne, puisse gérer la cité dans la sincérité et avec un esprit de challenges et d’ambitions! ils doivent dire si les autres ont réussi (certains pays asiatiques), alors nous aussi nous le pouvons!

    Il est inconcevable d’observer qu’avec tant de ressources naturelles que nous avons et une si petite population (à peine 1,5 millions d’habitants), nous constations toujours une paupérisation croissantes de masses et une insuffisance des infrastructures dans notre pays!

    Comme je l’ai dit plus haut, le changement est mental tant pour nos hommes politiques que pour l’homme de la rue!

  10. dworaczek-bendome dit :

    Le changement de mentalité doit commencer au sommet !

    Monsieur ou madame « Encore eux »
    S’armer face à la mondialisation quand le président de la république est a encore à revisiter et réadapter à sa sauce la politique colonialiste?

    Comme au bon vieux temps de la gestion colonialiste, la gestion de l’état reste concentrée dans les mains de quelques personnes, c’est-à-dire, le président de la république, ces acolytes et leurs divers agences, les ministres n’étant que de simples relais, on est encore très loin du compte

    • Encore eux dit :

      Monsieur ou Madame woraczek-bendome,

      Aviez vous bien lu mon commentaire? bien lire pour comprendre, c’est tout lire et lire entre les lignes!

      Qui vous ai dit que j’ai pas dit que le changement de mentalité doit commencer au sommet !?

      Réélisez moi.

  11. dworaczek-bendome dit :

    monsieur,
    je ne vous implique dans rien, j’ai mal posé ma question
    je suis Anne marie dworaczek-bendome et je suis une femme.
    c’est moi, qui pose la question, de savoir si le changement ne doit pas commencer par le sommet au Gabon, puisque si l’on observe bien chez nous, sommes encore au pratique d’avant 1960

  12. La Fille de la Veuve dit :

    Un jour que je visitais le Senat français, le vieil administrateur parlementaire à la retraite qui me servait de guide me posa cette question : Jeune fille, savez-vous quelle est la définition de la politique ? Non, lui dis-je. Tellement il y en a. Si vous devez en retenir une seule me dit-il, retenez celle-ci : « La politique, c’est aimer les gens. » Je n’ai jamais oublié ce vieil homme.

    Merci à vous Luc Lemaire pour ce que vous faites. Pour la pertinence et la régularité de vos analyses.

    Je dois a la vérité de dire qu’en lisant le titre de votre article, ma première réaction a été de me dire : Ce n’est pas le sujet. Le contenu m’a convaincu et le mot est faible.

    Ce que nos dirigeants ignorent volontairement ou non, ou du moins ce que ces femmes et ces hommes qui se sont imposés a la Direction de notre pays ignorent totalement, c’est que ce qui est attendu des dirigeants d’un pays ce n’est pas de dominer le monde, mais de faire le bien des femmes et des hommes dont ils sont supposés avoir reçu la charge.

    Les gabonais ne souhaitent en rien être les premiers. Ils veulent juste se sentir bien dans leur pays ou à l’étranger et avoir ce dont ils ont besoin : la liberté, l’Esperance, la sante, l’éducation, la prospérité. Etc. Autant de chose qui, comme vous le dites ne nécessitent nullement la course effrénée que l’on observe vers les conférences internationales, plus souvent organisées par une bande de truands institutionnels (FMI, Banque Mondiale, BAD, ONU, etc.) ou privés et la liste est longue.

    Mais le pouvoir actuel ressemble tellement a tous ces truands qui ne vendent que du vent et se nourrissent de la misère des peuples et de leur ignorance que rien de tout cela n’est bien surprenant.

    • Joec dit :

      Vous avez tout dit. Merci!

    • La Fille de la Veuve dit :

      Revenons donc à la définition du vieil Homme : « La politique, c’est Aimer les Gens ».

      Lorsque l’on observe les Femmes et les Hommes qui se sont imposés à la tête du Gabon contre l’avis des Gabonaises et des Gabonais, on ne peut s’empêcher de se poser cette question : « Sont-ils habités du moindre sentiment d’Amour pour leur prochain ? Aiment-ils les Gens ? » Personnellement, j’en doute.

      Ali Bongo n’Aime pas les Gens. Dès lors, il ne peut avoir aucune ambition pour l’Homme.

      Ali Bongo n’aime pas les Gabonais. Dès lors, il ne peut avoir aucune ambition pour les Gabonaises et les Gabonais. Il veut faire du Gabon un pays Emergent, dit-il. Que veut-il faire des Gabonaises et des Gabonais ? Nul ne le sait, même pas lui-même. Et pour cause, il n’a pour eux aucun sentiment. Il les ignore. Ils sont pour lui une contrainte, ni plus ni moins.

      Mesdames et Messieurs du Pouvoir, le Peuple, les Hommes et les Femmes qui sont le Peuple Gabonais ne sont pas une contrainte, ils sont l’Objectif. Ils sont la raison d’être de la Politique. Si vous ne pouvez le comprendre, prenez vos effets et partez !

  13. demain un jour nouveau dit :

    Aujourd hui il faut avoir un langage veridicte avec nos compatriotes, je m explique: le gabonais doit ouvrir les yeux est arrete d’avoir le raisonnement suivant: « on vit dans un pays beni, nous sommes des rentiers (a vie) et les dirigeants ne font rien pour notre epanouissement… » Le boom petrolier c’est termine. Nous sommes au 1er chef concernes par le changement de mentalite, il commence dans nos maisons, dans nos familles et dans nos comportements quotidiens. Nous ne produisons rien et reclamons a nos dirigeants les conditions favorables pour endiguer ce gap mais face a leur immobilisme que devons nous faire? Reagir en creeant les instruments de notre epanouissement. Qu’est ce qui empeche les agriculteurs de se constituer en cooperative? Qu’est ce qui empeche les entreprises de se constituer en reseau? Regardez nos freres et voisins camerounais, ils ont delaisse la politique pour se consacrer au commerce et a l’agriculture, ils sont devenus a force notre sein maternel.. Quel role joue les ONG dans l’education des masses? Et la diaspora par ses contacts permanents avec tous les organismes internationaux? Quelle est la contribution de la société civile devant l’absence de l’Etat?
    Parlons de la politique d’emergence et son Plan strategique qui est un bel ouvrage (sincerement) mais ne reste qu’un schema difficile a mettre en pratique pour de nombreuses raisons car pour atteindre ses objectifs. Il y aurait du avoir des prealables:
    le gabonais peut il attendre 2025 pour jouir de ses retombees? Je ne pense pas. Ont ils bien etudier l’exemple des dragons d’Asie quand ils ont decide de rendre Le Gabon Emergent? N’auraient ils pas du commencer par poser les bases de cette politique en commencant par la formation.
    Mais de quelle formation il s’agit ici: d’abord de techniciens qui sont la cheville ouvriere de toute politique de developpement car tout est a construire: hopitaux, ecole, lycee, universite,route et logement (phase 1). Avec 800 milliards d’investissement par an, en 4 ans on aurait déjà ressenti des changements (un technicien, un ouvrier en batiment ou un ouvrier agricole se forme en 2 ans). A ce stade nous aurions recouru a une immigration ciblee (ou choisie) pour pallier a nos manquements en attendant que nos ingenieurs et docteurs ne soient formes (la phase 2) Puis une fois la base realisee on s attaque au reste: on definit si nous voulons etre une société des services ou de production. Creation de centre de recherche ou implantation d’usine manufacturiere. Developpement du tertiairr, du tourisme de masse ou production agricole intensive (phase 3). On fonction de nos atouts nous nous specialisons. C’est mon point de vue afin de doter le Gabon en 15 ans des armes pour non pas se defendre mais d’abord exister.

  14. demain un jour nouveau dit :

    Une politique nataliste porte ses fruits en combien d’années? 15 a 20 ans… Mais alors qu’attendent nos autorites pour nous encourager a procreer, peut on exister dans ce monde global avec 1,5 millions d’habitants (chiffre a verifier)? Quelles sont les mesures incitatives mise en place? Nos dirigeants n’ont ils pas conscience que plus nombreux nous serons, plus attractif sera notre pays…? Si on encourageait chaque famille a avoir au minimum 5 enfants en prenant en charge toute la maternite des meres, en accordant des bourses d’etudes gratuites a partir du 3eme enfant,en assurant des soins medicaux gratuits et des etudes secondaires et superieures de qualites a ces enfants. Aussi dans 15 ans on verrait déjà la difference. Et notre population serait multiplie au moins par 2.

    • moi makaya dit :

      on est d’accord sur la force du nombre car économiquement pour des entreprises étrangères et mêmes nationales, le gabon n’est pas rentable. mais aussi vu la politique menée par le gouvernement qui délaisse complètement son peuple, une augmentation de la population ne va faire qu’accentuer les difficultés auxquelles nous sommes confrontés quotidiennement. qu’à cela ne tienne, nous devons revoir la politique de l’enfance et accompagner cette mesure (prise en charge des naissances (0-5ans), bourses scolaires garanties (nous en avons les moyens).

  15. La Fille de la Veuve dit :

    Mais l’Emergence au gabon n’est rien d’autre qu’un Slogan que l’on tente a posteriori de vetir, main en vain.

  16. moulele dit :

    Tout d’abord Merci à Luc Lemaire pour ses articles alléchants, qui sont d’une rare qualité et montrent un esprit de réflexion et de recherche évident. Car il est question aujourd’hui d’éduquer le gabonais. La politique politicienne doit faire partie d’une autre époque pour un pays qui aspire à la survie dans ce monde de vautours financiers. Elle doit être basée sur l’amour…Et la sagesse réside dans les propos de ce vieil qui disait que faire de la politique c’est aimer les gens….
    Au Gabon, l’amour du prochain est une valeur inconnue. Cela se matérialise par des grands domaines camouflées dans des grandes barrières qui nous isolent des voisins. On vit dans des quartiers sans connaitre le nom des voisins, fières de vivre ainsi à l’occidentale…Mais nous sommes des bantous. Un peuple de partage, d’entraides, un peuple d’amour de son semblable, de son voisin…Des lors qu’on lutte contre notre propre nature, ce que l’on produit ne peut être bon.
    Le Chef Bantu symbolisait la justice, la crainte, la sagesse, le sacrifice pour ses subordonnés. Ces valeurs, si on avaient su les adapter au monde actuel, on serait un peuple fort et craint. Que nos dirigeants revisitent notre histoire pour savoir d’ou nous venons…ils y trouveraient certainement des pistes pour s’améliorer si leur désir est de servir leurs peuples.
    Chaque peuple a son temps de règne. Hier C’était l’Egypte. Aujourd’hui c’est l’occident. Elle ne restera pas éternellement en tete de course. Nul ne sait ce que le temps nous réserve. Mais une vérité est certaine, seuls les peuples qui ont érigé l’amour du prochain, le mérite, le travail, la justice comme gages de reussite à coup sur resisteront aux affres de la mondialisation…Et le Gabon qui n’obeit à aucune loi, ni même à sa propre constitution ne fait à mon avis pas partie de ceux qui s’en sortiront.
    Le mal du Gabon, ce ne sont pas les Étrangers, mais ses propres enfants, qui comme des enfants soumettent leur mere a un viol incessant et inqualifiable, condamnant ainsi leurs progénitures à un avenir opaque.
    1 600 000 depuis 40 ans. Auj un budjet de pres de 3000 milliards. Et nos filles se prostituent de plus en plus à l’étranger pour payer leurs écoles. Et nos veuves afaiblis par la maladie meurent chaque jour de solitude et de faim au village. Et nos enfants meurent par milliers avant d’avoir su parler. Et nos meres divorcées se protituent pour nourrir leurs gosses. Et on tue nos frères à des fins mystiques pour prétendre à un poste. Et on s’adonne à l’inceste pour honorer des pactes venus d’un autre monde…Le pays est résolument engagé dans le chemin de la déchéance. Et seul l’amour des dirigeants pour leur peuples peut nous sauver…Un amour plutot inexistant…malheureusement…

  17. Martin Modou dit :

    Rapport du FMI 2011.
    20% de la population se partage 50% des richesses.
    1/3 de la po;uation vit dans la pauvreté totale.

    http://www.imf.org/external/pubs/ft/scr/2011/cr1197.pdf

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