La première réunion de la commission technique mixte en matière de frontière a récemment planché sur les solutions aux litiges entre les deux pays.

De gauche à droite le ministre délégué à l’Intérieur du Gabon, le ministre de l’Intérieur du Congo et le Préfet de la Sangha, à l’ouverture de la session. © D.R.

De gauche à droite le ministre délégué à l’Intérieur du Gabon, le ministre de l’Intérieur du Congo et le Préfet de la Sangha, à l’ouverture de la session. © D.R.


 
Pays voisins avec plus de 1 918 km de frontière, le Gabon et le Congo ne sont pas toujours d’accord sur les limites de leurs territoires respectifs. Les conflits frontaliers entre les deux pays ont débuté en 1974. Depuis lors, de démarches en démarches, d’accords en accords, rien n’a pu faire bouger les lignes. Les éléments cartographiques faisant l’objet de divergences d’interprétation sont, dans ce contexte, restés en l’état. Raison pour laquelle les experts des deux pays se sont réunis, les 16 et 17 octobre dernier, pour évaluer l’état des lieux et proposer des solutions définitives à ce problème.
Les experts Congolais et Gabonais faisant parler une carte. © D.R.

Les experts Congolais et Gabonais faisant parler une carte. © D.R.


Selon le communiqué officiel rendu public par le ministère gabonais de l’Intérieur, cette réunion s’est tenue à Ouesso, au nord du Congo. Elle entrait dans le cadre du protocole signé par les deux parties à Libreville le 28 mars 2014. On y apprend que des trois voisins du Gabon (Guinée équatoriale, Cameroun et Congo), le Congo est le pays limitrophe qui partage avec le Gabon la plus longue frontière, soit 1 918 km entre le nord-est, l’est, le sud et le sud-est.
Au terme de la rencontre, les deux parties ont convenu d’organiser des missions de terrain sur les zones litigieuses. Le site de l’ancien village Moupiki (vers Malinga), la zone de la lagune Banio (vers Ndindi) et la zone des sources de la Douli (vers Moulengui-Bindza) vont être visités à partir du Gabon. Quant au site de la zone Mékambo-est, il sera visité à partir du Congo (village Oloba, district de Mbomo), au mois de février 2016. Pour la zone du mont Fouari (vers Mabanda), les deux parties se sont accordées sur une reconnaissance préalable de toute la zone par chacune des parties avant une reconnaissance conjointe. Dans la zone de la Djoua, les missions de reconnaissance permettent, à ce jour, de mettre fin au litige, la Djoua et la Yenze ne constituant en réalité qu’une seule et même rivière. Le cours principal de cette rivière jusqu’à sa source est celui de la branche dite Yenze. La partie congolaise a pris acte de ce constat, conforme à son point de vue. Le litige n’existant plus, il ne reste plus qu’à matérialiser le point frontière à la source de ce cours d’eau.
En ce qui concerne la zone du Haut-Ogooué (Gabon) ou de la Cuvette-Ouest (Congo), les missions conjointes seront fonction de l’avancée des pourparlers. Pour  la frontière maritime, les deux pays ont convenu d’entamer en urgence des pourparlers. Ils ont également accepté d’amorcer une réflexion sur la gestion des zones de circulation commune, notamment les lignes de partage des eaux, les cours d’eau frontaliers, les routes construites sur les lignes frontières, entre autres.
Il est à noter que le Gabon s’est engagé à financer les premières missions. Au final, les zones querellées, au lieu d’être des sources de conflits, deviendront des zones de co-développement ou de coprospérité. Il y a de fortes chances que la délimitation définitive de ces frontières aboutisse à un redéploiement de certaines populations, qui pourraient changer de nationalité.
 

 
GR
 

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