Pourquoi le paiement des pensions et allocations familiales prend-t-il autant de temps à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) ? Pour les départements centraux du pool métier de la CNSS, cette lenteur découle essentiellement des tracasseries liées la reconstitution de la carrière de l’assuré.

La CNSS a levé le voile sur la lenteur du paiement des pensions et allocations familiales. © Gabonreview

 

Acculée par les plaintes des usagers, notamment sur la lenteur du paiement des pensions et des allocations familiales, la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) a levé le voile sur les raisons de cette situation. Le 18 décembre à Libreville, les départements centraux du pool métier de la CNSS ont justifié cette lenteur par la difficulté de la reconstitution de la carrière de l’assuré.

«Lorsque nous recevons une demande de pension d’un assuré quelconque, nous avons pour obligation de reconstituer sa carrière. C’est-à-dire formaliser le parcours du salarié. Lors de cet exercice, nous constatons parfois certains manquements. Il peut arriver que sur une période déterminée, nous n’ayons pas reçu une déclaration trimestrielle de salaire. Ou, que nous l’ayons reçu et qu’il y ait un manquement au niveau du nom, du numéro d’immatriculation, etc.», a expliqué le directeur du Recouvrement et de l’immatriculation à la CNSS, dont le département est chargé d’affilier les employeurs et immatriculer les salariés et procéder au recouvrement des cotisations sociales.

Selon Hermane Djabbas, cette activité prend énormément de temps. «Car nous nous rapprochons de l’employeur ou de l’assuré pour nous procurer des documents manquant pour constituer le dossier de carrière. C’est l’une des raisons pour laquelle la liquidation peut prendre du temps. D’autant qu’il peut arriver que des sociétés n’existent plus ou éprouvent de sérieuses difficultés. Très souvent il est difficile de reconstituer le parcours du salarié et encaisser les cotisations liées à ce parcours», a-t-il ajouté. Dans certains cas, la CNSS a dit être emmenée à effectuer des recouvrements forcés.

Selon Hermane Djabbas et Prisca Opirana face à la presse, le 18 décembre 2018 à Libreville. © Gabonreview

Au-delà de la difficulté liée à la reconstitution de la carrière de l’assuré, s’ajoute le processus même de la reconstitution, qui demeure encore manuel. «La reconstitution de la carrière dans la prise en main d’une demande de pension obéit à ce qu’on puisse avoir les éléments de salaires ayant émaillé la carrière de l’assuré. Ces éléments sont disponibles auprès de la direction du recouvrement», a souligné la directrice des Prestations techniques.

«Malheureusement, cette étape est restée manuelle. Nous avons automatisé le circuit de l’accueil jusqu’à la validation des droits. Mais l’étape importante qui permet de reconstituer la carrière est restée manuelle», a regretté Prisca Opirana, dont le département met en musique la politique de prise en charge des prestations regroupées en trois branches principales (prestations familiales, risques professionnels et pensions).

Consciente de la lenteur du paiement des pensions et des allocations familiales et des désagréments occasionnés aux assurés, la CNSS met du sien pour y remédier. «Un projet d’assainissement de notre fichier a été mis en place et va démarrer dans les prochains jours. Nous allons mettre une équipe qui sera chargée de mettre la main sur ce que nous appelions les relevés nominatifs de salaires, devenus déclarations trimestrielles de salaires. Nous disposons de beaucoup d’archives qui ne sont pas dans notre système informatisé. Ces opérations d’assainissement de nos archives nous permettront d’alimenter au maximum les carrières des assurés et réduire la lenteur des traitements des dossiers», a affirmé Hermane Djabbas.

Une fois achevé, le projet d’assainissement sera sous-tendu par l’aspect informatique. «Nous sommes dans une nouvelle phase, avec le projet d’informatisation de reconstitution de la carrière. Les activités de notre département sont déjà en production. Au mois de janvier, nous allons de rentrer de pleins pieds dans les activités d’intégration des prestations techniques, axées sur la reconstitution de la carrière», a conclu Prisca Opirana.

 
GR
 

3 Commentaires

  1. Ikobey dit :

    L’informatique a bon dos ! en dernier ressort, les incapables accusent toujours l’informatique.
    Il est vrai qu’au Gabon au lieu de former des sociologues, des historiens, des spécialistes en science politique en ferait mieux de former des informaticiens et des ingénieurs.

  2. FINE BOUCHE dit :

    Après avoir fabriqué toute une clique de fonctionnaires pour des organismes qui n’en non même pas la momenclature.
    Maintenant c’est l’entreprenariat de l’informel,là ou le terrain n’est pas viabilisé là ou seul l’évenmentiel paraît.

  3. Jean.jacques dit :

    Je suis d’accord avec toi. On a besoin des spécialistes en T.I

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