Face aux statistiques inquiétantes des accidents du travail, impliquant des coûts anormalement élevés liés à la réparation de ceux-ci (plus d’un milliard de FCFA par an), la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) mise sur la prévention tout azimut pour limiter la casse.

Les officiels à l’ouverture des travaux avec, notamment, Carmen Ndaot (2e en partant de la droite) et Nicole Assélé (DG CNSS, extrême gauche), le 30 avril 2018 à Libreville. © Gabonreview

 

La Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) a organisé, le 30 avril à Libreville, une journée-débat dans le cadre de la célébration jumelée de la journée mondiale de la sécurité et santé au travail et la journée africaine de la prévention des risques professionnels. Une rencontre à l’issue de laquelle sont attendues des recommandations institutionnelles, administratives et opérationnelles susceptibles à même d’optimiser les activités de prévention, en interface avec les activités de l’Interafricaine de la prévention des risques professionnels (IAPRP) et les recommandions du Bureau international du travail (BIT).

Vue de la salle. © Gabonreview

Ouvrant les travaux, le ministre du travail a souligné que la prévention des risques professionnels permet, à travers la mise en œuvre d’un mécanisme multiforme en faveur de la sécurité et santé au profit du travailleur, d’améliorer la qualité de la vie au travail et l’accroissement de la productivité. «Elle cadre de fait avec l’une des préoccupations majeures du gouvernement, qui est celle de la promotion inlassable du travail décent, tel que préconisé par le BIT et l’Interafricaine de la prévention des risques professionnels», a affirmé Carmen Ndaot.

D’où l’organisation de cette journée-débat, dont les travaux sont d’autant plus importants qu’ils interviennent au moment où les statistiques en matière d’accident du travail sont de plus en plus préoccupantes. «Cependant, il ressort des débats antérieurs qu’aucune maladie professionnelle n’a été déclarée à ce jour au niveau de la Caisse nationale de sécurité sociale. Ce guide statistique doit nous interpeller tous au-delà des aspects financiers, placés comme principaux centres d’intérêt par les acteurs économiques», a estimé le membre du gouvernement.

Face aux défis multiples et multiformes liés à ces questions, Carmen Ndaot a invité les pouvoirs publics, chargés de l’applicabilité des lois et les organisations de sécurité sociale chargées de l’assurance et des indemnisations des accidents de travail et maladies liées, à adopter de nouvelles approches basées sur la promotion des structures en charge de la sécurité et de la santé au travail.

Une approche adoptée il y a quelques mois déjà par la CNSS. Alarmée en effet par les statistiques impressionnantes en matière d’accidents du travail et les coûts anormalement élevés liés à la réparation de ceux-ci avec, en moyenne, plus d’un milliard de francs CFA par an. La CNSS a d’ailleurs crée une Direction générale de la prévention des risques professionnels pour une meilleure gestion des couts. «Il est donc évident que la réparation des accidents du travail et des maladies professionnelles, génère des prestations qui fragilisent les équilibres financiers déjà précaires de l’organisme de sécurité social, dont la survie se trouve menacée», a insisté Carme Ndaot.

Quatre sujets  ont été débattus  lors de cette journée débat. Le premier a porté sur le «Rappel des principales dispositions réglementaires en matière de sécurité et de santé au travail». Le deuxième a été axé sur l’«Etat des lieux de la mise en place des structures de sécurité et santé au travail au sein des entreprises» ; le troisième sur la «Gestion d’un service de santé au travail au sein d’une entreprise». Le dernier exposé, enfin, a porté sur «Les contrats apprentissages jeunes par l’Organisation nationale de l’emploi».

 
GR
 

1 Commentaire

  1. MEYE dit :

    De bonnes décisions qui ne sont pas appliquées par certaines entreprises installées au Gabon. Je pose la question: Pourquoi la CNSS et l’Inspection du travail ne vont pas dans des entreprises afin d’enquêter ce que celles-ci font en matière de médecine du travail.
    Et pourtant les règles régissant cette activité au Gabon sont claires. Une entreprise qui a au moins 50 salariés doit avoir un comité sécurité et santé au travail. Mais le constat est très amère. Des entreprises qui emploient plus 1000 personnes n’en ont pas. Même pas un médecin du travail. Même pas des infirmeries pour prendre les premiers soins en cas d’accident. Et certaines entreprises ont mis en place des infirmeries qui ne répondent pas aux besoins des salariés.
    Vraiment, si la CNSS peut booster ce secteur d’activité en intimant aux entreprises de se mettre en conformité avec la législation en vigueur en matière de médecine du travail.

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