Deux médecins gabonais broient du noir au Centre hospitalier universitaire régional (CHUR) de Trousseau à Tours, en France, où un terme a été mis à leur stage après trois mois sans rémunération. La faute à l’Etat gabonais n’ayant jamais honoré ses engagements, dans le cadre de la convention le liant à l’établissement sanitaire.

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Grosse désillusion pour deux médecins gabonais en stage au Centre hospitalier universitaire régional (CHUR) de Trousseau à Tours, en France. En effet, les deux praticiens ayant requis l’anonymat ont été consternés de constater la cessation de leur apprentissage. La faute à leur pays qui n’est plus en mesure d’honorer ses engagements dans le cadre de ce stage.

Après un mois d’observation, «le Gabon devait tout prendre en charge», ont indiqué le praticien de 35 ans et sa collègue de 30 ans, relayés par lanouvellerepublique.fr. «On devait être payés comme en tant que médecin interne», ont-ils ajouté. Du moins sur le papier, car ces engagements n’ont pas du tout été respectés par le Gabon. Résultat des courses : les deux médecins sont aujourd’hui «sans argent, sans rien».

Au départ, pourtant, il y a une convention en bonne et due forme. Du moins, c’est ce que croyaient les médecins. Signée en octobre 2016, elle permet à des médecins gabonais de profiter de formations au CHRU Trousseau à Tours, «puisqu’il n’existe pas de spécialisations au Gabon». La convention prévoit une phase de stagiaire associé pendant une période de deux ans et une formation à la spécialisation de trois ans.

A ce qui semble, les modalités de la convention auraient changé avec la nomination du premier gouvernement du second septennat d’Ali Bongo, en octobre 2016. «Nous sommes aujourd’hui dans une situation catastrophique. Notre rémunération a été maintenue un mois, puis le Gabon devait prendre la relève et verser de l’argent à Trousseau qui devait nous le remettre», ont expliqué les deux trentenaires qui n’osent plus vraiment sortir de leur chambre universitaire malgré des papiers en règle.

Au final, ils ont donc travaillé trois mois sans être rémunérés. «On ne rentrera qu’au terme de nos formations. Moi, j’ai laissé ma femme et mes trois enfants. Venir ici, ce sont des sacrifices. J’ai vidé mes économies. Nous ne sommes pas venus pour une balade», a insisté l’un des deux médecins stagiaires, par ailleurs père de famille. «Aujourd’hui, nous sommes rejetés des deux côtés. Il n’y a aucun texte qui interdit à un médecin gabonais de se former en France», ont-t-ils ajouté, résolus à solliciter l’aide de proches.

Des sources proches du dossier assurent que l’actuel ministre de la Santé, en déplacement à Tours, é été surpris d’apprendre que des médecins gabonais y étaient accueillis. Peu avant, le 26 janvier dernier, un courriel émanant de l’hôpital de Tours a demandé aux médecins de cesser leur formation. Selon leur pays, ils n’auraient pas le niveau requis pour cette formation. Un argument contesté par les deux médecins exilés.

«Nous, on a fourni tous les éléments exigés au Gabon comme en France. Nous sommes dans la régularité. Le ministre de la Santé a demandé à suspendre les activités en projet. La nôtre, elle est en cours. On ne s’est pas senti concernés», ont expliqué les deux praticiens. Ils envisagent, via leur avocate, de mettre le centre hospitalier «face à ses responsabilités», avec une procédure devant le tribunal administratif.

 
GR
 

9 Commentaires

  1. Àllo 241 dit :

    L Ambassade et le Consulat du Gabon à Paris laissent des citoyens gabonais dans cette misère pendant qu ils volent l argent alloué au service social qui devrait servir à porter assistance aux gabonais en difficultés en France.
    Bande de voleurs et incompétents.

  2. MWANE NYAMBI dit :

    Ils n’ont pas le niveau, leur choix a été fait sur des bases tribales.

  3. Milangmissi dit :

    Jean Jacques c’est la faute de Ping et Myboto n’est ce pas ?

  4. Oculus Cain dit :

    De nombreux médecins formés au pays n’ont pas vraiment le niveau requis pour exercer cette profession. Allez faire un tour au service des urgences du Chul, vous serez très déçu. S’il y’a un choix à faire entre un infirmier d’état de la vieille école et un médecin du Cuss ou quoi, je préférerais le premier.

  5. messowomekewo dit :

    les médecins français se spécialisent après succès au concours d’internat.il s’agit d’une sélection rude et impitoyable.Il n’est pas possible à un gabonais qui a fait ses études de médecine dans notre système complaisant d’aller se spécialiser en france « comme on l’entend », sans une mise à niveau véritable.Il est possible que nos deux compatriotes s’y soient rendus en pensant qu’on travaille en france comme sous les tropiques ,d’où la grosse désillusion et tout le monde est responsable,sauf eux-memes.
    Voyez-vous la France est un pays développé, la médecine y est très à la pointe, il n’y pas d’espace pour nos approximations et contingences tropicales alors il est facile de comprendre ce que nos frères ont vécu, la france, c’est pas le Gabon…

  6. SOLUTION dit :

    Cette Coopération est l’œuvre unique d’un compatriote très brillant et dont la surface relationnelle en Europe et les résultats sont incroyables. Le genre d’extraterrestres que nous pensions ne plus trouver au Gabon.

    1/- Il y actuellement à TOURS 4 médecins, dont un enseignant chercheur. Mieux les 2 médecins cités dans tous les articles étaient encore Chargé d’études du vice-premier ministre en charge de la santé, donc le prédécesseur du ministre actuel qui est à l’origine de toute cette honte internationale. Donc leur sélection s’est faite dans l’élite.
    2/-Ils sont 4 médecins, la-bas dont d’ailleurs un médecin chercheur de la Fac de médecine Gabonaise.
    3/-Les sélections ce sont faites par les professeurs qui les ont réçus à tours. Ces professeurs français étaient au Gabon et ont soignés les Gabonais officiellement dans une mission médicale, c’est à l’issue de cela que 4 ont été choisies. Parmis les 4 médecins aucun n’est de l’ethnie du Coordonnateur qui a initié et crée cette coopération avant que le ministre actuel ne le mette de côté pour tout foutre en l’air à la gabonaise avec quelques sbires douteux et ripoux notoire.
    4/-Le ministre et ses sibires est allé jusqu’à tours sans jamais rencontrés nos médecins, qui sont logés et formés par la france. Ce qu’il a trouvé le soin de faire c’est demander aux français de les chasser alors même qu’un accord cadre sur 4 ans avait été signé et que d’ailleurs près de 60 infirmiers en plus des médecins ont été envoyés en France en formation.
    5/- ci-après une illustration de mes propos trouvés sur internet. Ce projet était et est en espérant qu’enfin le président va taper du point sur la table… un article …

    https://www.gabonreview.com/blog/cooperation-hospitaliere-sanitaire-gabon-france-expliquee-wenceslas-yaba/

  7. SOLUTION dit :

    Attention les Gabonais sur la base de l’accord y sont accueillies comme médecins associées pendant 1 an donc touchant les malades et ayant une activité médico-chirurgicales établies et académiquement claire. L’accord d’ailleurs conçu et transmis par la France. La nouvelle république qui le journal français qui en parle n’est pas un journaleux Gabonais. Et après la 1ère Année, ils avaient un concours prévus pour faire de DFMS et DFMSA que les médecins spécialistes connaissent. Cest pour cela que les professeurs franaçais sont venus les selectionner ici. Et nous autres jeunes médecins Gabonais ont avait eu espoir qu’une fois encore un ministre illuminé est venu arrêté, détruire et aujourd’hui l’humiliation est totale. La honte est encore grave quand nos propres dirigeants essayes de ce justifier en disant AAAAHHH c’est pas sûre que des français acceptent nos compatriotes comme pour la spécialisation oui tout était prévus. Je fais partis de la centaine de médecins gabonais qui est en France depuis des années et cet accord était(car les franaçais sont dégoutés) unique en Afrique sub sahairienne ooohh Gabon)

    http://www.lanouvellerepublique.fr/Indre-et-Loire/Actualite/24-Heures/n/Contenus/Articles/2017/04/04/Deux-medecins-gabonais-prives-de-stage-a-l-hopital-3056562

  8. clairevoyance Gabon dit :

    Chers Gabonais…(version corrigée)

    Au regard de l’amalgame qu’on peut lire dans certaines répliques des journaux de votre pays et les commentaires superficiels d’allure « kongossa » comme cela se dit dans votre pays, je me permets, après ma petite enquête menée auprès des français à Tours, dire un aspect des faits.

    1- Je souscris à ce que l’intervenant SOLUTION dit plus haut concernant la procédure de sélection des médecins par les PROFESSEURS français. En effet, sur étude de dossier et une évaluation en situation lors d’un exercice médico-chirurgical au Gabon, ces Maîtres français ont accrédité le choix de 3 candidats.
    Le 4e a été auditionné devant un collège de formateurs (Professeurs et PH…) qui a remarquablement apprécié les aptitudes du candidat et a validé sa sélection. Ce dernier est en phase de débuter un projet de recherche honorable avec la collaboration de ses maîtres français (pourvu que le Gabon affiche sa bonne fois vis à vis de ses engagements). DONC COMPRENEZ QUE LES FRANÇAIS N’ONT EN AUCUN CAS REMIS EN QUESTION (information vérifiée) LES APTITUDES DE QUELCONQUE DES 4 MÉDECINS.

    2-Le Gabon, pays de moins de 2 millions d’habitants connait une carence en médecin spécialiste; mais ce que l’Afrique oublie, c’est que le peu de spécialistes qu’ils ont sont souvent formés dans une coopération entre pays pauvres, sans plateaux techniques adéquats et vos spécialistes ( de nom) reste très limités…d’où les voyages pour une minorité vers l’Europe pour se faire soigner.
    Or ce projet de formation initié avec progressivement et au terme une évaluation des acquisitions des compétences, permet de former des praticiens en soins spécialisés à partir du simple niveau de généraliste, ce qui est un gain en ressource humaine pour répondre au problème de santé publique dans vos pays.

    3- De ce fait, le ministre précédent a soutenu cette logique et son succédant devrait (dans la logique de la suite administrative des choses) entériner avec les formalités adéquates afin que ces médecins et bien d’autres qui arriveraient puissent accomplir leur formation théorique et pratique au MÊME TITRE QU’UN SPÉCIALISTE FRANÇAIS (convention vue au CHRU de Tours, mais que je ne peux la publier ici).

    4-Un nouveau ministre arrive, fait parvenir aux français via une lettre (vue, mais par discrétion ne peut être publiée ici) signée par un de ses « nouveaux » coordonnateurs dans laquelle il indique que 2 parmi les 4 médecins doivent arrêter le stage et rentrer au Gabon prétextant qu’ils n’ont pas de niveau ( car ils ne sont pas inscrits à la faculté de médecine cette année pour une formation…). Ces 2 là, LES FRANÇAIS ont validé leur sélection après examen des dossiers et évaluation en situation, MAIS VOUS LE GABON qui avez besoin des praticiens pour votre population, ce que vous trouvez à dire c’est d’arrêter leur formation???

    Alors que la France les a validé et accepter de les former au vue de leurs aptitudes, pourquoi le Gabon ne les inscrit t-il pas à la Faculté de médecine dans l’intérêt du plus grand nombre?

    5-En creusant un peu du côté de mes amis gabonais au Gabon, pour comprendre pourquoi cette mesure contre ces 2 là seulement, des informations me parvenant relatent leur proximité avec l’ancien ministre et leur origine étrangère (gabonais naturalisés?).

    Ce qui pourrait sous-entendre soit:

    – une guerre clanique politicienne dont ils seraient des victimes collatérales?

    – un regain de xénophobie, qui va contre les principes fondamentaux de la république gabonaise?

    6- Les français se demandent alors, pourquoi la nouvelle équipe gabonaise qui gère cette coopération qui a validé l’autorisation de poursuivre le stage pour les 2 autres médecins, traine-t-elle le pas pour régulariser le CHRU de Tours, puisqu’elle semble dire avoir une bonne volonté dans le maintien de ce bon projet initié par leurs prédécesseurs ? Est-ce pas un boycott masqué pour priver aux nombreux futurs médecins une formation de spécialistes en Europe comme c’est fait avec les médecins militaires?

    J’ai tenu à apporter ces éclaircissements à certains gabonais qui gardent encore une clairvoyance car le Gabon j’y ai été pendant longtemps et il reste une partie de moi malgré mon origine française

    • Rhody Junior dit :

      Clair et limpide.
      Un grand merci à vous.

      Comme toujours nous voyons d’où vient toujours la malveillance dans le fond, qu’on nous déguise en bienveillance dans les médias nationaux.

      Merci encore.

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