Selon La Lettre du Continent, les Procès-verbaux (PV) des Conseils d’administration 2016 et 2017 de la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG) ont clairement mis en lumière «un niveau d’endettement considérable de l’entreprise dû aux manquements de l’Etat, son principal client». Du coup, la société a contracté ses investissements et actions, sous le regard impuissant de l’Etat.

Le siège de la SEEG à Libreville. © Gabonreview

 

Depuis la réquisition de la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG) par l’Etat gabonais, en février dernier, le Groupe Veolia n’a cessé de clamer la part de responsabilité du gouvernement dans la crise plombant le secteur. Une position confortée par La Lettre du Continent du 4 avril. Selon la lettre confidentielle consacrée à l’actualité politique et économique en Afrique de l’Ouest et dans les pays du golfe de Guinée, «les conseils d’administration de SEEG tenus ces deux dernières année ont systématiquement évoqué un niveau d’endettement considérable de l’entreprise dû aux manquements de l’Etat, son principal client».

Cette situation a contracté les investissements et les actions de la société, comme le confirment les Procès-verbaux (PV) de cette période, dont La Lettre du Continent s’est procurée des copies. Selon la lettre d’informations, l’Etat était au courant de cette situation. D’autant qu’il avait des représentants siégeant à ces réunions et signant les PV. Il s’agit notamment de Steve Dany Essono, conseiller des concessions et des organismes sous tutelle du ministre de l’Energie et des Ressources hydrauliques ; de Guy Nazaire Samba, conseiller chargé des questions de finances publiques auprès du ministre du Développement durable, représentant l’Etat. Ou encore, à partir de 2017, de Sedji Armel Mensah, représentant du ministre de l’Economie.

La crise actuelle semble avoir pris corps en en 2016. En effet, lors du Conseil d’administration du 20 avril, les représentants de la SEEG ont affirmé n’avoir «aucune visibilité avec une dette de l’Etat de 30 milliards francs CFA». Résultat des courses : les tensions de trésorerie alliées à la crise économique dans le pays ont poussé Veolia à ne pas distribuer de dividendes en 2015 et en 2016. Et, à effectuer le résultat sur un compte «Réserves». Dans le même sens, si le Conseil d’administration du 29 septembre a noté de «très bonnes» relations avec l’Etat, celui du 16 décembre a déploré des impayés «dont le niveau devient critique».

Fin 2016, «l’ardoise de l’Etat gabonais s’élevait à 42,7 milliards de francs CFA en raison du non-respect des accords de remboursement le liant à la SEEG», a relevé La Lettre du Continent. La situation s’est poursuivie l’année suivante, en 2017, au cours de laquelle «la trésorerie de l’entreprise a été affectée, faute de fonds de roulement suffisants». Du coup, les dirigeants de l’entreprise ont évoqué leur «perplexité» au cours du Conseil d’administration du 31 mars.

Le 27 octobre, il a été préconisé de «contrôler la pertinence des abonnements» en eau et en électricité de l’Etat. A cette date, ceux-ci ont dépassé les 35 000. La Lettre du Continent a souligné, par ailleurs, que la SEEG a adressé un courrier au ministre du Budget pour lui indiquer que les abonnements ne devant pas, selon elle, «être pris en charge par l’Etat». Bis repetita lors du Conseil d’administration du 15 décembre, au cours duquel le directeur général de la SEEG, Antoine Boo, a évoqué une situation de plus en plus «préoccupante», son endettement ne faiblissant pas. La suite, elle est connue de tous.

 
GR
 

14 Commentaires

  1. Fabien NKILI dit :

    Ah Gabon gnambia!ndjouke

  2. MBOUMA LENDOYE Remy dit :

    La Lettre du Continent est une publication à vocation internationale qui ne fait pas appel à la publicité,elle est éditée depuis Paris par le groupe de presse Indigo Publications.elle est editée depuis Paris !!! Paris !!! ils se foutent vraiment du monde

  3. Gabomama dit :

    Un pays gérer par des Faymen comme Ali, Bilié Bi Nés, Boubeya, Akbar, Alihanga n’a aucun avenir. Que les gens sensés continuent de soutenir ce pouvoir vous allez vous retrouver comme la Centrafrique ou l’ex Zaïre.

  4. Desiré dit :

    Mbouma, que voulez vous dire?
    De toute façon, la vérité , nous la vivons: tout est bloquée dans le pays faute d argent . La seeg continue ses coupures . Et il y en aura de plus en plus. Les agents auront besoin entité du mal à recevoir leur salaire ( ce que veolia n’a jamasi fait et heureusement car ils auraientt été traités de sales blancs voleurs)Et sauf grosse magouille , pas un seul prestataire sérieux ne voudra reprendre l entreprise dans ces conditions.

  5. Desiré dit :

    Erreur dans mon dernier message . Il fallait lire : les agents de la seeg auront bientôt des difficultés à toucher leurs salaires .

  6. CONCEPT BTP ENR dit :

    Quand je sais que deux des trois administrateurs représentant l’Etat Gabonais sont nuls et trifouillions, qu’ils fassent un démenti des PV, on verra.

  7. CONCEPT BTP ENR dit :

    Et que dit le commissaire aux comptes?

  8. CONCEPT BTP ENR dit :

    Nous avons des preuves du vol orchestré par Véolia et les rapports certifiés par le commissionnaire aux comptes, offusquant 70% de vérité. Nous avons analysé cette convention de concession avec la société de patrimoine (DGA DESOUZA Gervais…).

  9. CONCEPT BTP ENR dit :

    En attente de vos commentaires…

  10. Desiré dit :

    Alors ces preuves ?

  11. Koumbanou dit :

    L’Etat n’a pas été un partenaire loyal.
    Le pays le paiera cher.
    La confiance est la chose la plus importante en affaire ( plus que l’argent puisque quand la confiance existe on peut emprunter) , le crédit international de l’Etat s’épuise au fil des affaires « d’escroqueries d’état » . On a épuisé les investisseurs sérieux ( les Occidentaux) on fait appelle maintenant à la Chine, l’Inde, Maroc et même aux Sud africains.
    Ne nous leurrons pas ces nouveaux partenaires n’ont pas de traditions humanistes (ils se moquent de notre développement), les affaires seront impitoyables et je doute que nous soyons prêt à les affronter.
    Le gagnant-gagnant sera très difficile lorsqu’il n’y aura plus que les voyous qui voudront investir au Gabon.

  12. Milangmissi dit :

    On sait tous comment ça va se terminer ne faisons pas semblant, les bongos vivent au jour le jour, ils n’ont aucune stratégie pour quoi que ce soit excepté voler les élections et appauvrir les gabonais.
    Le Gabon va dédommager Veolia, on le sait tous, d’ailleurs Santullo est entrain de gagner son combat

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