Ces derniers jours, le ministre d’Etat en charge de la Communication n’a pas cessé de se défendre d’avoir détourné les fonds destinés à l’aide de la presse écrite nationale. Il vient de publier ses comptes.

Alain-Claude Bilie-By-Nze, le ministre d’Etat en charge de la Communication nie avoir soustrait l’argent destiné au soutien de la presse écrit. © D.R.

 

Alain-Claude Bilie-By-Nze n’a jamais soustrait l’argent destiné à aider la presse écrite nationale. C’est en tout cas ce que tente de défendre le ministre d’Etat en charge de la Communication depuis quelques jours. A la faveur d’une rencontre avec la presse en novembre dernier, il avait déjà tenu à le faire savoir, accusant les mauvaises langues et certains médias privés d’attenter à son image et à son honneur, sans la moindre preuve de sa culpabilité. Et comme s’il avait le sentiment que son innocence ne convainquait pas grand-monde, le département ministériel dont Alain-Claude Bilie-By-Nze a la charge a publié, vendredi 8 décembre, dans le quotidien L’Union, un communiqué précisant les termes de la distribution de la subvention depuis 2016.

De ces précisions censées répondre «aux allégations infondées d’une certaines presse», il ressort que, en 2015, la dotation totale s’était élevée à plus de 390 millions de francs CFA. 10 médias en avaient bénéficié, parmi lesquels les quotidiens L’Union (98 millions) et Gabon Matin (150 millions) ainsi que les 8 médias privés restants ayant reçu chacun 15,5 millions de francs.

En 2016, sur les 200 millions décaissés, 17 organes de presse écrite privés avaient reçu chacun plus de 6,1 millions, en dehors du quotidien L’Union qui, lui, sans nul doute en raison de ses charges et de son audience, avait perçu 30 millions de francs de subvention. Cette même année, précise le communiqué du ministère de la Communication, 4 sites d’information (agp.ga, gabonreview.com, gabonews.com et lunion.ga) ont touché chacun 10 millions de francs. Ce qui faisait un total de 133,9 millions pour la presse écrite et 40 millions pour la presse en ligne.

Sur les deux budgets, la commission d’attribution de la subvention a toujours reçu sa part, soit plus de 44 millions de francs (18 millions en 2015 et 26 millions en 2016). Si certains avaient considéré ce prélèvement d’argent sur le budget réservé à la presse comme une forme de «détournement», c’est parce qu’ils avaient estimé que les per diem des membres de ladite commission pouvaient être payés grâce à un autre budget. D’autres avaient argué que les membres de cette commission sont pour la plupart, sinon tous, agents du ministère de la Communication, donc fonctionnaires. Accusé, le ministère précise dans son communiqué qu’il s’est toujours agi des frais liés au «fonctionnement de la commission». «Cette commission statue sur les dossiers de demandes introduites par les entreprises de communication, conformément aux modalités et conditions d’éligibilité fixées par arrêté du ministre en charge de la Communication».

Pour l’année 2017, il est prévu une dotation de 116 millions de francs, qui n’ont pas encore été décaissés, précise le ministère, qui ajoute que la commission n’a pas encore statué sur la répartition de cette nouvelle subvention.

 
GR
 

19 Commentaires

  1. BEYEME dit :

    @gabonreview.com,

    je reprends votre texte:

    Cette même année, précise le communiqué du ministère de la Communication, 4 sites d’information (agp.ga, gabonreview.com, gabonews.com et lunion.ga) ont touché chacun 10 millions de francs. Ce qui faisait un total de 133,9 millions pour la presse écrite et 40 millions pour la presse en ligne ».

    Je vous prie de bien vouloir m’édifier, nous édifier sur ce dont nous soupçonnons sans preuve bien attendu que vous pactisez avec le diable(lui-même étant des deux camps), que vous jouez avec le feu(au même moment avec l’eau) vue ce genre de publication.
    Donc comme ça, vous touchez une subvention de l’Etat gabonais? Là franchement, je ne comprends plus rien de votre démarche. Vous qui avez toujours prônez la neutralité et je vous concède votre ligne éditoriale(toujours positive) qui a tant séduit du beau monde au pays de Léon MBA MINKO.
    Bon je ne vais pas en faire un problème, juste vous montrer mon étonnement et ma petite déception car lorsque vous commencez à recevoir quelque de la main du diable, c’est qu’il veut réellement vous dompter. Soyez fort et dites vous que l’intelligence est l’arme qui sauvera le Gabon de ce bourbier.
    Je vais toujours continuer à vous lire

    • gabonreviewadmin dit :

      Quel journal implanté au Gabon, même dit de l’opposition (Echos du Nord, La Loupe, Le Mbandja, La Une, Ezombolo, etc) n’a jamais bénéficié de l’aide de l’Etat à la presse ? C’est un droit, pas une faveur. C’est l’argent de l’Etat gabonais, pas celui d’une personnalité ou d’un bord politique. Nous bénéficions de cette subvention depuis 2013 et n’avons pas changé d’un iota notre ligne éditoriale. Mais, qui parmi les manichéens comme vous a déjà offert un appareil photo, un ordinateur portable, un bloc-notes, à Gabonreview que vous lisez gratuitement mais que d’autres insultent souvent pour telle ou telle posture éditoriale déplaisante ? La suspicion est devenue au Gabon une preuve d’intelligence. Devrions-nous vous taxer d’émergent parce que vous détenez un passeport délivré par le Cedoc ? C’est l’administration Bongo, dans le sens où on dit, aux USA, l’administration Obama ou l’administration Trump. Nous le répéterons à l’envie : nous ne sommes pas un journal de l’opposition, encore moins du pouvoir. Merci de continuer à nous suivre.

      • eternite dit :

        Bonjour à Vous Gabonreviewadmin…

        Je suis choqué par votre « reponse » au post de monsieur Beyeme; non pas parce que vous usez de votre droit de réponse; mais plus par votre agressivité qui se fait plus grande ces derniers temps.

        Les critères d’attributions de cette subvention ne sont pas connus ( presse écrite ou en ligne ) et découvrir que vous touchez cette subvention peut « interpeler mais cela ne vous donne pas le droit de traiter un de vos lecteurs de « manichéens »…! si la presse répond à l’invective par l’invective…alors qui peut éveiller les consciences?

        C’était mon message …

        • gabonreviewadmin dit :

          Il y aura un jour un article ou une interview du ministre sur les critères d’attribution de cette subvention. Mais, de grâce, arrêtez les suspicions gratuites, surtout les allégations du genre «pactiser avec le diable» qui ne sont pas des compliments. Permettez-nous de mettre de l’ordre ici, même si c’est parfois violent. On aurait voulu que le post en question soit moins empreint de suspicion. Il faut poser les questions en connaissance de cause. Ce monsieur nous soupçonnait d’avoir vendu notre âme. Il nous faut recarder les choses et n’allez pas imaginer qu’on est chez les bisounours.

          • joly dit :

            Très bonne réaction de gabonreview.
            Quand on ne sait pas comment fonctionne ce genre de chose, on doit se garder de raconter n’importe mais plutôt de se renseigner avant de venir cracher votre venin.
            ah les gabonais!

      • BEYEME dit :

        @gabonreviewadmin,

        Je suis bien désolé si mes questions et interrogations vous ont mis mal à l’aise(ce que je ressens dans votre réponse) et croyez-moi, je suis bien loin d’être un manichéen dans le sens que vous l’utilisez à mon égard.
        Mais je vous reprends encore:

        En 2016, sur les 200 millions décaissés, 17 organes de presse écrite privés avaient reçu chacun plus de 6,1 millions, en dehors du quotidien L’Union qui, lui, sans nul doute en raison de ses charges et de son audience, avait perçu 30 millions de francs de subvention. Cette même année, précise le communiqué du ministère de la Communication, 4 sites d’information (agp.ga, gabonreview.com, gabonews.com et lunion.ga) ont touché chacun 10 millions de francs.

        Très sincèrement, si BBN avait donné de l’argent aux journaux que vous mentionnez dans votre réponse, n’aurait-il pas crié sur tous les toits du Gabon, sachant le caractère des relations entre ces derniers et BBN?
        C’est vous même qui avez écrit le texte par conséquent, acceptez aussi la remarque d’un pauvre lecteur comme moi.
        Fouillez bien le fond de mon étonnement, vous remarquerez c’est parce qu’on aime bien vous lire. Et ne croyez pas que c’est gratuit.
        Bon WE

        • BEYEME dit :

          …si mes questions et étonnements….

        • gabonreviewadmin dit :

          Manichéen = «Qui apprécie les choses selon les principes absolus du bien et du mal, sans nuances et sans état intermédiaire. Exemple : Une analyse manichéenne de la situation», renseigne le Larousse. Ce qui, au demeurant est loin d’être péjoratif comme certains semblent le regretter ici. Ne correspondez-vous pas à cette définition quand vous écrivez, «vous pactisez avec le diable (…) vous jouez avec le feu» ? Il y a pour vous d’un côté le Bien, et de l’autre, le Mal, le diable. Si c’est pas manichéen, ça y ressemble fort.

          Maintenant, vous nous soupçonnez de mentir au sujet de nos confrères, Echos du Nord, La Loupe, Le Mbandja, La Une, Ezombolo, etc. Vous nous en croyez visiblement capables. Sans chercher, vous en venez à déduire «si BBN avait donné de l’argent aux journaux que vous mentionnez dans votre réponse, n’aurait-il pas crié sur tous les toits du Gabon». C’est tout simplement de la déduction péremptoire. Pourtant, sous Laure Gondjout et Blaise Louembé comme ministres de la Communication, des listes des bénéficiaires de cette subvention, comptant les journaux cités, ont été publiées. Parfois, certains journaux sont sevrés de cet argent sur des critères établis et décidés par le ministère. Par-delà le bien et le mal, nous ne sommes pas des masochistes et nous refusons qu’on vienne ici, sur la base du ressenti, de la déduction subjective, nous distribuer des bons ou mauvais points. Merci de continuer à nous suivre.

      • BSerge Okogo dit :

        Qu’on se le dise, cette histoire est grave. Pourquoi Bilié Bi Nzé n’est pas auditionné par la justice ? Pourquoi n’est-il pas en détention préventive comme les ex-ministres Ngambia et Ngoubou ?

  2. L'eau sale dit :

    On fait le décompte seulement. Est ce que le montant que le ministre a déclaré vous l’avez reçu?mais bon c’est le pays?
    150 millions en pour Gabon matin et aujourd’hui rien,le journal n’existe plus ou bien?
    Si s’tait pour redresser et donner une nouveau souffle,l’argent a t-il vraiment servi à cet objectif ? Et la poste ?
    La poudre aux yeux. On va te juger comme les autres comme simple citoyens,attend ton jour arrive

  3. le Nouveau dit :

    Gabon review
    Merci d’ exister, continue

  4. Hermann O. dit :

    Je fonde l’espoir que dans la future déclaration du Ministre, relative aux critères de subventions, on nous édifiera sur les montants reçus de chaque organe en «  »2015″ »: 150 millions pour Gabon Matin (sic)!!! Curieux d’en connaitre les raisons!! Dans les pays exemplaires, les conclusions des travaux des ces commissions devraient être rendus publiques. Ou du moins présentées aux principaux acteurs..

  5. diogene dit :

    Les partis politiques et les syndicats touchent aussi des subventions à l’occasion.
    C’est le rôle de l’état de subventionner certaines activités : sportives, artistiques, sociales et les groupes déclarés d’utilité publique…

  6. wen dit :

    Merci beaucoup de soulever ce point et la poste c’est quand notre propre argent c’est de notre faute de vous avoir fait confiance merci

  7. wen dit :

    et la poste c’est sera quant merci

  8. Lemons dit :

    Je vois bien que l’Union bénéficie deux fois de l’enveloppe. Le journal dit papier et le site. Pourquoi ne pas donner à Echos du nord.com aussi la même chose. Et AGP n’est une presse privée elle bénéficie déjà d’une subvention de l’Etat. On dit bien subvention à la presse privée…

  9. mmwanedimbu dit :

    Moi je souhaite seulement que la griffe nous donne ses preuves. Mais je sais aussi que la griffe qui fait partie du pouvoir, lorsqu’elle commence à vous griffer ce que votre fin commence. Rira bien qui rira le dernier. Wait and see

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