Le 7 janvier, un groupe de jeunes soldats a décidé «de sauver le Gabon du chaos». Une tentative de coup d’Etat vite avortée. Le président du Rassemblement héritage et modernité a donné la position de son parti sur cet événement, tout en s’interrogeant sur les tenants et aboutissants de cette tentative.

Barro Chambrier, le 8 janvier 2019, à son siège. © Gabonreview

 

Alexandre Barro Chambrier dit éprouver un sentiment de désolation après la tentative de coup d’Etat du 7 janvier. Pour le président du Rassemblement héritage et modernité (RHM), «cette situation illustre s’il en est encore besoin, le recul démocratique du Gabon». Relevant que le discours de Kelly Ondo Obiang est en lien avec les événements de la présidentielle de 2016 et «l’apparition théâtrale et humiliante» d’Ali Bongo, il note que «de ce discours affleure tant les dissensions nées de la guerre clanique au cœur du pouvoir que la prégnante et incessante défiance populaire à Ali Bongo Ondimba, à sa politique désastreuse et au système».

Si d’aucuns condamnent cette tentative de putsch, Alexandre Barro Chambrier soutient que «les vrais gabonais savent unanimement que les vrais putschistes sont précisément ceux qui tiennent les leviers du pouvoir dérobé au peuple, aidés dans leurs basses manœuvres par toutes les officines tapies dans l’ombre».

Pour le RHM, la tentative de coup d’Etat est loin d’être un événement banal et tire la sonnette d’alarme sur le climat sociopolitique de plus en plus délétère. «C’est l’accueil soulagé, les prières et les manifestations enthousiastes que la population a réservé à l’annonce de la conjuration qui interpelle une fois de plus encore et donne la mesure de la gravité de la crise politique dans laquelle le Gabon patauge depuis l’élection présidentielle de 2016 qui demeure, tel un cauchemar, dans tous les esprits et qui est bien loin d’être un feu de paille», a-t-il soutenu.

De ce coup d’Etat avorté, deux conjurés ont péri selon le porte-parole du gouvernement, et le président du RHM se demande s’il était nécessaire de porter la riposte à une telle extrémité. Il souhaite que les dépouilles soient rendues aux familles afin «qu’elles soient inhumées dans la dignité que ces soldats ont réclamée dans l’honneur». «Il demeure constamment vrai que l’on ne peut gouverner un peuple contre son gré et que l’autodétermination est consubstantielle à la démocratie», a-t-il déclaré, tout en affirmant qu’«aussi longtemps que la souveraineté du peuple gabonais ne sera pas respectée, que la Cour constitutionnelle et les institutions électorales demeureront partiales, l’ordre constitutionnel qui est en lien avec la souveraineté populaire ne tiendra qu’à un fil».

RHM réclame que la lumière soit faite sur les événements du 7 janvier et «le droit à un procès équitable pour les conjurés». . «Quels sont les ressorts de cette entreprise ? Qui en sont les véritables commanditaires et quelle est l’étendue des complicités ? A qui profite cette situation ?» Ce parti de l’opposition, membre de la coalition pour la nouvelle République, «soutient sans équivoque que le strict respect de la souveraineté du peuple est le seul fondement de l’ordre constitutionnel, de sa stabilité, de sa crédibilité et de la paix».

 
GR
 

2 Commentaires

  1. Primat du Gabon d'Abord dit :

    Que le problème de fond soit mis sur la table opposant d’un côté le Gabon avec toutes ses forces vives militaires, de la majorité-opporition unies et de l’autre la france et le maroc,principaux instigateurs du pourrissement de notre pays.Le bien fondé de leur présence au Gabon,pays libre et indépendant,n’en déplaise les railleurs de ce statut, devrait être posé à ces éventuelles assises.

  2. Serge Makaya dit :

    Vous n’avez pas encore compris que c’est la France et le Maroc qui tirent les ficelles ? Pitié ! Pauvre peuple gabonais, esclave des Bongo, des marocains et français…

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