Gildas Guitsoutsou, 30 ans, a été tué par un éléphant qui protégeait ses petits. Les faits se passent dans le regroupement de villages Moulandoufouala, à une trentaine de kilomètres de la ville de Fougamou dans la Ngounié.

L'assala, éléphant de forêt du Gabon, est particulièrement dangereux et grassif lorsqu'il défend ses petits - © Arias Danger Aimée/Gabonreview.com

S’étant rendus en brousse, le jeudi 9 août dernier, dans le but de fabriquer une pirogue, Gildas Guitsoutsou, 30 ans et son frère Etienne Nzikou, 47 ans, ont décidé de commencer par une partie de chasse aux singes en vue de s’approvisionner en viande pour le temps qu’ils auront à passer dans la forêt. Traquant les singes qui jouaient à cache-cache à travers les arbres, les deux chasseurs sont tombés sur une famille d’éléphants.

Le quotidien L’union qui a relayé, dans sa livraison du 13 août, le témoignage des gendarmes de la Brigade de Fougamou, indique que la famille de pachydermes était composée d’un mâle d’une femelle avec ses petits. L’ambition chasseresse jeune Guitsoutsou est de ce fait devenue plus grande : plutôt que de singes, il lui fallait au moins un éléphant. Connaissant la violence d’un éléphant en danger, surtout quand il doit protéger des petits, Etienne Nzikou, rapporte la source, a tenté de dissuader son cadet. En vain.

Armé de son fusil de calibre 12, le jeune homme, sûr de lui, s’est rapproché agilement des mastodontes de la forêt, particulièrement de la femelle et ses petits qui tentaient de disparaître dans la forêt, alors que le mâle était en retrait. Attiré par les cris de détresse de ses petits, le mâle hystérique a surgi et chargé le jeune Guitsoutsou qui a été grièvement blessé par les défenses et lourdement piétiné avant de rendre l’âme

Entre-temps, l’aîné s’était réfugié derrière un gros arbre en y frappant sa machette pour faire du bruit dans le but d’éloigner les bêtes. Une fois les pachydermes éloignés, Etienne Nzikou a ratissé le périmètre et a pu découvrir le cadavre de son frère gisant dans un lac de sang recueilli par le feuillage sur le sol.

La dépouille mortelle du jeune chasseur a été transportée à la morgue de Mouila en attendant son inhumation. Si la désolation est grande dans le village Moulandoufouala, de nombreuses personnes se demandent comment il a pu prétendre tuer un tel animal avec une arme et des munitions non adaptées. Du fait de la prépondérance de l’animisme dans ce village, nombreux de ses habitants parlent de sorcellerie. L’arme de chasse n’a cependant pas encore été retrouvée malgré les recherches effectuées sur le lieu du drame. Aucune enquête n’a été annoncée pour le moment.

 
GR
 

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