Michel Ongoundou Loundah, président du parti Réagir, a dressé, le 11 août, une analyse critique du bilan des cent premiers jours du mandat du président Brice Clotaire Oligui Nguema. Un Bilan qui, selon lui, semble loin de satisfaire les attentes des Gabonais. Il pointe du doigt le manque d’efficacité sur l’économie nationale, sur la sécurité,  l’aménagement du territoire, le bien-être social, le renforcement des capacités des citoyens, la gestion responsable de l’écosystème et sur l’emploi des jeunes. 

Le président du Réagir, Michel Ongoundou Loundah. © D.R.

 

Chaque lundi, Michel Ongoundou Loundah, le président du parti Réappropriation du Gabon, de son indépendance, pour sa reconstruction (Réagir), partage sur ses réseaux sociaux un billet intitulé «Rendez-vous hebdomadaire». Ce rendez-vous est un espace d’échange franc et direct, où il analyse en profondeur l’actualité politique nationale. Lors de sa dernière intervention, le 11 août, il a dressé un bilan des 100 premiers jours du nouveau pouvoir de Libreville, soulignant une période marquée par la déconfiture et la désillusion.

Plus de 124 coupures majeures ont été enregistrées depuis mai 2025 

Dans son rendez-vous, il a exprimé son incompréhension face à la libération inexplicable des Bongo, soulignant avec force que «le lieutenant Kelly Ondo demeure injustement incarcéré». Le président de Réagir a fermement dénoncé la persistance du manque d’eau qui frappe durement les Gabonais, malgré l’inauguration récente d’une station de pompage censée y remédier. 

Qualifiant cette situation de véritable «stress hydrique», il a critiqué la «communication gouvernementale en rafale» qui, selon lui, ne parvient aucunement à résoudre les problèmes quotidiens essentiels rencontrés par la population. Il a, par ailleurs, pointé du doigt un approvisionnement électrique «erratique et thermo-faible», rappelant que plus de 124 coupures majeures ont été enregistrées depuis mai 2025. Ce qui aggrave considérablement les difficultés vécues par les citoyens.

Le membre de l’opposition a de même dénoncé la perte de souveraineté sur l’île Mbanié, désormais placée sous le contrôle de l’autorité équato-guinéenne. Il a regretté l’absence d’explications officielles, qualifiant cette décision de véritable «traumatisme» pour la nation.

Des «résultats creux»

Ongoundou Loundah condamne aussi les démolitions brutales ayant rendu près de 1200 familles sans-abris. D’après une enquête menée par la Croix-Rouge gabonaise et relayée par ses soins, 78 % des personnes expulsées dorment aujourd’hui sous des tentes, dans des conditions indignes. Il s’est exprimé contre le manque flagrant de transparence concernant la liste des bénéficiaires de l’indemnisation, les montants alloués, ainsi que les critères retenus, affirmant que les victimes n’ont reçu en retour que de «fausses promesses». Cette situation inacceptable exige des réponses claires et immédiates, estime-t-il.

Le président du parti Réagir, s’exprimant sur les voyages incessants du président de la République, s’est interrogé : s’agit-il véritablement de diplomatie ou simplement de tourisme d’affaires ? Il a regretté les «résultats creux» obtenus et l’endettement exponentiel qui plombe le pays. Il a souligné que la majorité des projets sont aujourd’hui au point mort, transformant ainsi «le grand réveil promis» en un «long coma politique», à l’image même de la construction d’Oliguiville. 

Enfin, le leader politique a fustigé la «décision incompréhensible» de confier le suivi juridique de la marque Oliguiville à un cabinet d’avocats camerounais. Il y voit une délocalisation flagrante des compétences gabonaises – un phénomène alarmant qui se répète dans d’autres secteurs, comme en témoigne le règlement du litige opposant les deux factions rivales de l’ancien parti au pouvoir, le Parti démocratique gabonais (PDG), à Brazzaville.

 
GR
 

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