Malinga : Les populations en « détresse alimentaire »

En tournée parlementaire dans son fief à Malinga, le député du siège de la Louetsi-Bibaka a affirmé que les habitants de cette contrée sont en détresse alimentaire. Une situation née du conflit homme/faune dans cette localité coupée du monde.

A Malinga, il est devenu difficile pour les populations de jouir des fruits de leurs plantations. © D.R.
Comme ses collègues de l’Assemblée nationale, le député du siège de la Louetsi-Bibaka dans la province de la Ngounié, s’est rendu dans sa circonscription électorale pour un compte-rendu parlementaire et recueillir les préoccupations des populations en cette période d’intercession. A Malinga, Philippe Nzengue Mayila a indiqué que ces préoccupations «sont abondantes». Ce qui l’a amené à les classer par catégorie ou par urgence situationnelle. «Ce qu’on peut considérer comme urgence ici, c’est la route», a déclaré le député. Depuis plusieurs années, la zone de Malinga est totalement enclavée du fait de l’absence d’une route pratique à toutes saisons. Un état de fait qui a souvent d’ailleurs entraîné des pénuries en denrées alimentaires, produits pharmaceutiques et bien plus avec à la clé, le renchérissement de leurs prix.
De plus, a fait observer le député, Malinga est presque coupée du monde sur le plan communicationnel. «A Malinga on a du mal à communiquer», a déploré Philippe Nzengue Mayila selon qui au-delà de ces aspects, se pose un problème d’alimentation né du conflit homme/faune. «Ici les populations sont désormais dans une détresse alimentaire parce que les éléphants écrasent tout sur leur passage et les gens n’ont plus de plantations. Donc, on a toutes les peines à se nourrir», a-t-il expliqué au micro de Radio Gabon. Comme c’est le cas pour la plupart des villages du Gabon, les habitants de Malinga se nourrissent principalement des fruits de leurs plantations. L’isolement imposé par l’absence d’infrastructures de base, les oblige à se contenter des produits de la forêt. Mais le conflit homme/faune les frappe durement amenuisant leurs sources d’approvisionnement en denrées alimentaires.
«Nous avons transmis aux populations, les propositions de solutions qui ont été esquissées par l’exécutif, notamment le gouvernement, pour leur demander d’être un peu patientes», a fait savoir Philippe Nzengue Mayila qui en guise de solution palliative, s’est engagé avec les siens à apporter aux nécessiteux, notamment des sacs de riz. «Mais malheureusement ce type de solution ne pourra jamais régler leurs problèmes d’alimentation quotidienne. On intervient de façon ponctuelle mais ce n’est vraiment pas une solution durable», a dit l’homme politique qui se veut réaliste.
Lors de son passage aux conférences budgétaires, le ministre des Eaux et forêts avait indiqué que pour résoudre le conflit homme/faune, le gouvernement inscrira dans le projet de loi de finances 2022, les barrières électriques pour protéger les plantations. Or, l’absence d’électricité dans les zones comme Malinga pourrait remettre en cause cette solution. Sauf si cette solution passe par des barrières électriques alimentées par l’énergie solaire. Toutefois, les populations s’interrogent sur la mise en œuvre de cette stratégie gouvernementale.

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