Dernier arrivé au Gabon, l’islam n’en est pas moins la deuxième religion pratiquée dans le pays après le christianisme. Perçue comme la religion des immigrés et accusée de subvertir le modèle républicain laïc du pays, elle s’intègre tout de même sous le contrôle du Conseil supérieur des affaires islamiques au Gabon (CSAIG) qui en assure la régulation. Entre intégration et développement, le conseil spécial du raïs de la communauté musulmane au Gabon, et 3e personnalité du CSAIG a décliné ce 8 décembre, les enjeux et défis de cette religion dans le pays.

Ali Akbar Onanga Y’Obégué entouré de quelques membres de sa communauté lors de la conférence de presse. © Gabonreview

 

Pratiquée par des gabonais et étrangers, l’islam est perçue au Gabon comme une religion dangereuse pour le pays. Le conseil spécial du raïs de la communauté musulmane au Gabon, et 3e personnalité du Conseil supérieur des affaires islamiques au Gabon (CSAIG) l’a regretté ce 8 décembre, au cours d’une conférence de presse sur les enjeux et défis de cette religion qui a su s’imposer comme la deuxième dans le pays après le christianisme. Ce qui, selon Ali Akbar Onanga Y’Obégué induit des enjeux et des défis qu’il doit relever. Notamment, l’adaptation de l’islam au contexte gabonais et son développement dans le pays.

S’insérer comme une religion à part entière

Pour le conseiller spécial du raïs, l’enjeu de l’intégration consiste dans la capacité des musulmans du Gabon, à travers le CSAIG, à s’insérer au Gabon comme une religion à part entière et non plus comme une religion de l’étranger. L’islam ayant dans sa conception originelle, évolué dans un environnement «où il a l’habitude d’être soutenu par un pouvoir étatique qui gère ses affaires, construit ses mosquées, convertit ses adhérents» devrait s’adapter au contexte national dont les rapports entre l’Etat et les confessions religieuses sont placés sous le principe de la laïcité avec le fait que «la République ne reconnaît, ne salarie ni n subventionne aucun culte».

A en croire Ali Akbar Onanga Y’Obégué, un autre défi en rapport avec cet enjeu d’adaptation, consiste pour l’islam au Gabon, à apprendre à partager la sphère religieuse avec d’autres cultes. Ce partage passerait par la promotion du dialogue inter-religieux mais aussi par le fait que l’islam assume «son rang de dernier arrivé et de plus jeune culte sur le territoire national». Il devrait tout aussi «composer avec la société traditionnelle gabonaise parsemée d’une multitude de cultes païens ancestraux», et comme les autres religions, jouer un rôle dans le paysage social national en tant qu’acteur de la société civil.

Le financement de l’Islam au Gabon

«Le deuxième enjeu majeur que nous avons identifié est l’enjeu de développement de l’islam au Gabon qui lui impose de relever là également un certain nombre de défis, a déclaré Ali Akbar Onanga Y’Obégué évoquant le financement de l’islam dans le pays, dans un contexte où l’Etat ne subventionne pas les cultes. «L’islam doit trouver les moyens par lui-même» a dit le conseiller spécial selon qui, ayant fait le choix «pour le moment» de ne pas recourir aux financements extérieurs et en l’absence en son sein d’un système de cotisation, «le CSAIG doit au quotidien faire preuve d’ingéniosité et d’inventivité pour trouver des sources de financement de ses activités».

Selon le conseiller du raïs, dès son arrivée à la tête du CSAIG, Ismaël Oceni Ossa a imaginé «une source importante du financement de ses activités» tant, la communauté ne recevait que des dons de la part de certains de ses membres. Ils allaient soit dans le financement du pèlerinage offert à certains membres de la communauté, soit dans l’achat de denrées alimentaires distribuées à toute la communauté pendant le mois de ramadan. «C’est ainsi que soucieux de trouver les moyens pour financer les projets communautaires, l’Imam Ismaël Oceni Ossa, en sa qualité de président du CSAIG, a mis en place une Task-Force afin de réfléchir à la possibilité d’une réorientation de ces dons vers la construction d’infrastructures», a commenté Ali Akbar Onanga Y’Obégué. S’il souligne qu’il y a eu des résistances, il se réjouit du fait que le plus grand nombre ait validé l’idée. «Désormais vous pouvez voir l’Islam réaliser un certain nombre de constructions d’infrastructures».

Ismaël Oceni Ossa le réformateur

Selon le conseiller spécial, le CSAIG accorde une place de choix à la formation, particulièrement celle d’une élite musulmane capable de participer au développement du pays dans tous les secteurs. «Cela passe également par la formation d’une élite religieuse capable d’assurer par sa formation religieuse performante, l’éducation et l’enseignement d’un islam adapté au contexte gabonais», a-t-il déclaré. Depuis l’arrivée du président Ismaël Oceni Ossa à la tête du CSAIG, assure Ali Akbar Onanga Y’Obégué, plusieurs règles ont été adoptées notamment sur la construction des mosquées ainsi que les prêches dans les mosquées, avec l’obligation faite désormais de traduire le prêche en français, la langue officielle du Gabon.

L’idée, permettre à tous les fidèles gabonais de s’imprégner du contenu de messages délivrés. Sous Oceni Ossa, l’islam s’attèle tout aussi à relever le défi infrastructurel en matière sociale, tant cette «communauté accuse un retard dans ce domaine précis». «Il y a tout de même à l’heure actuelle des motifs d’espoir, notamment en matière d’éducation et de communication, j’exclue naturellement et volontairement les infrastructures religieuses, à savoir les osquées», a déclaré Ali Akbar Onanga Y’Obégué.

 
GR
 

1 Commentaire

  1. Gayo dit :

    Ces gens qui aiment l’argent et se sentir fort et invulnérable, si le diable devient musulman, il seront heureux de l’appeler. Tout ce qui compte chez ces gens c’est se faire appeler musulman. Quelque soit tes crimes ou tes pratiques sataniques, tu ne sera pas aussi rejeté qu’un chrétien ou un juif. Pour le musulman il vaut mieux être un djin(démon) qui va à la mosquée qu’un chrétien ou juif.

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