Élection présidentielle au Gabon : des irrégularités relevées dans les prisons

Si le Gabon vit, ce samedi 12 avril, une journée électorale cruciale, SOS Prisonniers Gabon (SPG) a publié un communiqué mettant en lumière des observations contrastées concernant le déroulement du scrutin présidentiel dans les établissements pénitentiaires, notamment à la prison centrale de Libreville. Au point que l’association recommande l’annulation des résultats issus des trois bureaux de vote de cet établissement pénitentiaire.

Un détenu exerçant son devoir citoyen. © D.R.
Un début pourtant prometteur. Lors de son premier passage dans la matinée, la mission d’observation de SPG a constaté une organisation exemplaire au sein des bureaux de vote de la prison centrale de Libreville, qui accueille 1 425 électeurs détenus. Les observateurs ont salué, entre autres, un équipement adéquat des bureaux de vote, une accessibilité et une sécurité satisfaisantes, une liberté et une discrétion de vote respectées.
Ces constats ont valu des félicitations de la part de l’association à l’administration pénitentiaire pour un début de scrutin jugé plutôt bien organisé.
Des irrégularités préoccupantes

L’équipe d’observateurs déployée à la prison centrale de Libreville. © D.R.
Cependant, lors d’un second passage dans l’après-midi, SPG a relevé des pratiques contraires aux dispositions du Code électoral. Les urnes des trois bureaux de vote de la prison centrale ont été transportées vers la commission électorale du 1er arrondissement avant le dépouillement, en violation de l’article 151 du code électoral. Cet article stipule que le dépouillement doit se dérouler publiquement et sur le lieu du vote.
De plus, aucun procès-verbal n’a été affiché devant les bureaux de vote, comme l’exige également l’article 151. Ces manquements ont suscité des inquiétudes quant à la transparence et à la sincérité du processus électoral.
Les recommandations de SPG
Face à ces irrégularités, SPG recommande l’annulation des résultats issus des trois bureaux de vote de la prison centrale de Libreville. L’organisation appelle les autorités compétentes à garantir le respect des droits humains et à renforcer la transparence du scrutin. Le SPG met en lumière les défis persistants pour assurer un processus électoral crédible et inclusif, même dans des contextes sensibles comme les établissements pénitentiaires. Alors que le Gabon aspire à consolider sa démocratie, ces observations rappellent l’importance d’un strict respect des règles électorales pour préserver la confiance des citoyens.
Au Gabon, l’élection présidentielle de 2025, marquée par des enjeux politiques et sociaux majeurs, reste sous haute surveillance, avec des attentes élevées pour un scrutin exemplaire.

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