Le 12 avril 2025, les Gabonais se sont rendus aux urnes pour élire leur nouveau président et marquer la fin de la transition instaurée après le coup d’État d’août 2023. Si le scrutin déroulé de 7h à 18h, selon les dispositions prévues par le décret convoquant le collège électoral, s’est déroulé dans un climat de calme et de sérénité, le taux de participation enregistré a surtout été impressionnant. Un record comparativement aux présidentielles de 2023 et de 2016 et plus récemment du référendum de 2024. Un regain d’intérêt des Gabonais pour la politique ?

Des électeurs aux urnes le 12 avril. © D.R.

 

Le 12 avril 2025, les Gabonais ont été appelés aux urnes pour désigner leur nouveau président, marquant ainsi la fin de la transition politique ouverte à la suite du coup d’État d’août 2023. Ce scrutin, très attendu tant au niveau national qu’international, s’est déroulé dans un climat apaisé et bien encadré, conformément aux dispositions du décret convoquant le collège électoral. Les bureaux de vote ouverts à 7h ont fermé à 18h quand bien-même, certains à l’intérieur du pays ont fermé plus tôt après avoir reçu tous les électeurs. A la clé, aucun incident majeur signalé malgré quelques alertes.

Mais au-delà du bon déroulement logistique, c’est surtout le taux de participation qui retient l’attention. Selon le ministère de l’Intérieur, 87,21 % des électeurs inscrits ont pris part au vote. Un record pour le pays, historique même et largement supérieur aux taux enregistrés lors des précédentes consultations. Notamment celle de 2023 où il était de l’ordre de 56,65% et celle de 2016 de l’ordre de 59,6%. Il dépasse également de loin la participation enregistrée lors du référendum constitutionnel de novembre 2024, qui avait culminé à 54,18 %. La traduction d’un regain d’intérêt des Gabonais pour la chose publique et la vie politique de leur pays ?

Reste à voir si cette dynamique se poursuivra

Tout porte à le croire. Dans un contexte de refondation des institutions porté par des promesses de renouveau démocratique, les citoyens semblent avoir voulu exprimer massivement leur opinion et reprendre leur place dans le débat public contrairement aux deux présidentielles précédentes perçues comme des rituels sans réelle portée : l’expression de la sanction du pouvoir en place par ceux qui bien sûr, croyaient pouvoir changer les choses par les urnes. Au-delà de la mise en place d’un nouveau cadre électoral qui a par ailleurs fait jaser, mais aussi d’un organe ponctuel indépendant de supervision (l’Autorité de Contrôle des Élections et du Référendum – ACER), ce vote a été vécu comme une opportunité de peser sur l’avenir du pays.

L’absence d’un « Bongo » sur les bulletins, pour la première fois depuis plus de cinq décennies, n’est sans doute pas étrangère à cette mobilisation inédite. Pour beaucoup, cette présidentielle était celle de l’espoir retrouvé. «Pour la première fois de ma vie, j’ai le sentiment que ma voix a compté», a témoigné un électeur, affirmant avoir voté pour le candidat de la transition. «Il incarne l’espoir de ce renouveau tant attendu», a-t-il argué.

La transition qui s’achève avec ce scrutin pourrait donc avoir permis non seulement de poser les bases d’un nouveau contrat politique, mais aussi de réconcilier, en partie, les Gabonais avec les urnes. Reste maintenant à voir si cette dynamique se poursuivra au-delà de l’élection, dans le cadre d’un renforcement durable de la démocratie et de la participation citoyenne au Gabon.

 
GR
 

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