«Brice Oligui Nguema, le président le plus légitime… de sa propre imagination», ironise le Pr Mengara

Alors que les Bâtisseurs célèbrent leur « victoire éclatante » à l’issue de la présidentielle, le Professeur Daniel Mengara démonte avec fermeté les ressorts d’un scrutin qu’il qualifie de mascarade électorale. Dans une déclaration incisive, sur sa page Facebook, le leader du Congrès des Citoyens Libres affirme que le général-président n’accédera jamais, ni à la légitimité aux yeux de l’histoire ni de la morale politique.

« Staline vient donc de renaître, de ressusciter, au Gabon. Il s’appelle désormais : Brice Clotaire Oligui Nguema. ». © D.R.
Au lendemain d’une présidentielle critiquée, le professeur Daniel Mengara, président du Congrès des Citoyens Libres, démonte avec virulence le récit officiel d’une victoire dite «historique» de Brice Clotaire Oligui Nguema. Dans une déclaration sans détour, il accuse le régime d’avoir orchestré une élection truquée, vidée de toute légitimité démocratique. À ses yeux, le nouveau chef de l’État n’est qu’un usurpateur, produit du système Bongo-PDG, et la mascarade électorale n’aura servi qu’à parfaire une continuité autocratique sous de nouveaux habits.
Dès les premières lignes de sa tribune, le professeur Daniel Mengara plante le décor et affirme qu’il n’existe aucune base légitime sur laquelle fonder la victoire de Brice Clotaire Oligui Nguema à la présidentielle. La prétendue ferveur populaire et la discipline observée dans les bureaux de vote le jour du scrutin ne sont, selon lui, qu’une façade masquant une manipulation profonde du processus électoral. «Ces raisonnements simplistes sont, hélas, des raisonnements des bars, pour les gens qui saoulent la bière». L’universitaire fustige l’aveuglement des partisans du nouveau président qui, selon lui, valident un scrutin pipé de bout en bout. En conséquence, il conclut sans ambages : «Oligui Nguema ne sera jamais un président légitime. Jamais.»
Un processus verrouillé en amont, un aveu de faiblesse déguisé en triomphe
La principale charge de Mengara porte sur la nature même du processus électoral, qu’il qualifie de verrouillé dès le départ. Il accuse Oligui Nguema d’avoir «nettoyé le circuit électoral de tous ses adversaires potentiellement dangereux», notamment en interdisant aux autres ministres et leaders de se présenter, en amont de l’élection.
«La fraude commence en amont, dans ce que l’on fait pour prédéterminer un résultat frauduleux.» Pour Mengara, la mascarade électorale gabonaise est un cas d’école de manipulation démocratique, dans la droite ligne des pratiques du régime Bongo-PDG. Oligui Nguema ne serait qu’un «bon élève de son père Omar », ayant perfectionné les méthodes de son prédécesseur.
Mengara va plus loin en révélant des tentatives présumées de corruption visant son propre camp. Il affirme que son remplaçant, le candidat Alain Wilfrid Boucka, aurait reçu une proposition d’un émissaire du ministère de l’Intérieur pour monnayer sa caution et ses frais de campagne, en échange d’un soutien post-électoral à Oligui Nguema.
«Un type sûr de sa popularité n’essaie pas de corrompre des candidats et n’essaie pas d’en éliminer d’autres. C’est un aveu de faiblesse.» Cette tentative d’achat de conscience, selon lui, suffit à discréditer tout le processus.
Des comparaisons assumées et dérangeantes
Sans retenue, Daniel Mengara convoque les figures les plus sombres de l’histoire pour illustrer son propos. Staline, Hitler… Des noms qui choquent, mais qu’il assume pleinement : «Staline vient donc de renaître, de ressusciter, au Gabon. Il s’appelle désormais : Brice Clotaire Oligui Nguema.» Une manière de souligner que la popularité ne saurait justifier une fraude d’État.
Il martèle : «Il n’y a qu’un voleur pour ne pas voir le mal dans son vol.» Et pour ceux qui soutiennent le régime, il parle d’une « criminalité morale partagée». L’universitaire et opposant conclut sa tribune par une sentence ferme, martelée comme un mantra : «Oligui Nguema ne sera jamais un président légitime. Jamais.» Le professeur Mengara s’affirme comme un résistant.

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