Patrimoine linguistique : l’Évangile de Luc traduit en langue Benga

À l’église Saint-Augustin du Cap-Estérias, fidèles, autorités religieuses et politiques ont célébré la dédicace de la traduction de l’Évangile de Luc en langue Benga. Fruit de plusieurs années de travail porté par la Coordination inter-église pour l’alphabétisation et la traduction en langue gabonaise (CIEATLG), ce projet marque un tournant spirituel et culturel pour la communauté.

La communauté Benga reçoit l’Évangile dans sa langue maternelle. © D.R.
Fidèles, leaders religieux et personnalités politiques se sont réunis à l’église Saint-Augustin du Cap-Estérias le 26 avril pour une commémoration particulière : la dédicace de la traduction de l’Évangile de Luc en langue Benga. Après des années de travail, les premiers exemplaires ont été remis, suscitant la joie et la fierté des responsables religieux, culturels et politiques présents.
«Je ressens comme prêtre une grande joie d’avoir accueilli une telle cérémonie, la dédicace d’un Évangile, l’Évangile selon Saint Luc. Nous sommes ici au Cap-Estérias, une communauté de Benga répartie dans toutes les communautés religieuses chrétiennes. Il y a des chrétiens catholiques qui se sont investi corps, âme et esprit dans ce travail», a confié l’abbé Amédée, curé de la paroisse Saint-Augustin sur les antennes de Radio Gabon.
Ce projet est le fruit des efforts de la Coordination inter-église pour l’alphabétisation et la traduction en langue gabonaise (CIEATLG), à travers le projet Samba lancé en 2020. «Nous avons pour but la transformation des communautés du Gabon par la parole de Dieu dans leur propre langue. Et dans ce cadre que s’est inscrit le projet Samba, qui compte aujourd’hui 16 langues impliquées, dont la langue Benga», a expliqué Priscilla Inoungougany, coordinatrice du projet. La CIEATLG a déjà produit la traduction écrite de livres du Nouveau Testament dans huit langues, la traduction orale partielle du Nouveau Testament dans seize langues, le film Jésus dans huit langues, et développé des systèmes d’écriture pour vingt-quatre langues.
Cependant, cette œuvre a rencontré plusieurs difficultés. «Manque d’implication et d’intérêt pour la communauté. Deuxième observation, c’est le manque d’implication de la jeunesse. Nous invitons aux fils et aux filles du peuple et de la communauté de prendre à cœur les choses de Dieu», a rappelé François Kota, président du Comité de langue Benga. La dédicace de la traduction de l’Évangile de Luc marque ainsi un tournant culturel et spirituel pour la communauté Benga. D’autres cérémonies sont d’ores et déjà prévues dans d’autres régions du pays.

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