Bilie-By-Nze annonce la mue en parti politique de la plateforme Ensemble pour le Gabon

Portée sur les fonts baptismaux en septembre 2024, Ensemble pour le Gabon va passer de plateforme à parti politique. Son président, Alain-Claude Bilie-By-Nze, l’a fait savoir, le 29 avril, à l’issue d’une déclaration. «Alors que la Cour constitutionnelle a proclamé de manière définitive les résultats de l’élection présidentielle du 12 avril 2025, il nous faut à présent tourner la page et ouvrir de nouvelles perspectives pour notre action politique commune», a-t-il dit, annonçant des actions prochaines en vue de la mue et de la reconnaissance légale de ce nouveau-né du paysage politique gabonais.

Alain-Claude Bilie-By-Nze, le 29 avril 2025, à Libreville. © D.R.
Ensemble pour le Gabon va faire sa mue. Lancée en septembre, cette structure, formée de plusieurs femmes et hommes politiques, des acteurs de la société civile, entre autres, portée par l’ancien Premier ministre, Alain-Claude Bilie-By-Nze, arrivé deuxième à la présidentielle du 12 avril, va prendre une nouvelle forme. Elle va passer de plateforme à formation politique, a dit le président de cette structure, qui annonce son officialisation dans les jours à venir.
«Tourner la page et ouvrir de nouvelles perspectives»
«Oui, mes chers compatriotes, il nous faut nous doter urgent d’un instrument politique capable de porter nos aspirations. Nous le ferons et la semaine prochaine. Nous déposerons les instruments de création de notre parti politique auprès du ministère de l’Intérieur comme le veut la loi en vigueur», a affirmé le leader d’Ensemble pour le Gabon. Il précise que quinze jours (15) jours après ce dépôt des instruments, ils lanceront une campagne d’adhésion qui, conformément à la volonté des membres de cette structure, qui ont été consultés, devra prendre l’appellation «Ensemble pour le Gabon», en lieu et place, de la plateforme qui a porté, jusque-là, leur combat politique.
Se positionnant, en effet, en sentinelle de la Transition durant ces derniers mois, Ensemble pour le Gabon a mené des actions pour «défendre la République gabonaise tout au long de cette période». Elle s’était en outre fixé pour objectif de faire respecter «les valeurs et les principes de la République durant cette période de la Transition, d’exiger du CTRI -Comité pour la Transition et la restauration des institutions- le respect de ses engagements».
Alors que l’élection présidentielle s’est achevée et que la Cour constitutionnelle a validé les résultats définitifs, Alain-Claude Bilie-By-Nze estime qu’«il faut à présent tourner la page et ouvrir de nouvelles perspectives». «J‘ai en effet définitivement tourné la page de mon appartenance au Parti démocratique gabonais (PDG), de même que celle de ma participation au régime qu’avait incarné Ali Bongo Ondimba et dont le président actuel assure la continuité jusque dans ses formes les plus déguisées», a déclaré l’ancien Premier ministre.
«Le début d’un nouvel engagement»
Il souligne que sa rencontre avec les Gabonaises et les Gabonais au cours de son chemin de Damas l’a conduit «à porter un regard lucide» sur ce qui s’est produit dans le pays et sur les leçons à en tirer de ces rencontres avec toutes les couches de la société, dans les villes comme dans les villages.
Ainsi, fait-il observer, il a également tiré les principaux enseignements ayant présidé à l’élaboration de leur projet de société, présenté à leurs compatriotes lors de l’élection. «Ce projet a recueilli plus de 20.000 voix, selon les suffrages que le ministère de l’Intérieur a bien voulu nous accorder. Et ces voix, il faut bien le reconnaître, étaient bien au-delà de ce chiffre», a-t-il relevé, précisant que «ces voix méritent davantage».
Bilie-By-Nze assure en outre que «le combat politique commun débuté dans le rejet du projet de Constitution adopté par référendum en novembre 2024 ne saurait s’achever avec l’élection présidentielle d’avril 2025». Autrement dit, cette date du 12 avril 2025 doit, selon lui, «au contraire marquer le début d’un nouvel engagement pour faire triompher nos idées partagées». «Il nous faudra travailler à atteindre le plus grand nombre de personnes, travailler à partager l’idée d’un retour assumé à l’esprit et à la lettre la Constitution de 1991», a-t-il déclaré.
Se montrer à la hauteur des espérances du peuple
Pour lui, «la Constitution actuelle, fruit du coup d’État du 30 août 2023 et de ses usurpations est porteuse de dangers pour notre vivre-ensemble, pour nos libertés et pour l’équilibre de nos institutions. Sa mise en œuvre ne pourra conduire qu’à des dérives dont personne ne mesure à ce jour les véritables conséquences».
En créant sa formation politique, Alain-Claude Bilie-By-Nze appelle ses partisans à se montrer à la hauteur des espérances suscitées chez les populations. «Nous n’avons pas gagné l’élection. Nous avons conquis le cœur des Gabonaises et des Gabonaises. Soyons dignes de cela. Soyons digne de la jeunesse qui a cru en nous, des cadres qui ont pris l’engagement de nous accompagner les retraités qui ont cru à notre combat», a-t-il déclaré.

1 Commentaire
Ce type a une telle grosse tête qu’il s’imagine être une alternative crédible avec ses 3 %, simplement parce qu’il est arrivé deuxième dans une élection où peu de gens voyaient un réel intérêt à s’opposer à Oligui après son coup d’État. Pourtant, pour quelqu’un qui a été Premier ministre après de longues années au sein du gouvernement, s’il n’avait pas été aussi arrogant, méprisant et maladroit dans son langage, il aurait pu rallier autour de lui autant de figures majeures que d’autres anciens du PDG comme Chambrier, Ping ou même Mba Obame. Son parti n’atteindra jamais l’envergure de ce qu’ont été l’UN ou le RPM dans l’opposition. Et d’ici à ce que les Gabonais se lassent d’Oligui, il ne sera toujours pas le leader de l’opposition vers lequel la population se tournera pour porter une alternative crédible. On ne pleurera jamais avec ACBBN.