L’aigle de Libreville : Brice Nkoulou ou l’ombre d’Oligui Nguema

Présenté officiellement le 30 avril, L’Aigle de Libreville est un roman fictionnel de 156 pages signé Cédric Hombouhiry. Écrit en seulement sept jours, cet ouvrage marque son entrée dans le thriller politique. À travers le personnage de Brice Nkoulou, avatar assumé de Brice Clotaire Oligui Nguema, l’auteur propose un récit d’anticipation politique troublant, écrit avant la présidentielle du 12 avril.

Cédric Hombouhiry (au centre), lors de la présentation du livre le 30 avril 2025. © GabonReview
Dans cette fiction à la tonalité prophétique, Hombouhiry imagine le mandat de sept ans du président Brice Nkoulou. Un rêve prémonitoire, selon lui, qui aurait anticipé les grandes lignes de la réalité, à commencer par le score de Brice Clotaire Oligui Nguema. «On a écrit ce livre un mois avant la proclamation de l’élection présidentielle. On prévoyait un score de 95%, et c’est 94,85% qui sont quasiment 95%», a-t-il commenté. Tout commence par un songe. Ou plutôt, par l’histoire d’un chef d’État qui, dans son sommeil, vit les sept années de son mandat. Intrigues, déstabilisations, mutineries… Brice Nkoulou les survole, les déjoue, les absorbe.
Entre rêve et réalité

Le livre disponible à 25 000 francs CFA. © GabonReview
Dans les couloirs du pouvoir, les alliances se font et se défont, et l’ombre du doute plane. À travers lui, c’est en réalité Brice Clotaire Oligui Nguema que l’auteur convoque, sous une forme romanesque assumée. «C’est mon cadeau au chef de l’État. Brice Nkoulou le personnage central de l’œuvre est l’avatar du chef de l’État. Brice Nkoulou passe le relai au général Brice Clotaire Oligui Nguema», a déclaré Cédric Hombouhiry le jour de la présentation. Le roman, selon lui, va s’employer à dépeindre les détresses et les drames intérieurs vécus par les principaux acteurs qui gravitent autour du pouvoir, comme l’a également souligné le Dr Steeve Renombo lors de cette rencontre.
Le livre se clôt sur le réveil du personnage principal, et n’a rien d’anodin. Il explore, en filigrane, la tension entre pouvoir et mémoire, entre l’image publique du président et les luttes intimes de ceux qui l’entourent. Libreville, dans ce livre, devient une synecdoque du Gabon, vue à travers sa capitale. Mais ce qui trouble le plus, c’est la concordance entre fiction et réalité. L’Aigle de Libreville a été écrit avant la présidentielle du 12 avril, et semble pourtant en avoir deviné l’issue. «On a écrit ce livre un mois avant la proclamation de l’élection présidentielle. On prévoyait un score de 95% et c’est 94,85% qui sont quasiment 95%», a dit l’auteur entre sourire et fierté. Un prophète ? Pour l’auteur, avec la prestation de serment, Brice Nkoulou a passé le relai à Oligui Nguema.
Une allégorie du pouvoir et de nouveaux horizons littéraires
L’ouvrage tente de dresser une carte des écueils à éviter, comme un avertissement enveloppé dans la fiction. Publié en mars 2025, il s’inspire de faits politiques survenus durant la période de transition, les mêlant à des événements imaginaires. Le résultat : une œuvre hybride, portée par une plume novice dans ce genre. Cédric Hombouhiry n’en est pas, pour ainsi dire, à son coup d’essai littéraire. Mais il change de registre. «C’est la première fois que je m’essaie au style politique. Mes précédents ouvrages étaient sur des contes, des manuels d’apprentissage», rappelle-t-il. Titulaire d’un DUT en génie industriel, il est également ingénieur diplômé de Polytechnique, entrepreneur, consultant en innovation, et membre du prestigieux classement Choiseul 100 Africa. Il s’est déjà illustré avec Iromba, la petite écolière et Nyamatoto, le dernier guerrier.
Avec L’aigle, il franchit un pas. Et ne compte pas s’arrêter là. Un tome 2 ? L’idée fait déjà son chemin. «Je n’ai que le sketch. Je n’ai pas encore tout le livre. Rien n’est encore écrit, mais j’ai déjà la projection et en fonction des retours du chef de l’État et de son entourage, cela pourra me donner des idées et m’inspirer pour le tome 2. Je pourrai même écrire le tome 2 avec l’appui du chef de l’État», a-t-il confié. À la question de savoir pourquoi l’aigle ? La réponse, elle aussi, fuse : «l’aigle est un symbole de vision et de puissance. Il a une acuité visuelle huit fois supérieure à celle d’un humain. Lorsque vous gérez un pays, le socle du management repose sur la vision, l’anticipation, la prévoyance. L’aigle c’est celui qui incarne le mieux cette approche».

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