Cartographie des projets de développement : l’État veut mieux planifier ses investissements

Sous la houlette du ministère de la Planification et de la Prospective, et avec l’appui de la Banque mondiale, le gouvernement a lancé, le 7 mai dernier, une opération de recensement des projets de développement sur l’ensemble du territoire national. Objectif : bâtir une cartographie exhaustive pour améliorer la coordination, le suivi et la transparence des interventions publiques.

Le gouvernement a lancé une opération de recensement des projets de développement sur l’ensemble du territoire national. © D.R.
Consolider, organiser, planifier. C’est en résumé le triptyque qui sous-tend le lancement de la cartographie des projets de développement en République gabonaise. Portée par le ministère de la Planification et de la Prospective via le Commissariat général au Plan (CGP), et soutenue par la Banque mondiale, cette initiative ambitionne de doter le pays d’un outil stratégique pour une meilleure gestion des investissements publics.
Le gouvernement dit vouloir, à travers cette opération, pallier la dispersion des informations sur les projets publics, optimiser les ressources, et renforcer la transparence dans l’action publique. En d’autres termes, il s’agit de mettre de l’ordre dans un paysage souvent marqué par le chevauchement des initiatives, l’opacité dans l’exécution des projets et une répartition géographique déséquilibrée.
Terrain d’observation : Grand Libreville en ouverture

L’un des chantiers phares observés : la construction du pont au niveau du Camp de Gaulle, sous maîtrise d’œuvre de la société Mika Service. © D.R.
C’est dans le 1er arrondissement de Libreville que les agents du CGP ont officiellement lancé le projet. Reçus par la Déléguée spéciale Viviane Ngassita Rapontchombo, les équipes ont entamé les premiers relevés et échanges autour des projets en cours. L’un des chantiers phares observés : la construction du pont au niveau du Camp de Gaulle, sous maîtrise d’œuvre de la société Mika Service. Un projet structurant, censé fluidifier la circulation et désengorger certains axes urbains.
Outre Libreville, la mission couvre progressivement Kango, Ntoum et Cocobeach, avec une extension prévue à l’ensemble du territoire national. Selon les autorités, cette approche de terrain vise à refléter les réalités locales et à intégrer la diversité des contextes dans les futures politiques d’investissement.
Centraliser pour mieux décider
À travers cette cartographie, le CGP entend centraliser les données relatives aux projets de développement – qu’ils soient publics ou appuyés par des partenaires techniques et financiers – afin d’en évaluer l’état d’avancement, les retards éventuels, ou encore l’impact réel sur les populations. L’objectif, à terme, est d’éviter les doublons, de cibler plus efficacement les zones sous-équipées, et d’orienter la planification budgétaire en conséquence.
C’est aussi un enjeu de redevabilité : en rendant visible l’ensemble des projets entrepris sur le territoire, l’État pourrait renforcer la transparence et la confiance des citoyens envers ses choix d’investissement. Reste à savoir si ces données seront mises à disposition du public et sous quelle forme.
Si l’initiative est saluée pour sa pertinence, plusieurs interrogations demeurent : la cartographie saura-t-elle refléter fidèlement la complexité du terrain ? Quel sera le degré d’actualisation des données ? Et surtout, comment le gouvernement compte-t-il intégrer les résultats de cette opération dans les arbitrages budgétaires à venir ? Reste à transformer l’outil en levier d’efficacité, et non en simple vitrine technocratique.

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