Énergie : un pacte stratégique pour propulser le Gabon vers 125 MW de capacité supplémentaire

En marge de l’Africa CEO Forum 2025, Gabon Power Company, Wärtsilä Development & Financial Services Oy et Melec PowerGen ont signé ce 13 mai à Abidjan un pacte d’actionnaires scellant leur engagement dans le développement de la centrale thermique à gaz d’Owendo, d’une capacité de 125 mégawatts. Ce projet, qui sera lancé dès juin 2025, représente un tournant pour le système énergétique gabonais. Son directeur général, Philippe Ossoucah, revient sur les ambitions et les enjeux de cette infrastructure structurante.

Gabon Power Company, Wärtsilä Development & Financial Services Oy et Melec PowerGen ont signé ce 13 mai à Abidjan un pacte d’actionnaires scellant leur engagement dans le développement de la centrale thermique à gaz d’Owendo, d’une capacité de 125 mégawatts. © GabonReview

La signature de ce pacte d’actionnaires à Abidjan marque une étape décisive dans la concrétisation du projet IPP Owendo, une centrale thermique à gaz de 125 mégawatts portée par Gabon Power Company (GPC). Le projet associe désormais au capital deux partenaires stratégiques : Wärtsilä Development & Financial Services Oy, filiale du fournisseur finlandais d’équipements, et Melec PowerGen (MPG).

« C’est un projet que nous portons depuis plusieurs années, et nous sommes heureux de franchir cette étape avec des partenaires solides. Toutes les planètes sont alignées pour un démarrage effectif des travaux en juin 2025, avec une mise en service prévue fin 2027 », déclare Philippe Ossoucah, directeur général de GPC.

Un projet structurant au cœur de Libreville

Installée à Owendo, dans la périphérie de la capitale, la centrale à gaz viendra répondre à un besoin criant de renforcement de la capacité de production énergétique. « Nous avons connu des périodes de fortes tensions électriques. La situation s’améliore, mais le pays a besoin d’investissements rapides et massifs pour sécuriser sa production d’énergie », rappelle Philippe Ossoucah.

Le projet est d’autant plus stratégique qu’il repose sur une technologie éprouvée et un combustible localement disponible. À terme, la centrale contribuera à stabiliser le réseau et à soutenir le développement industriel du Grand Libreville.

Des partenariats mûris, un modèle éprouvé

Pour GPC, la signature de ce pacte est aussi un acte politique et symbolique. © GabonReview

GPC s’inscrit dans une logique de co-développement avec des partenaires techniques et financiers de renom. « GPC est une filiale du Fonds Gabonais d’Investissement Stratégique. Nous travaillons à développer des infrastructures d’énergie avec des investisseurs privés internationaux, sur des modèles en production indépendante (IPP), alliant performance technique et viabilité financière », explique le DG de GPC.

Le projet IPP Owendo s’inscrit dans une dynamique plus large, aux côtés de deux autres projets en cours : la centrale hydroélectrique de Kinguélé Aval (35 MW), en partenariat avec Meridiam, et IPP Mayumba (8,5 MW extensible à 50 MW), en co-développement avec Perenco. « Notre approche est simple : structurer, sécuriser et exécuter rapidement. C’est ainsi que nous créons la confiance nécessaire pour attirer de nouveaux investisseurs », insiste-t-il.

Un signal fort aux investisseurs

Pour GPC, la signature de ce pacte en marge du plus grand forum économique africain est aussi un acte politique et symbolique. « C’est un signal fort envoyé au marché. Le Gabon est prêt à accueillir des investissements privés dans le secteur énergétique. Et nous le démontrons par des actes concrets », souligne Philippe Ossoucah.

L’objectif est aussi de poursuivre le dialogue entamé avec d’autres acteurs financiers présents à Abidjan, comme la Société financière internationale (IFC), déjà impliquée dans d’autres projets d’infrastructure au Gabon. « Les besoins énergétiques sont considérables, et nous continuons à prospecter. Nous avons besoin de partenaires en fonds propres comme en dette, pour répondre aux attentes des populations et soutenir la relance économique », conclut-il.