Réunis dans la capitale gabonaise à l’occasion de la 57e Conférence annuelle du Réseau Habitat et Francophonie, experts, décideurs et représentants institutionnels de l’espace francophone réfléchissent ensemble aux moyens de financer un logement accessible, digne et durable. Une rencontre stratégique face à une crise du logement qui touche l’ensemble des pays francophones.

Les officiels, lors de la journée du 14 mai 2025, à Libreville. © D.R.

 

La capitale gabonaise a été le théâtre, le 14 mai, du lancement officiel de la 57e Conférence annuelle du Réseau Habitat et Francophonie (RHF). Cette rencontre de haut niveau réunit des délégations venues de plusieurs pays francophones autour du thème central « Booster le financement du logement abordable« . Dans un contexte marqué par une urbanisation galopante, un déficit criant de logements décents et une précarité foncière tenace, le RHF entend apporter des réponses concrètes aux enjeux majeurs du secteur de l’habitat dans l’espace francophone. Créé en 1987, il regroupe des institutions, opérateurs, experts et acteurs engagés dans le domaine du logement.

Au service du logement

Il constitue depuis près de quarante ans une plateforme de coopération, d’échange de bonnes pratiques et de renforcement des capacités pour des politiques d’habitat inclusives et durables. Président du RHF, Hermann Kamonomono a dans un discours sans concession, dressé un état des lieux alarmant : 4 millions de personnes mal-logées en France, 500 000 logements manquants en Haïti, et un déficit de 3,5 millions de logements dans l’espace UEMOA. Il a plaidé pour une mobilisation accrue des ressources et une intensification de la coopération internationale. «La crise du logement est une réalité partagée dans tout l’espace francophone. Pour la résoudre, nous devons produire plus. Et pour produire plus, il nous faut mobiliser plus de ressources», a-t-il martelé.

Le président du RHF pendant son discours, et instantanés de la première journée. © D.R.

«Depuis près de 40 ans, le réseau habitat et francophonie a maintenu pour vocation entre autres de faciliter le partage d’expériences, d’inspirer et de promouvoir l’innovation par l’amélioration des différents modèles en s’appuyant sur l’expérience des autres», a-t-il indiqué. De son côté, le ministre de l’Habitat, Ludovic Megne Ndong a rappelé l’engagement du président Oligui Nguema, pour le droit au logement. «L’accès à un logement est un droit fondamental. Le règlement du déficit en logement décent est une priorité du volet social du septennat, notamment pour les ménages les plus vulnérables», a-t-il dit.

Une conférence tournée vers l’action

Au-delà des constats, cette 57e édition se veut résolument orientée vers l’action. Elle poursuit plusieurs objectifs stratégiques : identifier des mécanismes de financement adaptés aux contextes locaux et aux populations à faibles revenus ; renforcer la coopération inter-francophone pour mutualiser les expertises ; encourager des réformes juridiques et institutionnelles en faveur de la sécurisation foncière ; promouvoir une production de logements efficiente et durable, en s’appuyant sur l’innovation technique et sociale. Tous les intervenants ont convergé sur un point : le logement est un droit, mais aussi un levier économique, au cœur des politiques de développement durable.

À l’heure où les crises économiques, climatiques et sécuritaires fragilisent les sociétés, l’accès à un habitat digne et abordable devient une priorité absolue. En se positionnant comme un laboratoire d’idées et de projets concrets, la Conférence du RHF entend sortir des schémas classiques pour proposer des solutions innovantes, ancrées dans les réalités locales. Libreville, le temps de cette rencontre, devient le centre de gravité des réflexions francophones sur le logement. Un rendez-vous incontournable pour repenser les fondements d’un droit au logement effectif, universel et durable.

 
GR
 

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