À l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre l’hypertension artérielle, célébrée chaque 17 mai, la Sobraga a organisé une séance de sensibilisation à destination de ses employés. À travers un talk-show éducatif animé par des professionnels de santé, l’objectif était clair : alerter sur une maladie silencieuse mais redoutable, et encourager des gestes simples pour prévenir les complications graves. Un défi sanitaire majeur dans un contexte professionnel souvent propice au stress.

En milieu professionnel, le stress, l’alimentation déséquilibrée, le manque d’activité physique ou encore les prédispositions familiales sont autant de facteurs favorisant l’HTA. © GabonReview

Avec une prévalence nationale estimée à 30 %, l’hypertension artérielle (HTA) touche près de trois adultes sur dix au Gabon, selon le Dr Arthur Kanganga Ekomy, médecin néphrologue et secrétaire général de la Société gabonaise de néphrologie. Lors de la conférence organisée ce 16 mai 2025 par la Société des boissons rafraîchissantes du Gabon (Sobraga), il a rappelé que « l’hypertension artérielle est un problème de santé publique majeur, souvent ignoré, mais dont les conséquences sont lourdes : accidents vasculaires cérébraux (AVC), insuffisance rénale, troubles oculaires, etc. »

Le médecin insiste : la prévention est plus efficace et moins coûteuse que le traitement. « Aujourd’hui, nous comptons environ 580 personnes sous hémodialyse au Gabon, dont beaucoup y sont arrivées à cause d’une HTA non dépistée ou mal contrôlée. » D’où l’importance de campagnes de sensibilisation ciblant des personnes qui « se croient bien portantes », afin d’adopter à temps des comportements protecteurs.

Professionnels sous pression : le stress en première ligne

À travers cette initiative, la Sobraga et ses partenaires ont mis en lumière une problématique de santé discrète mais omniprésente. © GabonReview

En milieu professionnel, le stress, l’alimentation déséquilibrée, le manque d’activité physique ou encore les prédispositions familiales sont autant de facteurs favorisant l’HTA. Un constat partagé par le Dr Tchoba, médecin du travail à la Sobraga : « Le travail est un lieu de pression. Même en ayant une tension normale, le stress quotidien peut engendrer une hypertension artérielle. »

Sur les effectifs de Sobraga, 55 cas connus sont actuellement suivis médicalement. Mais d’après le médecin, ce chiffre pourrait être bien en deçà de la réalité : « Nous savons que d’autres cas passent inaperçus. L’HTA est un tueur silencieux. » Il en appelle à la vigilance des employés, en recommandant de faire contrôler leur tension « au moins tous les trois mois ».

Cependant, la maladie n’est pas une fatalité. « Quand elle est bien suivie, bien traitée, l’hypertension n’empêche pas de vivre ni de travailler normalement. Nos agents hypertendus mènent une vie active et productive », rassure-t-il.

Un engagement collectif pour une prévention durable

Engagée dans une démarche de responsabilité sociétale, la pharmacie des Facultés a, de son côté, appuyé la dynamique par la voix de sa responsable, le Dr Ghislaine Akeret. Elle souligne l’importance d’un partenariat avec des entreprises à fort effectif pour maximiser l’impact des campagnes de sensibilisation : « 47 % des personnes hypertendues dans le monde ignorent leur condition. Sensibiliser dans des structures comme Sobraga permet un dépistage massif à moindre coût pour les petites structures comme les pharmacies. »

Elle encourage à intégrer ces actions dans une stratégie de santé durable, en insistant sur des habitudes de vie simples : boire 1,5 à 2 litres d’eau par jour, limiter le sel et les graisses, pratiquer une activité physique régulière et mesurer sa tension au moins une fois par mois ou a minima une fois par an.

À travers cette initiative, la Sobraga et ses partenaires ont mis en lumière une problématique de santé discrète mais omniprésente. En s’adressant directement aux salariés, ils rappellent que chacun peut devenir acteur de sa santé. Loin d’être une fatalité, l’hypertension artérielle peut être maîtrisée, à condition d’en avoir conscience, de se faire dépister et de changer certaines habitudes. Car prévenir reste le meilleur des traitements.

 
GR
 

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