Racket policier, contrôles intempestifs : la 5e République n’en veut pas !

Lundi 19 mai, à l’occasion du Rassemblement général effectué à l’École nationale de police d’Owendo, le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité a invité chaque agent à refléter l’image d’une Police nationale exemplaire au service de la 5e République qui ne saurait perpétuer les pratiques décriées durant le régime déposé fin août 2023. Hermann Immongault a dit attendre des policiers «un changement profond dans la manière de servir l’État». 

Hermann Immongault passant en revue les troupes, le 19 mai 2025, à Owendo. © Com. Ministère de l’Intérieur

Dans une allocution marquante à l’École nationale de police d’Owendo, le ministre de l’Intérieur, de la Sécurité et de la Décentralisation, Hermann Immongault, a tracé les contours d’une refonte ambitieuse des Forces de police nationale (FPN). Devant un parterre de policiers et de hauts gradés réunis à l’occasion du Rassemblement général, il a réaffirmé la nécessité d’une police engagée, professionnelle et irréprochable.  Dans son discours empreint de gravité et de détermination, le membre du gouvernement, qui a exprimé sa reconnaissance envers le président de la République pour son maintien au poste, a salué l’engagement de la police lors des grandes échéances nationales passées, notamment le Dialogue national inclusif, le référendum constitutionnel et l’élection présidentielle du 12 avril dernier.  

Si la bonne gestion par les FPN de ces trois événements leur a valu des félicitations de la part des populations, Hermann Immongault leur a rappelé que ces mêmes populations ont également des attentes à leur endroit, particulièrement au moment où des policiers sont mis en cause dans plusieurs faits. Aussi le ministre a-t-il appelé à une transformation des pratiques au sein de la Police nationale. Il a notamment dénoncé les contrôles abusifs, le racket et les dérives sur les réseaux sociaux, exhortant les forces de l’ordre à incarner l’éthique républicaine. «La cinquième République n’est pas un simple slogan. Elle exige un changement profond de notre manière de servir l’État», a-t-il affirmé. Or, a-t-il ajouté,  «porter l’uniforme engage. La 5e République appelle à une police irréprochable, visible, professionnelle et exemplaire».

Pour lui, les valeurs fondamentales du métier de policier consistent à servir la loi avec intégrité, garantir la sécurité sans abus d’autorité, et incarner une police visible et professionnelle.

Une modernisation ambitieuse et des avancées logistiques et infrastructurelles

Photo de famille avec les hauts gradés. © Com. Ministère de l’Intérieur

À côté du changement des pratiques auquel elle invite les agents, la tutelle aspire pour sa part à améliorer leurs conditions de travail. Aussi la réforme de la Police nationale, initiée par le décret n°431/PR/MIS du 25 novembre 2024, vise-t-elle à renforcer les capacités opérationnelles face aux défis actuels, à savoir : la criminalité organisée, les violences basées sur le genre, la gestion démocratique des foules et la protection des droits humains. Pour ce faire, plusieurs initiatives majeures ont été mises en œuvre, dont la création de nouvelles unités spécialisées, la formation et le déploiement de 944 sous-officiers et le recrutement de plus de 1 000 agents en formation.  

Le patron des policiers du Gabon a également mis en lumière les efforts consentis par le chef de l’État et le CTRI, notamment pour la construction de Postes de police avancés à Bikélé, Bizango, Igoumié, PK7 et Malibé ; la réhabilitation de l’École de police de Tchibanga et du commissariat de Mouila ; la dotation en équipements roulants et informatiques. D’autres projets sont en cours parmi lesquels la construction de commissariats à Lastoursville et Port-Gentil, la rénovation du camp de police d’Akemidjogoni, et la mise à disposition prochaine de 131 logements pour les forces de l’ordre à Essassa. Hermann Immongault a aussi annoncé le lancement imminent de la police scolaire et de la police touristique, dans le cadre des nouvelles priorités nationales.