Mairie de Libreville : Adrien Nguema Mba sonne la fin de la récréation

À peine installé à l’hôtel de ville, Adrien Nguema Mba sonne la fin de la récréation pour une administration municipale rongée par l’absentéisme, le clientélisme et l’inefficacité. Lors d’une rencontre tenue ce 21 mai avec les responsables municipaux, le nouveau Délégué spécial a livré un diagnostic brutal et annoncé un changement de cap, quitte à bousculer les habitudes.

À peine installé à l’hôtel de ville, Adrien Nguema Mba sonne la fin de la récréation pour une administration municipale rongée par l’absentéisme, le clientélisme et l’inefficacité. © GabonReview

L’atmosphère était lourde ce 21 mai dans la salle des Mariages «Lubin Martial Ntoutoume Obame»de l’Hôtel de ville de Libreville. © GabonReview
L’atmosphère était lourde ce 21 mai dans la salle des Mariages «Lubin Martial Ntoutoume Obame»de l’Hôtel de ville de Libreville. Les visages étaient graves. Et pour cause : le Délégué spécial, Adrien Nguema Mba, nommé par décret du Président de la République, venait rencontrer les responsables des entités administratives municipales. Mais il ne s’agissait pas d’une cérémonie protocolaire. Le ton était donné dès l’ouverture. « L’administration municipale de Libreville est à reconstruire », a-t-il lâché sans détour, pointant une organisation éclatée, un encadrement flottant et une absence criante de cohésion entre les directions. Pour lui, ce constat n’est pas nouveau, mais il est désormais « temps d’en tirer les conséquences ».
La rencontre, inscrite dans un programme d’entretien et d’échange initié dès sa prise de fonction, visait à établir un contact direct avec les têtes de l’administration municipale. Mais aussi – et surtout – à recadrer une machine administrative désarticulée par des années de laxisme. « Le personnel administratif dans son ensemble ne produit plus de service public de qualité, et l’administration municipale est perçue comme déconnectée des préoccupations réelles des populations », a martelé Nguema Mba, évoquant un fossé inquiétant entre les services municipaux et les citoyens.
Dans un discours sans fioritures, il a dénoncé « une absence de réactivité face aux urgences urbaines », un « décalage entre les missions assignées à l’administration et les résultats observables sur le terrain », mais aussi « l’ancrage de pratiques de gestion qui ne servent plus l’intérêt général ».
Et d’ajouter : « On ne peut plus tolérer que certains postes soient occupés par des agents fantômes ou politisés, tandis que les usagers attendent un minimum de service public ». Une pique à peine voilée contre la politisation à outrance et les pratiques clientélistes qui gangrènent la mairie.
Un ménage annoncé dans l’administration municipale
Cette première rencontre, censée être une simple séance de prise de contact, s’est vite transformée en un procès à charge contre des décennies de gestion clientéliste et d’inefficacité. Le Délégué spécial n’a pas caché sa volonté de réformer en profondeur. « Il ne s’agit pas de faire du bruit pour faire du bruit. Nous devons restructurer l’administration municipale, clarifier les missions de chacun, responsabiliser les chefs de service et introduire une culture de résultat », a-t-il insisté.
Tout en appelant à la conscience professionnelle des agents, le Délégué spécial n’a laissé planer aucun doute sur ses intentions. Il a exhorté à un « engagement éthique et rigoureux », tout en promettant que « les dysfonctionnements ne seront plus ignorés ni tolérés ».
Reste à voir si les paroles musclées d’Adrien Nguema Mba se traduiront en actes durables ou si elles se heurteront au mur d’une administration trop longtemps habituée à l’impunité. Une chose est certaine : le temps de l’impunité semble révolu.

1 Commentaire
Le général n’avait pas dit la même chose il n’y a pas deux ans ?