Homme politique gabonais d’envergure, influent hiérarque de l’ancien parti au pouvoir, le Parti démocratique gabonais (PDG), le général Idriss Ngari, plusieurs fois ministre sous Omar Bongo et vice-président de l’Assemblée nationale, est décédé ce mardi 27 mai, à Rabat, au Maroc. Président-fondateur du Football Canon 105 (club de première division), il était considéré comme l’une des personnalités les plus puissantes du pays sous l’ancien président. Depuis plusieurs mois, il était au Royaume chérifien pour des raisons sanitaires. Il s’éteint à 79 ans.

Le général Idriss Ngari s’éteint à l’âge de 79 ans. © D.R.

 

Né le 2 avril 1946 à Ngouoni, dans la province du Haut-Ogooué, Idriss Firmin Ngari, surnommé «le général tonnerre» a récemment été annoncé mort par la clameur populaire. Début février 2025, des rumeurs persistantes et abondamment relayées sur les réseaux sociaux indiquaient, avec insistance, le décès au Maroc de ce général à la retraite. Si cette fois-là, l’information n’était que bruit, ce mardi 27 mai, plusieurs sources confirment son décès des suites d’une longue maladie. 

Idriss Ngari a impacté et influencé la vie politique, sociale…

À 79 ans, Idriss Ngari a fortement impacté et influencé la vie politique, sociale et l’univers footballistique gabonais. Militaire de formation, ce natif de Ngouoni devenu général au sein de l’armée gabonaise a longuement milité au sein du Parti démocratique gabonais (PDG). Il a fondé le Football Canon 105 (FC105) en première division gabonaise, de même qu’il a été chef d’état-major des forces armées de 1984 à 1994. 

Sa biographie indique qu’il est l’un des parents du président Omar Bongo. Au sein de l’armée gabonaise, il a gravi les échelons au point de devenir général. Dans le même temps, il a siégé dans plusieurs gouvernements occupant les portefeuilles de la Défense de 1994 à 1999, des Transports de 1999 à 2002, de l’Intérieur de 2002 à 2004, des Travaux publics de 2004 à 2007, du Tourisme de 2007 à 2009 et de la Santé en 2009.

L’un de ses faits d’armes remonte à février 1994 lorsqu’en tant que chef d’état-major, il avait ordonné la destruction de la Radio Liberté, une radio de l’opposition, par les commandos de la Garde présidentielle. Il estimait que ce média «incitait à la violence et à la haine et devait être fermé pour le bien du pays». Ce que n’avait pas apprécié la population. D’où plusieurs semaines de troubles. 

Limogé du gouvernement le 17 octobre 2009, par son neveu Ali Bongo

On se souviendra de même qu’en tant que ministre de la Défense, de la Sécurité et de l’Immigration, en janvier 1995, il avait supervisé une opération au cours de laquelle environ 50 000 immigrants illégaux avaient été expulsés du Gabon, tandis qu’environ 15 000 autres avaient été régularisés. 

Au sein du PDG, il a souvent été considéré comme le chef des «loyalistes agressifs». Un pseudonyme qui lui avait été attribué d’autant que ses partisans et lui s’opposaient à l’inclusion d’un plus grand nombre des membres de l’opposition dans le gouvernement, à la fin des années 90. 

Ministre de la Santé jusqu’à la mort d’Ormar Bongo en juin 2009, le général Ngari a été limogé du gouvernement le 17 octobre 2009, par son neveu Ali Bongo, devenu président de la République. Une démarche s’inscrivant dans le cadre d’une refonte majeure de l’administration de l’État et qui avait vu de nombreux éminents ministres et fonctionnaires être remplacés.

Député de Ngouoni, deuxième vice-président de l’Assemblée nationale en son temps, Idriss Ngari, comme Omar et Ali Bongo, était musulman. À l’annonce de sa mort, des témoignages et des hommages affluent en attendant les obsèques officielles. 

 
GR
 

2 Commentaires

  1. Gayo dit :

    Lui, au moins, a compris qu’à l’heure où l’on parle de numérisation et d’intelligence artificielle, le meilleur service qu’un homme comme lui, dont l’expérience, aussi respectable soit-elle, atteint ses limites face aux défis et aux outils modernes, puisse rendre à son pays, c’est de prendre sa retraite. Ni sur le plan technique, ni dans la gestion des hommes et des organisations, il ne peut s’adapter à ces évolutions. Mais Biyoghe Mba, lui, refuse de laisser sa place, à plus de 70 ans, empêchant ainsi la jeunesse et le pays d’avancer pleinement.

  2. Rambo dit :

    La tragédie est de voir des gens qui ont été ministres pendant des décennies, ont géré de lourds budgets, même celui de la santé, aller toujours mourir chez les autres que dans leur pays pourtant libéré.

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