Route éventrée, drame annoncé : quand Libreville attend la catastrophe à Nzeng-Ayong

Sur l’axe lycée privé Nyonda Makita – rond-point de Nzeng-Ayong, dans le 6e arrondissement de Libreville, le danger guette depuis plus de deux ans. Les buses servant de conduite à une petite rivière souterraine, traversant la chaussée, ont subi la pression du temps. L’infrastructure s’érode à la vue et au su de tous. A côté, un dépôt d’ordures achève de rendre le trafic difficile pour tous les usagers. Le drame pourrait se produire à cet endroit qui mérite depuis bien longtemps des travaux de réfection. Reportage.

Les trois buses défectueuses et la cavité formée sur la chaussée près du rond-point de Nzeng-Ayong. © GabonReview
Nzeng-Ayong, le quartier le plus vaste et plus populaire du pays, situé dans le 6e arrondissement de Libreville, fait face à la vétusté et à la dégradation de ses infrastructures publiques. La route, facteur de développement, peine à suivre le rythme que souhaitent imprimer les nouvelles autorités du pays en vue d’impulser une nouvelle dynamique. Dans ce coin de la capitale, un «point noir» est signalé depuis plus de deux ans. Il demeure sur la chaussée près du célèbre rond-point des embouteillages en attendant sa réparation, voire la survenu d’un drame, d’une catastrophe.
«Il y a de grandes personnalités qui habitent par ici et qui traversent ce pont»

Clichés de la partie de la route comprise entre lycée privé Nyonda Makita et le rond-point de Nzeng-Ayong. © GabonReview
Entre le lycée privé Nyonda Makita et le rond-point de Nzeng-Ayong, en venant de la municipalité de la localité, la route s’est totalement dégradée. Sur ce tronçon de moins d’un kilomètre, c’est la croix et la bannière pour les automobilistes et les autres usagers, obligés de slalomer entre les fuites d’eau sur la voie et les crevasses dévoilant une route entièrement défoncée et quasi-impraticable.
Face à la décrépitude et à l’abondance des nids de poule sur cette chaussée, de jeunes gens se sont organisés pour parer au plus pressé. Munis de quelques moellons, de marteaux et de pioches, ils cassent, concassent et comblent ces cavités afin d’alléger le supplice des automobilistes.
Un peu plus loin, avant d’atteindre le sens giratoire, c’est le choc : un précipice se creuse depuis plusieurs mois sur la route. Ici, ce sont des buses qui s’affaissent. Mieux, à chaque averse, le trou s’agrandit. «Comme un peu partout maintenant dans notre capitale, ça ne date pas d’aujourd’hui. Quand ça commencé, on a tous vu, mais personne n’a rien fait alors qu’il y a de grandes personnalités qui habitent par ici et qui traversent ce pont», déplore un usager de la route.
Le danger ne fait que s’intensifier
Avec l’arrivée du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI), une pancarte avait été plantée dans la zone, annonçant des travaux d’envergure à cet endroit. «Voilà que le CTRI a fait son temps jusqu’à s’en aller, mais notre cavité est toujours là», regrette un autre habitant de cette cité.
Des commerces alentours avaient même été cassés pour faire place au chantier. Mais rien n’a été fait et le danger ne fait que s’intensifier. Actuellement, une pancarte indiquant des «travaux de remplacement d’une batterie de trois buses métalliques par un triple dalot sur l’axe Pharmacie de garde – rond point de Nzeng-Ayong» est soutenue, depuis des mois, par une clôture du voisinage. Pendant ce temps, l’érosion, du fait d’un ruisseau sous la chaussée et les eaux diluviennes, continuent de creuser et d’affaiblir l’édifice.

© GabonReview
Sur les côtés, l’affaissement, l’affaiblissement et la corrosion de ces trois canalisations métalliques crèvent l’œil. «Ce sont les bords qu’on voilà. Imaginez comment ces buses doivent être à l’intérieur là où passent les véhicules. On court vers un drame !», s’inquiète un chauffeur de «taxi-clando» exerçant sur cet axe. Et celui-ci de raconter l’expérience vécue par un automobiliste : «la dernière fois, alors qu’il y avait une forte pluie, un chauffeur a plongé dans ce trou. Il ne savait pas qu’il y avait un tel creux sur la route. Il y a eu plus de peur que de mal. Mais la voiture devait faire de gros frais au garage».
Praticable d’un seul côté
A ce jour, la route n’est praticable que d’un côté. Or, ce côté reçoit à longueur de journées des voitures de tous calibres. Il est également un dépotoir d’ordures. Ce qui réduit considérablement l’espace pour le trafic. Les riverains craignent donc le pire d’autant plus que «l’intensité du trafic finira par rompre cette partie de la route davantage affaiblie». «Lorsque deux véhicules se croisent, ça fait peur. Lorsqu’un gros camion arrive, tout le monde regarde avec appréhension. On sait qu’un jour la catastrophe va se produire sur cette route. Mais l’État vient seulement mettre les plaques», fustige un autre usager.
Un peu partout au bord de cet édifice, l’érosion a corrodé l’espace. Les buses ne tiennent en effet que par miracle. Il faut agir. Le drame guette et le pire pourrait arriver à cet endroit si rien n’est fait.

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