Deux adolescents de 17 ans ont été condamnés à trois ans de prison, dont un an avec sursis, pour vol avec menace à l’aide d’une arme blanche. Le verdict a été rendu le lundi 16 juin 2025 par le tribunal pour enfants de Port-Gentil, au terme d’un procès marqué par la gravité des faits reprochés aux jeunes mis en cause.

La victime à droite en compagnie des deux accusés à la barre, lors de leur procès en criminelle pour enfants. © GabonReview

 

Selon les éléments du dossier, les prévenus D.B.N. et S.Y.M.K., tous deux Gabonais, célibataires, sans enfants ni emploi, avaient quitté l’école respectivement en classe de cinquième et de sixième année. Ils ont été arrêtés pour des faits remontant au 16 septembre 2024, lors desquels deux victimes ont été ciblées dans des circonstances similaires : d’abord une jeune femme dans un taxi collectif, puis un adolescent abordé près d’un chantier abandonné.

Armés de couteaux et de ciseaux dissimulés dans leurs vêtements, les deux jeunes ont intimidé leurs victimes pour les dépouiller de leurs téléphones portables. Les plaintes déposées ont conduit à une enquête rapide et efficace de la Police judiciaire de Port-Gentil, qui a permis leur interpellation dix jours plus tard, le 26 septembre 2024.

Des actes révélateurs d’un malaise social profond

La multiplication des actes de délinquance juvénile dans la capitale économique du Gabon suscite de plus en plus d’inquiétude. Pour cette session criminelle dédiée aux mineurs, le tribunal pour enfants de Port-Gentil a enregistré pas moins de quatorze dossiers, tous liés à des faits de vol aggravé.

Cette tendance, selon plusieurs spécialistes, illustre une détresse sociale et éducative croissante. « Ces jeunes ne naissent pas délinquants. C’est le manque de repères, l’abandon scolaire, la précarité, et parfois même la marginalisation familiale qui les poussent vers ces dérives », commente une source judiciaire proche du dossier.

Une peine exemplaire accompagnée d’un encadrement social

Reconnaissant les faits, les deux jeunes ont été condamnés pour vol avec menace d’une arme apparente. Le tribunal a néanmoins décidé d’assortir la peine d’une année avec sursis, en insistant sur l’importance de leur réinsertion. Ils devront suivre un accompagnement psychologique et un encadrement social renforcé, sous la supervision des services sociaux de la ville.

Cette décision reflète l’équilibre recherché entre fermeté judiciaire et volonté de réhabilitation. Elle s’inscrit dans une approche plus large visant à enrayer la spirale de la délinquance juvénile tout en offrant une seconde chance à ceux qui acceptent de changer de voie

 
GR
 

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