Télécoms : le Gabon mise sur la mutualisation pour un numérique durable et performant

À l’initiative du ministre de l’Économie numérique, Mark Alexandre Doumba, les principaux opérateurs mobiles et partenaires techniques du pays s’orientent vers une mutualisation des infrastructures télécoms. Objectifs : réduire l’empreinte environnementale, améliorer la qualité de service et poser les bases d’un numérique plus responsable au Gabon.

Face à la multiplication anarchique des pylônes et antennes dans les zones urbaines et périurbaines, le gouvernement entend désormais poser un cadre rigoureux. © D.R.
Réunis le 16 juin 2025 autour du ministre de l’Économie numérique, de la Digitalisation et de l’Innovation, Mark Alexandre Doumba, les représentants des opérateurs Airtel Gabon, Moov Africa Gabon Telecom et Huawei ont entériné une orientation stratégique majeure pour l’avenir du numérique au Gabon : la mutualisation des infrastructures. Cette démarche, également soutenue par l’Arcep (Autorité de régulation des communications électroniques et des postes) et la Société de patrimoine des infrastructures numériques (SPIN), s’inscrit dans une volonté de rationalisation, de durabilité et d’efficience du secteur.
Face à la multiplication anarchique des pylônes et antennes dans les zones urbaines et périurbaines, le gouvernement entend désormais poser un cadre rigoureux. En incitant les opérateurs à partager leurs installations techniques, l’État veut mettre fin à une logique de concurrence inefficace et souvent redondante sur le plan logistique.
« La mutualisation permettra de limiter la pollution visuelle, de préserver l’environnement et d’optimiser l’occupation du foncier », explique un expert du secteur Télécom. En d’autres termes, un seul pylône pourrait désormais héberger les équipements de plusieurs opérateurs, là où chacun érigeait auparavant ses propres installations, avec des conséquences souvent désastreuses pour les paysages et les écosystèmes.
Vers une meilleure couverture et un service de qualité
Mais au-delà des considérations environnementales, cette mutualisation vise également à améliorer l’expérience des usagers. Dans plusieurs localités du pays, la qualité de service reste en deçà des attentes, avec des zones encore mal couvertes et des interruptions fréquentes.
En coordonnant les efforts d’investissement et de déploiement, les opérateurs pourront concentrer leurs ressources sur les régions encore mal desservies et renforcer la stabilité du réseau là où la demande est forte. Résultat attendu : une couverture plus large, un débit plus stable et des coûts maîtrisés, tant pour les fournisseurs que pour les utilisateurs finaux.
Le ministre Doumba a fixé la date du 16 juillet 2025 pour la présentation formelle d’un modèle de colocation des pylônes, première étape vers une mise en œuvre progressive. Cette échéance témoigne d’une volonté politique affirmée de transformer rapidement les intentions en actions concrètes.
La réussite de cette initiative dépendra toutefois de plusieurs facteurs : la capacité des opérateurs à harmoniser leurs standards techniques, la volonté de surmonter les intérêts commerciaux divergents, et la mise en place d’un cadre réglementaire stable et incitatif.
Si ces conditions sont réunies, le Gabon pourrait bien devenir un modèle régional en matière de gestion intelligente des infrastructures numériques. Un pari ambitieux, mais à la hauteur des défis contemporains.

0 commentaire
Soyez le premier à commenter.