Gabon progresse à la 117e place mondiale au Global Peace Index 2025

Classé 117e sur 163 pays au Global Peace Index (GPI) 2025, le Gabon enregistre une progression marginale d’une place par rapport à l’année précédente. Une situation qui interpelle toutefois sur la réalité du pays en phase post-transition, entre stabilité politique relative et fragilités persistantes.

Publiée par l’Institute for Economics and Peace (IEP), l’édition 2025 du Global Peace Index révèle une légère amélioration du Gabon en matière de paix et de sécurité. © Freepik
Publiée par l’Institute for Economics and Peace (IEP), l’édition 2025 du Global Peace Index révèle une légère amélioration du Gabon en matière de paix et de sécurité. Alors qu’il occupait la 118e place mondiale en 2024, avec un score de 2.372, le pays se positionne désormais au 117e rang avec un score de 2.238. En Afrique, il recule toutefois dans le classement, passant de la 18e à la 28e place sur 50 États évalués. Il reste 3e en Afrique centrale, derrière la Guinée équatoriale (82e mondiale) et la République du Congo (103e), mais devant le Cameroun et la République centrafricaine.
Le positionnement du Gabon s’inscrit dans une dynamique régionale marquée par une dégradation généralisée des conditions de paix, notamment en Afrique subsaharienne, identifiée par le rapport comme la région la plus affectée par les conflits armés et l’instabilité sociopolitique. Plus de la moitié des pays africains ont enregistré une baisse de leur niveau de paix en 2025, accentuant ainsi les vulnérabilités structurelles du continent.
Malgré ce contexte, le Gabon conserve une position modérée dans le classement africain, ce qui témoigne d’une certaine résilience post-transition. Le pays n’est pas confronté à des conflits armés internes, et sa qualité de vie est reconnue pour être relativement bonne, avec un niveau de stress global plus faible que celui observé dans d’autres pays de la région. Toutefois, cette stabilité apparente masque des tensions latentes, possiblement liées à des défis sécuritaires internes et à un environnement régional dégradé.
Des indicateurs révélateurs
Le GPI repose sur 23 indicateurs qualitatifs et quantitatifs, évaluant entre autres la sûreté des citoyens, le degré de militarisation et l’ampleur des conflits. Dans ce cadre, la stagnation du Gabon pourrait être imputée à un affaiblissement de certains piliers structurels de la paix, à une persistance de l’incertitude politique ou à des réformes sécuritaires en cours de redéfinition.
Le score de 2.238 obtenu par le pays montre que si le Gabon n’est pas en situation critique, il ne fait pas non plus partie des États les plus paisibles. Il navigue dans une zone intermédiaire, où la paix reste fragile et tributaire de l’évolution de la transition politique et des efforts de consolidation institutionnelle.
Pour les observateurs, ce classement doit être perçu comme un indicateur d’alerte plus que comme une condamnation. La période post-transition offre en effet une fenêtre d’opportunité pour renforcer la gouvernance sécuritaire, apaiser les tensions sociales et asseoir durablement les acquis démocratiques.
Dans un contexte où les enjeux de paix sont de plus en plus liés à la cohésion nationale, à l’inclusivité politique et à la lutte contre les vulnérabilités économiques, le Gabon est désormais invité à faire de la stabilité non plus un acquis, mais un chantier permanent.

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