À la Maison-Blanche, le Gabon se positionne en partenaire gagnant

À l’occasion d’un déjeuner de travail organisé par le président américain Donald Trump le 9 juin 2025 à la Maison-Blanche, le président de la République  gabonaise, Brice Clotaire Oligui Nguema, a livré un plaidoyer sur le potentiel économique de son pays. Dans un discours centré sur la paix, la transparence et la transformation locale des ressources, il a appelé les investisseurs américains à s’intéresser au Gabon, devenu, selon lui, une terre d’opportunités pour des partenariats gagnant-gagnant.

À l’occasion d’un déjeuner de travail organisé par le président américain Donald Trump le 9 juin 2025 à la Maison-Blanche, le président de la République gabonaise, Brice Clotaire Oligui Nguema, a livré un plaidoyer sur le potentiel économique de son pays. © D.R.

La richesse du Gabon et la transformation de ses ressources naturelles au service d’une économie nationale en relance ont été au cœur de l’intervention du président de la République, Brice Clotaire Oligui Nguema, lors d’un déjeuner officiel à la Maison-Blanche, le 9 juin 2025. Invité par son homologue américain Donald Trump, aux côtés de quatre autres chefs d’État africains, le dirigeant gabonais s’est exprimé avec clarté, conviction et pragmatisme, en faveur d’une nouvelle dynamique économique entre le Gabon et les États-Unis.

« Le Gabon est un pays riche. Nous avons plus de deux millions d’habitants et une grande diversité des matières premières : du pétrole, des réserves de gaz, du manganèse… », a rappelé Oligui Nguema, insistant sur le fait que son pays n’était pas pauvre, mais insuffisamment valorisé dans le système économique mondial. Pour le président gabonais, l’heure est venue de changer de paradigme : « Nous ne sommes pas des pays pauvres. Nous sommes des pays riches en matières premières, mais nous avons besoin d’un partenaire pour nous aider à développer ces ressources avec des partenariats gagnant-gagnant. »

En face d’un Donald Trump prônant une diplomatie transactionnelle et focalisée sur les minerais critiques, Oligui Nguema n’a pas hésité à jouer carte sur table : « Je suis générale, et moi aussi je suis pragmatique. J’aime quand les choses avancent rapidement. Vous êtes les bienvenus pour venir investir. Sinon, d’autres pays viendront à votre place. »

Vers une gouvernance économique transparente

Faisant le lien entre paix, développement et attractivité, Oligui Nguema a présenté le Gabon comme un État stable, où les conditions sont désormais réunies pour accueillir des investissements massifs : « Depuis notre libération, nous avons changé notre façon de faire du commerce. Nous nous sommes concentrés sur la transparence et les appels d’offres pour quiconque souhaite venir investir dans notre pays. »

Ce discours marque une rupture nette avec les pratiques du passé, longtemps décriées pour leur opacité. Désormais, les règles du jeu économique sont claires, accessibles et sécurisées pour les investisseurs. « Notre marché est ouvert. Toute entreprise américaine qui souhaite investir dans l’électricité au Gabon est la bienvenue pour saisir cette opportunité. »

La transformation locale au cœur de la stratégie

Au-delà de la simple extraction des ressources, le président gabonais a insisté sur l’impératif de leur transformation locale. Cette orientation stratégique vise à créer de la valeur sur place, générer de l’emploi, notamment pour la jeunesse, et enrayer les drames humains liés à l’émigration clandestine. « Nous voulons que nos matières premières soient transformées localement afin que nous puissions créer de la valeur et des emplois pour nos jeunes, pour qu’ils arrêtent de mourir. Nous avons des jeunes qui se noient dans l’océan pour aller dans d’autres pays. »

Le Gabon cherche notamment à transformer son manganèse sur place, aujourd’hui exporté via la multinationale française Eramet. Pour cela, le pays estime ses besoins à 8 à 10 gigawatts d’électricité, et ouvre cette ambition à la concurrence internationale, y compris américaine : « C’est un appel d’offres ouvert. Toute entreprise américaine est la bienvenue. »

L’intervention du président gabonais s’inscrit dans une logique de repositionnement stratégique du Gabon sur la scène internationale, en phase avec la relance économique annoncée au plan national.