Le Gabon sollicite un financement de 3 milliards USD auprès de partenaires américains

Au cours d’un dîner de travail de haut niveau à la Maison-Blanche, le président gabonais Brice Clotaire Oligui Nguema a exprimé le souhait d’ouvrir des discussions avec la US International Development Finance Corporation (US-DFC) et EXIMBANK. Objectif : obtenir un financement préférentiel de 2 à 3 milliards de dollars pour soutenir plusieurs projets structurants, porteurs d’une transformation économique profonde du pays.

Le président de la République gabonaise, Brice Clotaire Oligui Nguema et son homologue américain Donald Trump le 9 juin 2025 à la Maison-Blanche. © D.R.
Le Gabon cherche à nouer un partenariat financier avec les institutions américaines US-DFC et EXIMBANK, pour un montant oscillant entre 2 et 3 milliards de dollars. Ce financement préférentiel vise à accompagner la mise en œuvre de projets majeurs destinés à industrialiser le pays, améliorer ses infrastructures et asseoir sa souveraineté économique.
C’est dans le cadre d’un dîner de travail de haut niveau, organisé le 9 juillet 2025 à Washington par le président américain Donald Trump, que le président de la République, Brice Clotaire Oligui Nguema, a officiellement formulé ce souhait. Une rencontre multilatérale qui a réuni cinq chefs d’État africains, et au cours de laquelle le dirigeant gabonais a exposé la vision économique de son pays et présenté une série de projets d’envergure.
Des projets structurants au cœur de la relance
Le projet phare mis en avant par Libreville est celui du chemin de fer Belinga-Boué-Mayumba, long de 901 km, qui vise à désenclaver le territoire tout en permettant l’acheminement du minerai de fer depuis les zones minières vers un port en eau profonde. Ce projet, déjà évoqué lors du discours à la Nation du 31 décembre 2024, illustre l’ambition du pays d’intégrer ses ressources naturelles à la chaîne de valeur mondiale, dans une logique d’industrialisation durable.
D’autres projets d’envergure ont également été portés à l’attention des partenaires américains. Le président gabonais a ainsi évoqué la signature d’un partenariat avec Millenial Potash pour l’exploitation de la potasse dans la région de Mayumba. Il a aussi fait part de discussions avancées avec ExxonMobil en vue du développement de nouveaux blocs pétroliers offshore.
Dans le secteur du transport aérien, le Gabon a engagé des négociations avec Boeing pour l’acquisition de trois avions gros porteurs d’ici 2029, afin de renforcer sa flotte nationale. En matière d’infrastructures portuaires, le président a indiqué qu’un partenariat était en cours avec la société Rapiscan pour la construction du port en eau profonde de Mayumba, projet stratégique pour l’exportation des minerais.
Sur le plan énergétique, le projet de barrage hydroélectrique de Boué a été présenté comme une pièce maîtresse de la politique d’autonomisation énergétique du pays. Enfin, plusieurs projets routiers d’intégration nationale ont été évoqués, visant à relier les pôles économiques, désenclaver les zones rurales et dynamiser les échanges commerciaux internes.
Un partenariat financier pour accélérer l’exécution
Afin d’accompagner la réalisation de ces projets, le Gabon a exprimé son intention d’ouvrir un dialogue structuré avec US-DFC (U.S. International Development Finance Corporation) et EXIMBANK (Export–Import Bank of the United States). Le but est d’obtenir un financement préférentiel compris entre 2 et 3 milliards de dollars, mobilisable sur plusieurs années, et destiné à soutenir la mise en œuvre effective des projets structurants.
Un tel partenariat permettrait au Gabon de bénéficier de conditions financières avantageuses, tout en consolidant ses liens avec les institutions de financement du développement américaines, dans un contexte de compétition internationale pour l’accès aux ressources stratégiques africaines.
Cette démarche s’inscrit dans une vision économique plus large défendue par le président gabonais : celle d’un Gabon souverain, attractif, et tourné vers la transformation locale de ses ressources. Le financement recherché vise ainsi à accélérer l’intégration industrielle du pays, améliorer ses infrastructures de transport et d’énergie, et renforcer son capital humain. Elle traduit également une volonté de diversification des partenariats, tout en garantissant la transparence et l’efficacité dans l’utilisation des ressources mobilisées.

5 Commentaires
Ça la,ne pouvait pas manquer, il faut l’argent pour vos propres besoins et du peuple
Jean-Jacques, venant du Benin, tu n’aimes pas le Gabon. Tu devrais plutôt féliciter le président Oligui pour le dynamisme diplomatique renouvelé du Gabon. Un élan que ni Ali Bongo ni son père n’avaient pu incarner. Ces derniers représentaient l’image d’un régime dynastique et antidémocratique, maintenant le pays dans la misère tout en le confisquant au profit de quelques roitelets et de leur entourage et familles.
De plus, tes maîtres, les présidents Bongo, ne pouvaient pas s’afficher à ce niveau dans la recherche de nouveaux partenaires de développement, car ils étaient placés et tenus par la France, qu’ils craignaient de contrarier. Cette rencontre diplomatique actuelle envoie un signal fort : le Gabon a définitivement rompu les chaînes de la confiscation dynastique et de la tutelle impérialiste française. Et le discours du président Oligui montrent des talents de vendeur insoupçonnés que n’avaient ni Omar, ni Ali qui n’ont jamais tenu un discours aussi marketing sur le Gabon. On voit que alors que Omar utilisait les ressources du pays pour acheter la paix, ses réseaux personnels et le maintien au pouvoir, qu’Ali les utilisait pour verrouiller davantage le régime autour d’un groupuscule qui geraient à sa place pendant que lui se contentait du titre et des honneurs, Oligui lui se déploie tant bien que mal pour trouver des partenaires et de nouvelles ressources pour transformer l’économie du pays et développer ses ressources. Ce qu’on l’a vu faire devant Trump, si c’est ce qu’il cultive dans sa diplomatie politique et économique, il y aura des retombées certains. Car le business c’est avoir des idées et les projets et savoir les vendre. Ce n’est pas pour rien que les vendeurs sont souvent des gens bien payés.
N’oublie pas qu’Eramet, c’est la France ; en sollicitant un appui pour transformer localement son manganèse, Oligui défie cette France qui, malgré son monopole historique sur les ressources et les marchés de ses anciennes colonies, refuse toujours de changer de paradigme.
Mais tu n’as manifestement ni l’instruction ni l’intelligence nécessaires pour saisir ce qui se joue. As-tu remarqué que tous les présidents invités n’appartiennent pas à la catégorie des « momies » refusant de passer le flambeau ? Aucun n’est l’héritier d’un trône dynastique.
Si tu aimais vraiment ce pays, tu dirais qu’il s’agit d’une chance unique pour le Gabon de tourner la page d’un règne Bongo devenu non seulement inique, mais étouffant.
Gayo ou est le rapport avec le Benin? Pour la petite histoire ce pays amorce un development exponentiel sur tous les plans en liant modernisme et tradition.Sortez un peu de l’obscurantisme et allez voir le monde. Revenons au deplacement du president aux usa, vous avez au moins que
parmis les points abordes et l’une des conditions etait la
deportation des migrants des usa vers le Gabon?
Cest quand meme bizarre que les gabonais ne parlent du point concernant l’acceuil des deportes du sol americain vers le Gabon. Wait and see
J’adhère totalement à son ode. Notre pays a besoin de partenariat gagnant/gagnant pour se moderniser et se développer. Il faudra que le Président garde cette ambition et ce courage politique. Des vents contraires, comme la sortie de la responsable d’Eramet il y en a et il y en aura toujours. Mais, je pense qu’il pourra facilement tenir la barque malgré les bourrasques, car poussé par un peuple en euphonie (je le crois) sur ce sujet majeur.