Assassinats, meurtres, viols… : 148 accusés face à la Cour criminelle de Libreville

La première session criminelle de la Cour d’appel judiciaire de Libreville s’est ouverte le 15 juillet 2025 en présence du ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Dr Séraphin Akuré-Davain. Prévue jusqu’au 15 août, cette session intense vise à juger 100 affaires impliquant 148 accusés, dont certains étrangers, pour des crimes parmi les plus graves. Cette cérémonie solennelle a mis en lumière l’engagement de l’appareil judiciaire à rendre une justice rigoureuse, équitable et conforme aux textes en vigueur.

La première session criminelle de la Cour d’appel judiciaire de Libreville s’est ouverte le 15 juillet 2021 en présence du ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Dr Séraphin Akuré-Davain. © D.R.
C’est dans un climat de solennité que s’est ouverte, ce 15 juillet 2025, la première session criminelle de la Cour d’appel judiciaire de Libreville, en application des articles 209 et 210 du Code de procédure pénale. En présence du ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Dr Séraphin Akuré-Davain, cette audience marque un tournant dans le traitement judiciaire des crimes de sang, viols et vols aggravés.
« Il ne s’agit ni d’un mystère judiciaire ni d’une scène de théâtre », a déclaré avec gravité la Première présidente de la Cour d’appel judiciaire de Libreville, Nancy Engandjas Iwenga, indiquant que « c’est un moment crucial pour les accusés, chacun ayant rendez-vous avec son destin. La Cour accomplira son devoir dans le strict respect de la loi, tel que le législateur l’a prévu. »
Durant un mois, la juridiction aura à examiner 100 dossiers impliquant 148 personnes, dont six femmes et dix ressortissants étrangers poursuivies pour assassinats, meurtres, coups mortels, viols et vols qualifiés. Les audiences se tiendront du lundi au samedi, matin et soir, y compris les jours fériés, en parallèle du fonctionnement normal de la Cour.
Une juridiction singulière dédiée aux infractions les plus graves

© D.R.
Le procureur général près la Cour d’appel de Libreville, Eddy Minang, a rappelé la spécificité de la Cour criminelle : « C’est une juridiction permanente, à la compétence pleine et entière pour juger les infractions les plus graves, celles qui exposent leurs auteurs aux peines les plus sévères. »
Sa singularité réside également dans sa composition hétérogène, faite de magistrats professionnels et de jurés tirés au sort, conformément aux articles 212 et suivants du Code de procédure pénale. Cette configuration garantit un équilibre entre technicité judiciaire et participation citoyenne au processus pénal.
Le magistrat a insisté sur le respect des droits de la défense : « Devant la Cour criminelle, l’assistance d’un avocat est obligatoire. Ceux qui n’en disposent pas voient un défenseur commis d’office par l’État. » Autre exigence : tous les prévenus comparaissent sous escorte, aucun ne se présente librement devant la Cour, signe de la rigueur du dispositif.
Une justice déterminée à répondre à l’attente sociale
Au-delà de la procédure, les autorités judiciaires ont voulu marquer leur détermination à lutter contre l’impunité dans un contexte où les crimes graves interpellent l’opinion. « La Cour criminelle aura à connaître 9 dossiers d’assassinat, 10 de coups mortels, 11 de meurtres et 35 de vols qualifiés. C’est dire que c’est ici que se joue l’avenir de plusieurs de nos compatriotes », a souligné le procureur général.
Par cette session, la justice gabonaise entend démontrer sa capacité à affronter l’ampleur de la délinquance violente et à faire respecter l’État de droit. L’effort déployé tant en ressources humaines qu’en organisation témoigne d’une volonté institutionnelle forte de ne pas céder face aux dérives criminelles.

0 commentaire
Soyez le premier à commenter.