Trésors publics de la Cemac : 12 recommandations pour relancer le marché des valeurs du Trésor

La capitale gabonaise a accueilli, du 16 au 19 juin, la 14ᵉ session ordinaire du Cadre permanent de concertation des Trésors publics (CPC-TP) de la Cemac. Placée sous le thème «Réformes fiscales et pérennité du marché des valeurs du Trésor de la Cemac», cette rencontre a permis aux représentants des États membres de poser un diagnostic approfondi sur les difficultés du marché des valeurs du Trésor de la sous-région et de formuler douze recommandations pour sa relance.

Les officiels lors de la rencontre de juin 2025. © D.R.
Libreville a récemment accueilli la 14ᵉ session ordinaire du Cadre permanent de concertation des Trésors publics (CPC-TP) de la Cemac, la deuxième organisée au Gabon. Si ce marché des valeurs du Trésor, mis en place en 2011 a permis de mobiliser l’épargne domestique et financer les besoins des États de manière non-inflationniste, il montre aujourd’hui des signes d’essoufflement. Les participants ont notamment relevé la hausse persistante des taux de rendement, la baisse du taux de participation des Spécialistes en valeurs du Trésor (SVT), le recul des souscriptions et les risques croissants liés au refinancement des titres en circulation.

Instantanés de la rencontre. © D.R.
À cela s’ajoute une forte concentration des engagements sur les trois prochaines années, une pression accrue sur les finances publiques et un marché secondaire encore peu développé. Autant de facteurs qui menacent la stabilité du système financier sous-régional et appellent à des réformes urgentes. Face à ces défis, les trésoriers publics et experts financiers ont exploré des pistes de solution sur la base d’un consensus régional. La rencontre a mis en lumière l’importance d’une gestion plus vertueuse des finances publiques, de la modernisation des outils de gouvernance budgétaire et de la digitalisation des administrations fiscales.
Créer un cadre propice
«Les échanges ont permis de mettre en lumière les défis que nous pouvons relever collectivement. Notamment, l’amélioration de la transparence, l’optimisation des recettes publiques et la modernisation des outils de gestion», a souligné Luther Abouna Yangui, président du CPC-TP de la Cemac, au demeurant directeur général de la Comptabilité publique et du Trésor du Gabon. «Il est ressorti de nos échanges que la digitalisation de l’administration fiscale et la mise en place des mécanismes innovants sont des leviers indispensables pour une gouvernance efficace», a-t-il ajouté.
Pour Souleymanou Ben Hassan, le représentant du Trésor public camerounais, les douze recommandations adoptées visent à créer un cadre propice à la réduction du déficit budgétaire, à la maîtrise de l’endettement et à la stimulation des investissements. Il s’agit notamment d’optimiser le recouvrement des recettes budgétaires, d’assouplir la réglementation des changes afin de fluidifier les flux d’investissement, et de renforcer la gouvernance financière des États membres. À l’issue des travaux, les participants ont réaffirmé leur engagement à traduire ces orientations en actions concrètes et durables.
Traduire en actions concrètes les engagements
«Il est de notre responsabilité collective de poursuivre ces efforts en traduisant nos engagements en actions concrètes qui profiteront à l’ensemble de nos économies», a insisté Luther Abouna Yangui. Si Jean Hilaire Bindza, 1er adjoint du directeur national de la BEAC, a rappelé que le CPC-TP constitue une tribune de dialogue, de coordination et d’échanges au sein de la sous-région, une plateforme de rencontres permettant aux administrations financières des États membres d’harmoniser leurs pratiques, de partager leurs expériences et de renforcer leur coopération, après la 13e session ayant débouché sur 8 recommandations, cette session aura donc été non seulement un temps d’analyse, mais aussi une étape décisive.
Notamment, dans la construction d’une stratégie concertée pour pérenniser le marché régional du Trésor et renforcer la résilience économique de la Cemac. De l’élargissement de l’assiette fiscale à l’optimisation de la dette souveraine en passant par la modernisation des dispositifs de collecte et de sécurisation des recettes, la consolidation du marché des valeurs du Trésor, le renforcement de la coopération régionale pour une meilleure harmonisation fiscale, plusieurs sujets ont été abordés avec, en ligne de mire, la nécessité pour les États de trouver des solutions afin de réduire les tensions dues à la forte demande des ressources financières de la sous-région.

1 Commentaire
De n’importe quoi,vos racontres servent à quoi? C’est pour partager vos expériences avec vos SECTES,le quotidien des gabonais ne change pas. Seulement vos vies et familles qui changent.