Cinq ans après l’enlèvement du petit Rinaldi Abagha Ngoua, la justice condamne les présumés coupables, mais ne répond pas à la question essentielle : où est l’enfant ? Alors qu’un complice évoque un transfert vers la Guinée équatoriale, les principaux accusés gardent le silence tandis que la mère attend toujours la vérité.

Les deux principaux coupables à la barre. © GabonReview/Capture d’écran

 

Cinq ans après la disparition de Rinaldi Abagha Ngoua, l’émotion reste intacte. Le verdict est enfin tombé à Oyem, à l’issue de deux jours d’audience durant la session criminelle. Mais si la justice a parlé, les zones d’ombre demeurent, et l’essentiel manque encore : l’enfant. Enlevé à Bitam le 20 janvier 2020, le petit Rinaldi aurait été transféré en Guinée équatoriale. C’est ce qu’a révélé à la barre Rodrigue Allogo Assoumou, complice présumé de Lewis Bekui Ebang, oncle de la victime. Brisant le silence, il a avoué sa participation à l’enlèvement, évoquant un transfert de l’enfant vers un certain « Alejandro », basé en Guinée équatoriale. Cette déclaration est venue renforcer celle de Morelle Avezo’o, témoin clé dans cette affaire.

«Ce que nous disons est entendu partout et je crois qu’en Guinée équatoriale, ils seront informés que M. Alexandre Ovono est cité dans une procédure d’enlèvement d’enfant», a martelé Me Hugues Boguikouma, avocat de la défense, plaidant pour l’audition du concerné. Au terme des débats, le président de séance, Ebang Ondo Eyi, a prononcé les peines suivantes : «En conséquence, déclare Lewis Bekui Ebang, Laurent Ella Asseko, coupables des crimes et délits de séquestration et d’enlèvement. Déclare également Allogo Assoumou Rodrigue, coupable du délit de complicité d’enlèvement. En répression, condamne Lewis Bekui Ebang, Laurent Ella Asseko, à 20 ans de réclusion criminelle et à une amende de 10 millions chacun».

Rodrigue Allogo Assoumou, pour sa part, a écopé de 10 ans de prison et devra verser 500 000 francs CFA. Mais pour Ida Maïcha Mete Abagha, la mère de Rinaldi, ce verdict laisse un goût amer. Les principaux accusés, Lewis Bekui Ebang et Laurent Ella Asseko, ont refusé de s’exprimer à la barre. Aucune reconnaissance des faits. Aucun mot. Aucun repentir. «Je ne veux pas d’argent. Je veux savoir où est mon enfant», a-t-elle déclaré avec douleur. Une attente insoutenable, d’autant plus que la piste équato-guinéenne, bien qu’évoquée, reste sans preuve tangible. Rinaldi serait-il aujourd’hui entre les mains d’une personnalité influente de Guinée équatoriale ? L’hypothèse inquiète, mais ne repose encore sur aucun élément formel.

Le procès a peut-être mis un point final judiciaire, mais il n’a pas mis fin au combat d’une mère. Son fils reste introuvable. Son silence, assourdissant.

 
GR
 

1 Commentaire

  1. Cyr tiburce MOUNDOUNGA dit :

    Bjr. C’est tout sauf clair. Amen.

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