Recherche scientifique : la Virginie-Occidentale mise sur un partenariat académique avec le Gabon

Dans le cadre du programme de partenariat d’État entre la Virginie-Occidentale et le Gabon, un accord inédit entre l’Université de Virginie-Occidentale et le Cenarest permet à la chercheuse gabonaise Chimène Nze Nkogue d’accéder aux ressources scientifiques de renommée mondiale. Ce pont entre les deux institutions marque un tournant pour la recherche au Gabon, en ouvrant de nouvelles perspectives aux scientifiques locaux.

La Virginie-Occidentale mise sur un partenariat académique avec le Gabon. © D.R.

Ce qui ne relevait hier que d’un projet diplomatique ambitieux devient aujourd’hui une réalité prometteuse pour la recherche scientifique gabonaise. L’Université de Virginie-Occidentale (WVU), aux États-Unis, et l’Institut de recherche en écologie tropicale (IRET) du Centre national de la recherche scientifique et technologique (Cenarest) au Gabon, ont posé les jalons d’une coopération inédite dans le domaine de la science. Le fruit de cette collaboration : la nomination officielle, le 28 juillet 2025, de la Dre Chimène Nze Nkogue, virologue reconnue, au poste de professeure associée au département de microbiologie et d’immunologie de WVU.

Cette nomination s’inscrit dans le cadre du State Partnership Program (SPP), une initiative de coopération entre la Garde nationale de Virginie-Occidentale et le Gabon, initialement centrée sur des aspects militaires tels que la gestion des catastrophes naturelles. Mais ce programme vient de prouver toute sa flexibilité. En réponse aux obstacles rencontrés par les chercheurs gabonais notamment un accès limité aux publications et bases de données scientifiques internationales, l’Université a fait le choix audacieux d’un engagement académique direct.

« Cet échange civil et scientifique constitue une réponse innovante à un défi concret, et reflète le type de coopération dynamique et durable que le SPP vise à promouvoir », a souligné l’ambassadrice des États-Unis au Gabon, Vernell FitzPatrick.

Un modèle d’intégration scientifique Sud-Nord

Grâce à cette nomination, la Dre Chimène Nze Nkogue et avec elle l’ensemble du Cenarest bénéficie désormais d’un accès complet aux bibliothèques numériques, bases de données scientifiques et publications de WVU. Cette ouverture vers la documentation internationale constitue un atout décisif pour les travaux de recherche menés au Gabon, souvent freinés par des limitations structurelles ou budgétaires.

Mais au-delà de l’accès à l’information, cette collaboration prévoit également des échanges scientifiques concrets. La Dre Nze Nkogue animera des conférences virtuelles à l’intention des étudiants et enseignants de WVU, autour de ses travaux sur les virus tropicaux, renforçant ainsi les ponts scientifiques entre les deux continents.

Une figure scientifique gabonaise à l’honneur

La personnalité de la Dre Nze Nkogue n’est pas étrangère à cette percée académique. Ancienne boursière du programme Humphrey du Département d’État américain, elle dispose d’une expérience internationale établie, ayant mené des recherches au Japon, en France, aux États-Unis et bien sûr au Gabon. Elle incarne une génération de scientifiques africains résolument tournés vers l’excellence et l’interconnexion mondiale. « Ce partenariat est porteur d’espoir. Il ouvre une voie durable pour les chercheurs africains et pour la recherche collaborative sur les maladies infectieuses, dans un monde où la science ne connaît pas de frontières », confie la Dre Nze Nkogue.

Ce partenariat ne s’arrête pas à une simple nomination. Des projets d’échanges d’étudiants et de professeurs entre le Gabon et la Virginie-Occidentale sont à l’étude. L’idée est de bâtir une coopération pérenne, qui permette aux jeunes chercheurs gabonais de bénéficier de formations de haut niveau, tout en apportant une connaissance précieuse des écosystèmes tropicaux et des enjeux sanitaires africains aux partenaires américains.

Le modèle développé dans ce cadre pourrait inspirer d’autres universités et instituts africains à intégrer davantage les réseaux scientifiques internationaux. Il témoigne aussi du potentiel transformateur des partenariats État-Université, lorsqu’ils prennent en compte les réalités du terrain. Le Gabon, avec le soutien de la Virginie-Occidentale, s’invite dans le cercle des nations qui misent sur le dialogue scientifique pour construire l’avenir.