La cartographie nationale des projets de développement actualisée par le gouvernement, avec l’appui de la Banque mondiale, révèle un écart préoccupant entre l’Estuaire, qui concentre 30,7 % des chantiers, et des provinces telles que l’Ogooué-Lolo (4,3 %) et l’Ogooué-Ivindo (5,8 %), présentées comme les moins développées du Gabon. 

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Il aura fallu attendre 60 ans après la précédente, pour que le Gabon dévoile sa première cartographie nationale des projets de développement depuis 1965. Et les chiffres rendus publics par le gouvernement réuni en Conseil des ministres, lundi 8 septembre 2025, sont pour le moins alarmants, bien que la réalité qu’ils décrivent était déjà perceptible. L’analyse territoriale présentée par la ministre de la Planification et de la Prospective, Louise Mvono, recense 675 projets, dont 51,6 % sont en cours ; 24,7 % n’ont pas démarré ; 18,2 % sont à l’arrêt ; 3,1 % à peine sont achevés, mais n’ont pas encore été livrés et 2,5 % ne sont pas définis. Mais cette photographie, élaborée avec l’appui de la Banque mondiale, révèle surtout une dynamique contrastée.

Elle révèle en effet une forte concentration des projets dans la province de l’Estuaire, soit 30,7 %, ce qui ne manque pas de creuser davantage l’écart avec d’autres provinces rurales, telles que l’Ogooué-Lolo (4,3 %) ou l’Ogooué-Ivindo (5,8 %). Ce déséquilibre interpelle sur la nécessité d’une répartition plus équitable des investissements. Aussi, le ministère de la Planification et de la Prospective est-il encouragé à élaborer dans les meilleurs délais un Plan national d’investissement territorial et à mettre en place un système intégré de suivi-évaluation ainsi qu’une plateforme digitale de gestion. L’objectif étant de «garantir un développement équilibré, cohérent et harmonieux des neuf provinces», renseigne le communiqué du Conseil des ministres.

Plus de 3 000 milliards de francs CFA pour les projets de développement en 2026

Élaboré, toujours avec l’appui de la Banque mondiale, le Budget d’investissement 2026 est évalué à 3 204 milliards de FCFA pour ce qui est des projets de développement. Pour les projets d’équipement, ils sont évalués à 177 milliards de FCFA. Ce budget prévisionnel, précisent le gouvernement et son partenaire, qui relèvent que la finalisation du Plan d’investissement public 2026-2028 a mis en évidence un déficit de maturité des projets et un écart d’environ 725,65 milliards de FCFA entre les plafonds définis et les besoins exprimés, s’articule autour de sept piliers prioritaires : l’énergie et l’eau ; l’entrepreneuriat et l’employabilité des jeunes ; les infrastructures et le numérique ; le capital humain et la justice sociale ; l’économie durable ; la gouvernance et les institutions ; l’habitat et le logement.

Pour l’heure, la répartition des projets par piliers stratégiques affiche également un déséquilibre. Celle-ci montre en effet une prédominance du pilier 3 consacré aux logements, aux infrastructures et au numérique, avec 43,4 % des projets ; suivi du pilier 4 (capital humain et justice sociale) avec 28,9 % et du pilier 6 (gouvernance et institutions) avec 11,9 %. Ces chiffres traduisent une volonté de modernisation, mais aussi une attention croissante de la part des autorités aux enjeux sociaux. Néanmoins, sur le terrain, il reste beaucoup à faire.

 
GR
 

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