Gabon : l’État lance un audit rigoureux des ordonnances en souffrance

Le ministère de l’Économie, des Finances, de la Dette et des Participations, chargé de la Lutte contre la Vie Chère, enclenche une opération d’assainissement sans précédent. Il ouvre un audit des ordonnances en souffrance au Trésor public pour les exercices 2022 à 2025 et prévient : les créances non justifiées dans les délais seront annulées sans recours, un signal fort de rigueur budgétaire et de transparence.

Le ministère de l’Économie, des Finances, de la Dette et des Participations entend imposer une discipline budgétaire sans concession. © D.R.
Le gouvernement gabonais frappe un grand coup dans sa quête d’assainissement des finances publiques. Par un communiqué officiel daté de ce 15 septembre, le ministère de l’Économie, des Finances, de la Dette et des Participations, chargé de la Lutte contre la Vie Chère, annonce l’ouverture d’un audit exhaustif des ordonnances en instance de règlement au Trésor public. Sont visés les exercices 2022, 2023, 2024 et 2025, une période au cours de laquelle s’est accumulée une masse de créances en attente de paiement.
Un signal de rigueur budgétaire
Cette opération marque une volonté affirmée de remettre de l’ordre dans les engagements financiers de l’État. En invitant tous les opérateurs économiques concernés à produire leurs pièces justificatives, le gouvernement veut non seulement vérifier la validité des créances, mais aussi prévenir les dérives qui ont longtemps plombé la discipline budgétaire. L’initiative s’inscrit dans une dynamique plus large de transparence et de rationalisation des dépenses publiques, un gage de crédibilité face aux bailleurs de fonds et aux marchés financiers.
La démarche se veut méthodique et inflexible. Du lundi 22 au mardi 30 septembre 2025, les entreprises et prestataires doivent déposer l’ensemble des documents probants – conventions de marché, lettres de créance, bons de commande ou ordres de service, devis et factures certifiées «service fait», déclarations fiscales et sociales (CNSS et CNAMGS), procès-verbaux et bons de livraison – dans les locaux de la Task Force installée au 3ᵉ étage de l’immeuble Premium à Libreville. Le délai est qualifié de «délai de rigueur», une formule qui exclut tout report ou tolérance.
Zéro indulgence pour les retardataires
Le ministère est catégorique : les opérateurs économiques qui manqueront ce rendez-vous verront leurs ordonnances purement et simplement annulées, sans possibilité de recours. Une fermeté qui entend faire école, tant auprès des créanciers que dans l’appareil administratif, où les retards et les ordonnances non justifiées ont trop souvent servi de terreau à l’opacité.
En imposant ce calendrier serré et en plaçant la responsabilité sur chaque prestataire, le gouvernement adresse un double message : l’heure de l’approximation est révolue, et la gestion des finances publiques doit désormais rimer avec exigence, preuve et responsabilité.

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