Élections au Gabon : Ndong Sima fustige une continuité inquiétante

Ancien Premier ministre de la Transition, Raymond Ndong Sima déplore le retour des pratiques électorales contestées ayant nourri, par le passé, la défiance envers le système politique. Après le double scrutin du 27 septembre, il affirme à travers un post sur Facebook que le pays n’a pas rompu avec ses vieux travers et s’éloigne des promesses de renouveau portées par le 30 août 2023.

Le constat de l’ancien Premier ministre sur les élections du 27 septembre est amer. © D.R.
Tout juste après le double scrutin du 27 septembre, l’ancien Premier ministre de la Transition, Raymond Ndong Sima, a exprimé une profonde désillusion. Si le coup d’État du 30 août avait incarné l’espoir d’un nouveau départ pour le Gabon, il estime que le pays est revenu aux dérives d’hier. Un «retour à la case départ», dit-il. «Le 30 août 2023 est apparu comme un jour de libération», rappelle Raymond Ndong Sima, d’autant plus que beaucoup espéraient la correction des erreurs du passé et la remise du pays sur la voie d’une démocratie apaisée. À la tête du gouvernement de la Transition, il croyait avoir participé à la construction de ce socle, entre dialogue national, référendum et préparation de la présidentielle.
Si depuis la formation du premier gouvernement post-Transition, il n’occupe plus aucune fonction officielle, après les élections du 27 septembre son regard sur la situation est amer. Selon Ndong Sima, ces élections ont mis en lumière une reproduction des méthodes décriées par le passé. Il dénonce des bureaux de vote «essentiellement entre les mains du parti du président de la République», une gestion opaque des procurations, l’absence de scrutateurs pour certains partis, ou encore l’organisation de déplacements massifs de ce qu’il nomme «électeurs-mercenaires» vers des circonscriptions où ils n’ont aucun lien. À cela s’ajoute la présence persistante de personnes décédées sur les listes électorales. Il pointe également des cartes d’électeurs utilisées «par des bureaux qui échappent à tout contrôle».
«On est bien obligé de constater qu’on n’a pas changé de logiciel», a-t-il souligné. «On est dans la continuité du système qu’on était supposé avoir écarté pour le bien de tous», a-t-il regretté. L’ancien Premier ministre met en garde contre les conséquences d’un tel statu quo. «Une victoire construite sur du mensonge est une victoire qui ne présage rien de bon. Elle préfigure même des lendemains inquiétants», a-t-il averti.
«Nous sommes bien revenus avant le 30 août 2023, pour continuer l’écriture d’une histoire qui repose largement sur la fraude et une compétition déloyale, à la case départ» a-t-il conclu.

1 Commentaire
Le pauvre qui a pourtant été des leur il y a si peu se permet ce langage au pays des moutons bénis oui-oui. Rien ne peut changer tant que le même régime sous couvert des Bingo continue. PDG oyé!! Pauvre Gabon