Élections à Lékoni-Lékori : Ali Akbar Onanga attend des explications sur la reprise du scrutin

La déclaration du ministre de l’Intérieur, Hermann Immongault, annonçant la reprise des scrutins dans trois circonscriptions pour cause d’irrégularités flagrantes, a provoqué la stupéfaction dans le département de Lékoni-Lékori (Haut-Ogooué), dont le 1er siège législatif figure parmi les zones concernées. Se présentant comme secrétaire général d’un Parti démocratique gabonais (PDG) non légal, Ali Akbar Onanga Y’Obegue dit, ce lundi 29 septembre, attendre des explications claires, affirmant que son candidat l’a emporté à la loyale.

Ali Akbar Onanga Y’Obegue. © D.R.
Dans une publication virulente sur Facebook, ce lundi, Ali Akbar Onanga Y’Obegue, figure politique locale, exprime l’incrédulité des siens face à une décision qu’il qualifie d’injustifiée et contraire aux faits observés sur le terrain. L’annonce du ministre de l’Intérieur e reprendre les scrutins dans cette circonscription «a plongé les populations de Lékoni-Lékori dans l’incrédulité la plus totale», écrit-il, soulignant que le vote du samedi 27 septembre 2025 s’est déroulé dans des conditions «exemplaires», avec une «transparence totale» et une «discipline républicaine».
Aucun incident n’aurait été signalé, ni pendant la campagne ni le jour du scrutin, assure-t-il. Plus encore, la Commission départementale électorale a publié les résultats provisoires sans mentionner la moindre irrégularité. «Comment expliquer qu’un scrutin jugé régulier par la commission locale devienne subitement entaché de ‘faits graves’ au niveau central ?» interroge-t-il, relevant une contradiction avec les rapports locaux.
Ali Akbar Onanga dénonce en effet une incohérence flagrante entre les propos d’Hermann Immongault et les conclusions des services électoraux locaux. «Cette décision du ministre contredit frontalement les conclusions de ses propres services locaux», affirme-t-il, avant de poser une série de questions restées sans réponse : «Quels sont ces faits ? Où sont les preuves ? Qui les a constatés ? Pourquoi n’apparaissent-ils dans aucun document local ?»
Une demande solennelle au gouvernement
Face à ce qu’il considère comme une «injustice flagrante» et une atteinte à la dignité des électeurs, Onanga Y’Obegue formule trois demandes claires au ministre de l’Intérieur : «de fournir des explications détaillées et documentées sur les ‘faits graves’ allégués» ; «de préciser pourquoi ces faits n’apparaissent ni dans les procès-verbaux locaux ni dans les rapports de la commission départementale» ; «de reconsidérer sa décision et de proclamer les résultats du 1er siège tels qu’établi par la commission locale».
Exprimant un profond sentiment d’injustice, l’ancien pilier du régime d’Ali Bongo lance : «Lékoni-Lékori mérite mieux que le silence et le flou. Nos électeurs méritent le respect. Leur vote mérite d’être reconnu.» Il rappelle que le département s’est toujours distingué par son «sens républicain», sa «discipline civique» et son «respect des institutions».
Alors que la Cour constitutionnelle est appelée à se prononcer, les regards se tournent vers le gouvernement pour des éclaircissements. Le silence, dans ce contexte, ne ferait qu’alimenter la défiance.

1 Commentaire
Bjr. Le dernier paragraphe dit tout. Amen.