Les jeunes de l’Union pour la démocratie et l’intégration sociale (Udis) se sont prononcés, le 25 mars 2017 à Libreville, sur la situation sociopolitique du Gabon, notamment sur la question du respect de l’Etat de droit, le dialogue politique, l’impunité et la crise dans l’Education.

Les responsables des jeunes de l’Udis lors du point de presse du 25 mars 2017 à Libreville. © Gabonreview
 

A travers un point de presse savamment organisé, les jeunes de l’Udis, parti de la Majorité, se sont également se exprimés sur les grands dossiers brulants de l’heure au Gabon. Au cours de cette rencontre, cette jeunesse qui s’«assume et se veut responsable» a abordé plusieurs thèmes : l’Etat de droit, le dialogue politique imminent, l’impunité, la coopération judiciaire avec les pays amis, la crise dans l’Education et le renouvellement de la Convention de concession entre l’Etat gabonais et la Société d’eau et d’énergie du Gabon (SEEG). Le responsable de la Jeunesse de l’Udis, Luddyan Serge Obolo, accompagné de ses collaborateurs, a estimé que la jeunesse gabonaise, «représentant environ 70% de la population, ne saurait indéfiniment laisser la réflexion et les initiatives aux générations de pères et grands-pères».

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Le Dialogue politique qui se tiendra dès le 28 mars prochain a été le premier point abordé. En admettant l’idée d’une participation à ces assises souhaitées par Ali Bongo, cette jeunesse s’est posé de nombreuses questions : «Comment comprendre que quelques-uns s’obstinent à rejeter tout rapprochement et tout dialogue, au risque d’entrainer le pays dans une voie sans issues ? Pourquoi tant de haine entre les frères d’un même pays ? Pourquoi tant de défiance à l’égard des autorités établies ? Qu’est-ce qui justifie le jusqu’auboutisme de certains alors que l’élection présidentielle est derrière nous ?».

Surfant sur ces interrogations, les jeunes de l’Udis ont expliqué que «le Dialogue inclusif est le cadre approprié pour aborder tous les aspects de la vie nationale». Ce qui les a amené à se demander si les acteurs politiques, ayant pourtant participé à la Conférence nationale, aux Accords de Paris et d’Arambo et autres, ne mettraient pas leurs égos au-dessus de l’intérêt général. En invitant à participer à ce Dialogue, Serge Obolo a déclaré que «personne n’a intérêt à ce que ce pays s’embrase».

 Sur le respect de l’Etat de droit, le porte-parole des jeunes de l’Udis a déclaré que «le changement que nous appelons de tous nos vœux passe par le respect scrupuleux de l’Etat de droit». Pour Serge Obolo, il faut respecter les institutions et les personnes qui les incarnent. Au-delà, a-t-il relevé, c’est aussi le respect des lois et règlements qui régissent le pays. «On peut avoir des désaccords, même de fond, mais on doit se soumettre aux décisions et verdicts rendus en vertu des lois». D’où son évocation de la dernière élection présidentielle pour laquelle ils ne comprennent pas que 7 mois après, «des gens continuent à défier les autorités et les institutions». Ils ont ainsi déploré le fait que «certains ténors de la classe politique ne montrent pas le bon exemple». Dans ce cas, Jean Ping, le principal opposant à Ali Bongo, a été pris comme illustration.

Pour la question de l’impunité, ce fut l’opération Mamba le centre de cette thématique. Les jeunes de l’Udis ont encouragé les pouvoirs publics à poursuivre cette opération «mains propres» visant l’assainissement des finances publiques et à neutraliser toutes les personnes impliquées dans des malversations et crimes économiques. Ils ont exhorté l’Etat gabonais à persévérer et à traquer ceux qu’ils qualifient de «gros poissons», encore en liberté. «Il ne suffit pas de demander pardon au peuple gabonais, mais il faut avouer les torts et préjudices qu’on a causé à ce peuple et s’engager à restituer dans les caisses de l’Etat toutes les grosses sommes détournées», ont-ils martelé, fustigeant le fait que l’opposition se soit murée dans le mutisme au lieu d’encourager cette opération.

Les jeunes militants de l’Udis assistant au point de presse sur la situation sociopolitique du Gabon, le 25 mars 2017 à Libreville. © Gabonreview

A propos de la coopération judiciaire, le Cameroun et la France ont été indexés. «Ces deux pays amis, et d’autres, donnent l’impression de protéger de présumés délinquants, alors qu’ils sont réclamés par la justice de leur pays pour des délits gravissimes», a déploré le responsable des jeunes de l’Udis.

La crise dans le secteur éducation et le renouvellement de la Convention entre l’Etat et la SEEG ont constitué les derniers points de cette rencontre. «Pourquoi une grève sans fin ?», s’est interrogé Luddyan Serge Obolo. Pour une sortie de crise, ils ont préconisé une «vaste concertation des pouvoirs publics et des partenaires sociaux, sous l’égide du chef de l’Exécutif, sur la problématique exclusive des tenants et des aboutissants des luttes sociales dans notre pays». Ils espèrent qu’elle aboutirait à une accalmie sociale de 3 ou 4 ans sur tout le front social, de façon à donner au gouvernement un délai raisonnable pour résoudre les problèmes.

Quant à la Convention entre l’Etat et la SEEG, ces jeunes jugent ses premières 20 années de «catastrophiques». Au regard de cela, ils espèrent que les graves manquements relevés tant à Libreville qu’à l’intérieur du pays et «qui excluent une frange importante de la population du bénéfice des services vitaux attendus de la SEEG, seront promptement corrigés afin que nous n’ayons plus un pays à plusieurs vitesses, au gré des caprices de la SEEG».

 
GR
 

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