En ouverture de la première session ordinaire de l’année 2020 de l’Assemblée nationale, le 2 mars, le président de cette institution, Faustin Boukoubi, a abordé plusieurs questions de société. Il s’est prononcé sur le mariage, les obsèques et même les aliments et médicaments dits de rue qui contribuent indubitablement à la paupérisation de la population.

Faustin Boukoubi s’est apaisanti sur le mariage, les obsèques et mêmes les aliments et médicaments dits de rue qui contribuent indubitablement à la paupérisation de la population. © Gabonreview

 

Plusieurs questions relevant du quotidien des Gabonais ont été abordées par le président de l’Assemblée nationale (Pan), le 2 mars, lors de l’ouverture de la première session ordinaire de l’Assemblée nationale pour l’année 2020. Les questions de mariage, des obsèques ainsi que celles relatives aux aliments et médicaments de rue ont été évoquées par Faustin Boukoubi qui estime qu’elles appauvrissent davantage la population.

Dans son discours, devant le Premier ministre et les présidents des institutions constitutionnelles, Faustin Boukoubi a déclaré que la Représentation nationale ne peut demeurer insensible au développement de nouvelles pratiques sociétales qui contribuent indubitablement à la paupérisation, alors que l’on recherche toute source d’économie en vue d’investir utilement. «Bien que ces pratiques ne soient pas forcément du domaine de la loi et donc de la compétence des législateurs que nous sommes, je prends le risque d’en relever trois, dont les conséquences sont perceptibles au niveau de toutes les familles», a précisé le président de la Chambre basse du parlement.

Concernant le mariage, Faustin Boukoubi a voulu attirer l’attention «sur une pratique qui aggrave la vulnérabilité des femmes». «En effet, le mariage est une institution noble, revalorisant ceux qui le contractent. Mais il est devenu une hantise pour beaucoup de jeunes, qui l’appréhendent désormais, au point de laisser les femmes dans une situation précaire, qui les rend vulnérables en cas de disparition du concubin», a-t-il expliqué, ajoutant que, «eu égard à son coût prohibitif, consécutif à la multiplication des étapes, au contenu des «cadeaux» et à la spéculation des prestataires, sans compter des artifices superfétatoires, beaucoup de jeunes gens esquivent le mariage».

Le Pan regrette que les parents des couples qui se résolvent à se marier en sortent éprouvés, les intéressés eux-mêmes parfois endettés ou restent relativement «affamés» pendant plusieurs semaines.

À propos des obsèques, il estime qu’elles deviennent des sources considérables de dépenses pour celui qui perd un parent, en plus de la charge émotionnelle. «La solidarité envers un malade devient quasi inexistante : nous mobilisons beaucoup moins d’énergie et de ressources pour sauver un parent, un ami malade, que pour organiser ses obsèques de manière dispendieuse, laissant la veuve et les orphelins dans le dénuement…», a-t-il regretté.

S’exprimant sur les aliments et médicaments de la rue, le président de l’Assemblée nationale souligne qu’«ils constituent des fléaux dont les conséquences sur la santé s’avèrent néfastes et très couteuses à terme». «Il importe que les élus nationaux appuient les actions gouvernementales dans ces domaines», a-t-il suggéré. «L’objectif que je vise à travers ces évocations est de susciter des débats libres, en vue d’en identifier si possible, des solutions idoines», a-t-il rappelé.

Au final, Faustin Boukoubi assure que l’institution dont il a les commandes a une inébranlable volonté de collaborer pleinement avec les autres institutions, ainsi que les concitoyens constructifs et tous ceux qui veulent du bien du Gabon, en vue de faire évoluer le dispositif législatif de notre beau pays.

 
GR
 

1 Commentaire

  1. bill ngana dit :

    En abordant la question du mariage, l’honorable PAN aurait dû nous édifier surtout sur les raisons pour lesquelles son institution et lui ont choisi de dépénaliser le délit d’adultère, pour en faire une banale erreur au sein de la famille. Cette nouvelle disposition du Code Pénal va à l’encontre des intérêts de la famille. Par exemple les enfants nés sous un tel régime peuvent-ils être réputés appartenir à leur père sans partager avec lui le privilège d’avoir le « même sang » ? Que devient le principe de la fidélité entre les époux, ciment essentiel de l’unité de la famille… ? Car, en observant plus sérieusement cette dépénalisation de l’adultère dans le Code Pénal, on y décèle de puissants germes de la violence au sein des couples et de la destruction d’un élément constitutif essentiel de la famille au Gabon : la fidélité, une notion chaque fois rappelée à tous les jeunes mariés par l’Officier d’état-civil à travers le territoire national. Que cache réellement cette nouvelle disposition du Code Pénal gabonais ?
    Par ailleurs, l’angle sous lequel l’honorable Boukoubi choisit d’aborder la question du mariage, demeure effectivement une réelle préoccupation. Confrontés comme il l’observe, aux éléments (préjudiciables) qui habillent désormais le cérémonial du mariage, les jeunes s’en méfient et s’en éloignent, pour s’adonner aux choix moins exigeants qu’offrent les temps modernes. Devant une telle déviance, on se demande à qui la faute ? A la précarité ? Aux anciens ? Il est temps, justement, que les députés se penchent sur ces questions que, ni le changement d’époque, ni l’apparition de nouvelles habitudes, ne peuvent avilir. Gardons notre culture ; ne la dénaturons pas : c’est elle qui fait notre identité et notre richesse dans le concert des nations.

Poster un commentaire