À l’ONU, l’appel du Gabon à un ordre mondial plus équitable

Prenant part, à New York, aux États-Unis d’Amérique, à la 80ᵉ session de l’Assemblée générale des Nations Unies, le président gabonais a prononcé un discours, jeudi 25 septembre, face à d’autres dirigeants. Si Brice Clotaire Oligui Nguema a affirmé le renouveau démocratique amorcé dans son pays depuis deux ans, il a également appelé à un ordre mondial plus équitable, estimant notamment que la protection des forêts du Gabon doit s’accompagner d’une juste rémunération.

Brice Clotaire Oligui Nguema prononçant son discours, le 25 septembre 2025, à New York. © Com. présidentielle
Devant les dirigeants du monde réunis pour la 80e session de l’Assemblée générale des Nations Unies, le président de la République gabonaise, Brice Clotaire Oligui Nguema, a livré un discours empreint de gravité, de fierté nationale et d’ambition internationale. Deux ans après le «Coup de la Libération» du 30 août 2023, le chef de l’État a célébré la fin d’une transition politique saluée par la communauté internationale et a affirmé la volonté du Gabon de jouer pleinement son rôle dans le concert des nations. «Le Gabon revient devant vous avec un message clair : Notre pays a changé !» a-t-il fait valoir.
Élu le 12 avril 2025 et investi le 3 mai comme premier président de la 5e République, Oligui Nguema a rappelé que cette transition pacifique s’est construite sur l’inclusion, le dialogue national, un référendum constitutionnel et un calendrier électoral respecté. Les prochaines échéances législatives, locales et sénatoriales, prévues dès ce samedi 27 septembre jusqu’en novembre prochain, visent un retour définitif à l’ordre constitutionnel dès janvier 2026, a indiqué le chef de l’État, soutenant que «le peuple gabonais a choisi la voie de la réconciliation et du renouveau, devenant ainsi le symbole et la preuve qu’il est possible de transformer l’épreuve en espérance, la dépendance en dignité, la division en unité, le tout, sans effusion de sang».
Le Président a également présenté les priorités du Plan de croissance et de développement du Gabon, axé sur l’énergie, les infrastructures, le numérique et l’employabilité des jeunes. Du haut de son pupitre, il n’a pas hésité à lancer un appel aux investisseurs : «Nous avons décidé de transformer nos ressources sur place, créer des emplois chez nous, développer des filières industrielles africaines et dialoguer avec le monde sur des bases d’équité, de probité et de respect mutuel.»
Sur les questions internationales et environnementales
Dans son discours, à la fois ferme et rassembleur, marquant une nouvelle étape dans la diplomatie gabonaise, portée notamment par une volonté de transformation nationale et d’équité internationale, Oligui Nguema a dénoncé les conflits qui ravagent l’Afrique, appelant à un soutien accru aux États du Sahel dans leur lutte contre le terrorisme. «Que les armes se taisent enfin en République démocratique du Congo, au Soudan, dans la Corne de l’Afrique et au Sahel !» a-t-il exhorté avant de se prononcer sur le conflit israélo-palestinien.
Le dirigeant gabonais a réaffirmé le soutien de son pays à la solution à deux États pour Israël et la Palestine. Il a également milité en faveur de la levée de l’embargo contre Cuba, insistant par la suite sur la nécessité d’un multilatéralisme rénové. Pour lui, «la paix et la justice internationales ne seront garanties que par un multilatéralisme revitalisé, notamment par la réforme du Conseil de sécurité tenant compte des exigences africaines».
Sur les enjeux environnementaux, le chef de l’État a mis en avant la ratification du Traité BBNJ et la responsabilité du Gabon dans la préservation du Bassin du Congo : «Ce patrimoine exceptionnel ne sera pas sacrifié aux appétits financiers. Nous demandons un partenariat mondial équitable où la protection de nos forêts s’accompagne d’une juste rémunération pour les services écologiques rendus à l’humanité.»
Enfin, dans un monde marqué par des crises multiples, Oligui Nguema a conclu par une exhortation à l’action collective : «Il est plus que temps que la paix règne sur la terre et particulièrement en Afrique, si meurtrie par des conflits dont les donneurs d’ordre et financiers se trouvent hors du continent.»

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