Ce vendredi 4 juillet, la présidence gabonaise, par la voix de son porte-parole, Théophane Junior Nzame-Nze Biyoghe, a pris acte de la déclaration conjointe publiée la veille par Sylvia Bongo et son fils, Noureddin Bongo Valentin. Alors que les deux anciens membres influents de l’ex-première famille gabonaise y dénonçaient, entre autres, des actes de torture et des traitements inhumains subis depuis leur arrestation en 2023, la présidence dénonce une « stratégie de diversion ».

Théophane Junior Nzame-Nze Biyoghe s’exprimant ce vendredi 4 juillet 2025. © D.R.

 

Sans s’attarder sur les accusations portées par les concernés, par la voix de son porte-parole Théophane Junior Nzame-Nze Biyoghe, la présidence gabonaise dit constater avec étonnement le choix de Sylvia Bongo et de Noureddin Bongo Valentin de s’exprimer publiquement, alors qu’ils bénéficient depuis le 16 mai dernier d’une liberté provisoire. «Les deux inculpés auraient pu employer leur temps à la préparation de leur défense dans l’attente de leur procès, mais ont préféré s’illustrer par ce qui pourrait s’apparenter à une stratégie de diversion et de brouillage judiciaire», a déclaré Théophane Junior Nzame-Nze Biyoghe, qui rappelle les chefs d’inculpation lourds retenus contre l’ancienne première dame et son fils.

Haute trahison contre les institutions de l’État, détournement massif de deniers publics, malversations financières internationales en bande organisée, faux et usage de faux, falsification de la signature du président de la République, corruption active, entre autres. «Ces chefs d’inculpation sont suffisamment graves pour mériter des réponses. Car les Gabonais ont droit à la vérité sur la gestion qui a été faite de l’État et de ses ressources sous l’ancien régime», a-t-il martelé. Il insiste sur le fait que l’ensemble des procédures en cours s’inscrit dans le cadre légal, sous l’autorité exclusive des juridictions compétentes. «Ces procédures se poursuivent, et la justice sera rendue au nom du peuple gabonais. Pas sur les réseaux sociaux, ni dans les médias, mais bien dans les prétoires de notre pays», a-t-il soutenu.

La présidence affirme rester fermement engagée à défendre la vérité, la justice et la stabilité, dans le strict respect des droits humains et des principes républicains. Cette sortie intervient alors que le procès des anciens dignitaires du régime Bongo est attendu dans les prochains mois. Si elle révèle que le climat politique reste sensible, chaque prise de parole publique alimente davantage une opinion nationale divisée entre attente de justice, dénonciation d’instrumentalisation politique et mémoires encore vives du régime déchu.

 

 
GR
 

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