Bien qu’elle ait exprimé jeudi sa déception quant à la gestion du dossier par certains magistrats, dont le procureur de la République et le procureur général près la Cour d’appel de Libreville, l’Union pour la démocratie et l’intégration sociale (UDIS) espère encore que la Cour de cassation «sauvera l’institution judiciaire» dans l’affaire incriminant son président, Hervé Patrick Opiangah. 

Edmond Dominique Epoma Ngadi, porte-parole de l’UDIS (au milieu), le 19 juin 2025, à Libreville. © GabonReview

 

Après le rejet de la demande de non-lieu formulée par ses avocats, conformément à l’arrêt du 8 mai dernier de la Chambre d’accusation, Hervé Patrick Opiangah reste poursuivi de viol sur mineure et inceste. Jeudi 19 juin, à la faveur d’une nouvelle déclaration, l’UDIS s’est insurgée du maintien de ces accusations qu’elle dit fausses, accusant à son tour les magistrats chargés de ce dossier d’exercer un «acharnement obstiné et aveugle contre une personne qui n’a fait aucun mal et qui n’a commis aucun crime». Dans la ligne de mire de cette formation politique, qui a annoncé l’organisation prochaine de plusieurs «manifestations pacifiques» pour dénoncer «les nombreux errements de la justice gabonaise», le procureur de la République et le procureur général près la Cour d’appel de Libreville.

Le directoire provisoire de l’UDIS critique également le silence des magistrats, qui ne veulent pas ou n’osent pas parler pour dénoncer la gestion de ce dossier, qu’elle qualifie d’«arnaque» et de «dictature judiciaire». Le parti garde toutefois un espoir après avoir déposé un pourvoi en cassation. «Après cet arrêt du 8 mai, nos regards et nos espoirs sont désormais tournés vers la Cour de cassation. Et nous savons qu’elle saura dire le droit. Nous savons que la Cour de cassation sauvera l’institution judiciaire gabonaise», a déclaré à la presse Edmond Dominique Epoma Ngadi.

Pour le porte-parole de l’UDIS, la procédure engagée par les autorités judiciaires contre Hervé Patrick Opiangah, il y a plusieurs mois, a été «viciée de bout en bout et repose sur le parjure, le faux en écriture, l’illégalité et la préméditation», des «aberrations» que la Cour de cassation devrait corriger, selon lui. La première étant liée à la plainte sur laquelle semble se fonder l’accusation : celle-ci est plus que sujette à caution, soutient-il. «Le Maître des poursuites (le procureur de la République) a entamé des poursuites, le 20 novembre 2024, sans avoir de motifs de poursuite. Il n’existe ni victime ni charge. Tout repose sur une plainte déposée a posteriori (5 jours plus tard) le 25 novembre 2024, par Dame Lucie Biloghe, dont la version est différente de celle qu’elle avait donnée devant l’officier de Police judiciaire au commissariat central de Lambaréné, le 18 octobre 2024».

Le verdict de la Cour de cassation est donc vivement attendu. Pour l’heure, en exil, Hervé Patrick Opiangah fait l’objet d’un mandat d’arrêt international.

 
GR
 

1 Commentaire

  1. Cyr tiburce MOUNDOUNGA dit :

    Br. Moreceau au choix : « Pour le porte-parole de l’UDIS, la procédure engagée par les autorités judiciaires contre Hervé Patrick Opiangah, il y a plusieurs mois, a été «viciée de bout en bout et repose sur le parjure, le faux en écriture, l’illégalité et la préméditation», des «aberrations» ».

    Une entité judiciaire qui prémédite, qu’on m’explique en DROIT. Magistrats à vos crayons SVP.Amen.

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