Affaire Réagir : la procédure déclarée nulle

Le tribunal de Libreville a déclaré nulle, ce jeudi 8 mai 2025, la procédure judiciaire dans l’affaire Réagir. En cause, l’immunité parlementaire de François Ndong Obiang. Cette décision s’inscrit dans le prolongement des tensions internes au sein du parti Réappropriation du Gabon pour son Indépendance et sa Reconstruction (Réagir). Reste à savoir si le clan Ongoundou Loundah fera appel de cette décision.

L’immunité parlementaire de François Ndong Obiang a été reconnue, ce jeudi 8 mai 2025. © D.R.
L’affaire Réagir (Réappropriation du Gabon pour son Indépendance et sa Reconstruction (Réagir), a pris une nouvelle tournure ce jeudi 8 mai après la décision du tribunal. La procédure, engagée par la faction dite légitimiste menée par Michel Ongoundou Loundah, considéré comme le président intérimaire du parti, a été déclarée nulle. Le contentieux interne avait pris une tournure judiciaire avec l’ouverture d’une procédure au tribunal correctionnel de Libreville contre François Ndong Obiang et Persis Lionel Essono Ondo, poursuivis pour des faits présumés de faux, usage de faux et falsification de cachets dans le cadre de la bataille pour le contrôle du parti.
Lors de la première audience, François Ndong Obiang et son avocat avaient invoqué son immunité parlementaire en tant que député de la Transition, par ailleurs, premier vice-président de l’Assemblée nationale de la transition. Ce jeudi 8 mai, ce statut a été reconnu par le tribunal. Malgré la demande de levée de cette immunité formulée par la partie plaignante et soutenue par le ministère public, le tribunal a tranché en faveur de la défense. La fin de la procédure ? François Ndong Obiang a été nommé ministre de la Reforme et des relations avec les institutions et au regard de l’article 71 de la Constitution, une question se pose.
Le clan Ongoundou fera-t-il appel ?
Le clan Ongoundou fera-t-il appel de cette décision ? L’artice 71 stipule pour ainsi dire, que «les membres du gouvernement sont pénalement responsables des crimes et délits commis dans l’exercice de leurs fonctions et à l’occasion de l’exercice de celles-ci». La nomination de François Ndong Obiang au poste de ministre de la Réforme et des Relations avec les institutions est intervenue après la première audience, ce point n’a donc pas encore été soulevé par la partie plaignante et pourrait éventuellement être exploité dans le cadre de cet éventuel appel. S’il reste à savoir s’il y aura un recours contre cette décision, il y a lieu de rappeler que pour Persis Lionel Essono Ondo également visé dans cette affaire, le tribunal avait renvoyé son procès au 22 mai.
Ce, après une demande de délai pour préparer sa défense. Ancien proche de François Ndong Obiang, il a pris ses distances accusant désormais François Ndong Obiang d’être à l’origine du chaos au sein du parti Réagir. Lors de sa démission fracassante, il avait affirmé que le conseiller de Ndong Obiang avait fabriqué un cachet portant la mention de «président intérimaire», corroborant (presque), les accusations du clan Ongoundou Loundah. Ce cachet est au cœur des accusations de faux et usage de faux documents.

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